• La maquette de la maison. (Photo : Harry Norman Realtors)

     

    Aux Etats-Unis, une maison un peu particulière est à vendre… Elle est située 14 mètres sous terre, et peut supporter une explosion nucléaire de 20 kilotonnes !

    Douze chambres, douze salles de bain… Ce n’est pas un palace, juste un abri antiatomique ! Conçu en 1969 en pleine Guerre froide, ce bâtiment a vu le jour (enfin presque) dans l'Etat de Géorgie, aux Etats-Unis. Complètement rénové, il vient d’être mis en vente sur le site « Harry Norman Realtors ». Son prix, 16 millions d’euros, refroidira néanmoins bon nombre de potentiels acheteurs… Son gros avantage, toutefois ? Il peut résister à une explosion nucléaire de 20 kilotonnes. De quoi dormir tranquille…

     

    L’escalier qui mène jusqu’à l’abri. (Photo : Harry Norman Realtors)

     

    Située à Tifton, au sud de l'Etat de Géorgie, dans une zone rurale, cette maison souterraine comporte un accès extérieur, évidemment, qui débouche sur des escaliers. L’entrée de la propriété se situe 14 mètres plus bas. Ne cherchez pas à ouvrir la fenêtre donc, vous risquez d’y passer un peu de temps. En revanche, n’ayez aucune crainte lorsque vous plantez un clou… Ses murs font presqu’un mètre de largeur.

     

    Le plan des pièces (Photo : Harry Norman Realtors)

     

    Cet abri présente plusieurs atouts : une douche « décontaminante », un système de ventilation de l’air, une pièce médicale… La cuisine, elle, est immense, et peut stocker une quantité non-négligeable d’aliments afin de pouvoir rester sous terre pendant plusieurs semaines. Si vous espériez réunir vos collègues, aucune inquiétude, une salle de conférence se trouve dans les murs. Les amateurs de théâtre seront servis, eux aussi, car une salle spéciale a été conçue pour cela. La maison est tellement gigantesque qu’elle peut se diviser en quatre appartements indépendants. Pour la consommation d’électricité, en revanche, préparez-vous à puiser dans vos économies…

     

    L’immense cuisine. (Photo : Harry Norman Realtors)

     

    Le couloir qui mène aux chambres. (Photo : Harry Norman Realtors)

     

    Le salon et le canapé taille XXL. (Photo : Harry Norman Realtors)

    L’un des deux niveaux de la maison. (Photo : Harry Norman Realtors)

     

    L’une des chambres. (Photo : Harry Norman Realtors)

     

    Bienvenue au royaume du mauvais goût… (Photo : Harry Norman Realtors)

     

    Un petit salon. (Photo : Harry Norman Realtors)


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    E-mail sur écran ou e-mail imprimé ? Le plus écolo n’est pas forcément celui qu’on croit… (Photo : DR) 

     

    Le papier a certes un impact sur l’environnement. Mais savez-vous que les ordinateurs et internet émettent aussi du CO2 ? Du coup, imprimer un e-mail peut parfois être un geste plus « vert » que la consultation sur écran.

    Explications.

    « N’imprimez ce mail que si nécessaire» On connaît la chanson. Aujourd’hui, l’utilisation du papier est considérée comme anti-écolo. Mais les e-mails alors, sont-ils vraiment si « propres » ? Internet, data centers, ventilation des serveurs, équipements informatiques : tout cela aussi a une empreinte carbone. D’autant plus que, chaque minute, dans le monde, 204 millions de courriels sont envoyés.

    Selon une étude de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) publiée en 2011, dans certains cas, imprimer un e-mail serait plus écologique que de le lire sur son écran d’ordinateur…

     

    Durée de consultation

    Plus précisément, cela dépend du temps passé devant le document.

    Explication : si l’empreinte carbone d’un document papier est calculée selon son impression, celle de son équivalent numérique dépend du temps passé devant le fichier. L’analyse de l’Ademe a donc pour but d’évaluer « au bout de combien de temps de lecture à l’écran il est préférable d’opter pour l’impression du document reçu par mail ».

     

    Analyse de point d’équilibre sur le temps de lecture, potentiel de réchauffement climatique pour l’envoi d’un mail de 1 Mo à une personne. (Source : Ademe)

     

    On voit, sur le graphique ci-dessus, que si le temps passé devant un document est inférieur à 3 minutes et 24 secondes, il est plus écologique de le consulter directement sur l’écran de l’ordinateur. En revanche, au-delà de 12 minutes et 12 secondes, s’il y a par exemple une pièce jointe, même une impression couleur en recto seul s’avère plus intéressante en termes de bénéfice pour l’environnement.

     

    Transfert d’e-mails

    De la même manière, n’avez-vous jamais transféré un document à un collègue qui se trouvait juste à côté de vous ? Attention, CO2 ! En transférant un e-mail, on double son empreinte carbone… Alors qu’une fois imprimé, ce document, même consulté par différents usagers, n’émet plus un gramme de CO2 supplémentaire. Limiter le nombre de destinataires pour un même e-mail contribue donc à préserver la planète !

    L’étude de l’Ademe a chiffré ce bénéfice potentiel pour l’environnement : « Réduire de 10 % l’envoi de mails incluant systématiquement le responsable et un collègue au sein d’une entreprise de 100 personnes permettrait un gain d’environ une tonne de CO2 sur une année. » Soit environ l’équivalent d’un aller-retour Paris-New York…

     

    Écolos, les polices de caractères ?

    Côté impression, il est possible de polluer encore moins. Sous réserve d’opter pour mode « brouillon », d’imprimer en noir et blanc et recto-verso…

     

    E-mail sur écran ou e-mail imprimé ? Le plus écolo n’est pas forcément celui qu’on croit… (Photo : Fotolia)

     

    L’an dernier, Suvir Michandani, un collégien américain de 14 ans, a calculé qu’en changeant la police des caractères utilisés dans les documents administratifs américains – en passant du Times New Roman au Garamond – on réduirait la consommation d’encre utilisée de près de 30 %. Et, soit dit en passant, ce changement permettrait aussi de faire économiser 370 millions de dollars à l’État américain…

    Tout aussi simple, tout aussi brillant : Ecofont. Il s’agit d’un logiciel qui permet, au moment de l’impression, de créer de petits trous dans n’importe quelle police de caractères. Invisibles à l’œil nu, ils se traduisent par une réduction d’environ 28 % de l’encre consommée pour un texte en Arial 12, par exemple.

    Bilan : si vous lisez à la vitesse moyenne d’un adulte, vous avez mis près de 3 minutes à arriver jusqu’à cette ligne. Du coup, si vous voulez partager cet article, mieux vaut l’envoyer par e-mail que de l’imprimer pour quelqu’un. En revanche, si vous souhaitez revenir sur cette page, il sera plus écologique d’ajouter le lien aux « favoris » de votre navigateur internet. Mais ça, c’est une autre histoire…

    Article paru dans Ouest-France


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  • Marie-Antoinette avant Versailles

     

    Alors que la chaine Canal Plus présente sa nouvelle série « Versailles » le 16 novembre retour sur l'enfance de la dernière reine du château de Versailles : Marie-Antoinette.

     

    Avant de quitter sa famille et son pays à 15 ans pour épouser le roi Louis XVI, Maire-Antoinette était une fillette comme une autre, enfin presque !

    En ce 2 novembre 1755, la nuit tombe sur le palais de la Hofburg à Vienne. L’impératrice Marie-Thérèse d’Autriche, déjà mère de quatorze enfants à 38 ans, met au monde Maria Antonia Anna Josepha Joanna von Habsburg-Lothringen, la future reine de France. L’année suivante, Marie-Thérèse aura un autre fils, Maximilien. Ce sera le dernier de cette fratrie imposante.

     

    Tout juste née, la fillette est confiée aux gouvernantes, les ayas. Ce sont elles qui vont s’occuper de son éducation tandis que ses parents veillent à la destinée de l’Empire, sa mère surtout qui d’une main de fer, mène les affaires de l’État. Son père, l’archiduc François Ier, rédige quand même à l’intention de ses enfants une longue lettre d’instruction morale, où il est question de piété, de vertu et de bonne gouvernance. Mais Marie-Antoinette ne l’a sûrement pas lue. Et pour cause : à l’âge de 12 ans, elle sait à peine lire et écrire l’allemand. Son temps est consacré aux jeux, aux courses-poursuites avec ses frères dans les couloirs du château de Schönbrunn, à la musique ou à la danse.

     

    Sa place lointaine dans l’ordre de succession l’éloigne d’une éducation digne de son rang : maîtrise des langues étrangères (français, italien) et enseignement de l’art de la politique. Toujours est-il que la fillette, avec sa blonde chevelure encadrant un visage allongé et son large sourire éclairé par ses yeux bleux, enchante tout le monde. Mais en 1765, à 57 ans, l’empereur François Ier meurt. Le pouvoir est confié à son épouse, l’impératrice Marie-Thérèse, et à son fils Joseph, futur empereur, devenu corégent. La princesse a 10 ans. Sa mère n’a qu’une idée en tête : utiliser ses enfants, et surtout ses filles, comme armes politiques et diplomatiques en les mariant aux couronnes européennes. Or, Marie-Antoinette a le même âge que le dauphin de France, le futur Louis XVI.

     

    Les négociations avec Versailles commencent. Leur mariage mettrait un terme à des années de discordes, de mésententes et de guerre entre les deux pays. Et qu’importe si, comme le rapporte un ambassadeur, le futur roi n’a ni charme ni attraits. Les tractations vont bon train. Louis XV, alors roi de France, impose une condition : que la future dauphine puisse convenablement s’exprimer en français. Marie-Thérèse prend enfin la mesure des lacunes de la princesse. Le pouvoir royal envoie le précepteur français Mathieu-Jacques de Vermond pour lui apprendre les langues, les belles lettres et l’histoire.
    La tâche est ardue : « Un peu de paresse et beaucoup de légèreté m’ont rendu son instruction plus difficile », note l’abbé. L’insouciante fillette est-elle prête à endosser la lourde charge que son hérédité lui impose? Le mariage par procuration a lieu à Vienne le 19 avril 1770 et un mois plus tard, le 16 mai, le mariage officiel se déroule à Versailles. Marie-Antoinette dit adieu à Maria Antonia Anna Josepha Joanna von Habsburg Lothringen, elle a 15 ans.

     

    Le mariage, en 1770, du dauphin Louis avec Marie-Antoinette vient sceller la réconciliation entre deux ennemis héréditaires, la France et l’Autriche. Même âge, même profil, l’union des deux adolescents satisfait les parents à condition que la princesse oublie sa langue maternelle. Obéissante, elle s’écriera à peine arrivée en Franc e: « Non ! Ne parlez point allemand, s’il vous plaît. À dater d’aujourd’hui, je n’entends plus d’autre langue que le français ! »

     


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  • Après des années de travaux, le musée Rodin rouvre ses portes. Entièrement rénové, il offre une vision complète de l’oeuvre d'un géant de la sculpture du XIXème siècle.


    1908, Rodin achète l'hôtel Biron

     

    Le musée Rodin revit à Paris

    Rodin dans son atelier devant le monument à Victor Hugo (plâtre) Photo : Paul Dornac, vers 1898, épreuve de papier albuminé

     

    En 1908, Auguste Rodin est au sommet de sa gloire : son travail virtuose sur le corps humain, si novateur, si radical, lui vaut depuis quelques années de prestigieuses commandes tant publiques que privées. Après des années de vaches maigres, le sculpteur, désormais à la mode, décide de trouver un grand espace à Paris pour présenter ses œuvres à ses clients, amis et mécènes fortunés. Son choix se porte sur l’hôtel Biron, une propriété du XVIIIème siècle à l’abandon, ayant appartenue à une congrégation religieuse. Situé rue de Varenne, l’édifice en pierre de taille, entouré de vastes jardins, sera légué par l’artiste à l’État, en 1911, avec la promesse de le transformer à sa mort en musée.

    Trois années de rénovation

     

    Le musée Rodin revit à Paris

     

    Lorsque Rodin meurt en 1917 à 77 ans dans sa maison de Meudon, l’État transforme l’hôtel Biron en musée. Il ouvre au public en août 1919. Aujourd’hui, ce lieu aborde une nouvelle jeunesse grâce à un délicat chantier de rénovation mené sous la houlette de sa directrice Catherine Chevillot. Parquets refaits, circulation dans les salles repensée, huisseries décapées, fenêtres restaurées mettent en valeur les sculptures du géant et font souffler sur le lieu l’esprit de Rodin.

     

    Une vue d'ensemble de la vie de Rodin

     

    Le musée Rodin revit à Paris

    Vue du Hall Cantor

     

    Sur deux étages, le public redécouvre le musée Rodin grâce à une mise en scène très sobre – peintures neutres, socles de sculptures discrets. Elle donne toute la place aux six cents œuvres, bronzes, plâtres ou terres cuites, dessins ou photographies au fil d’un parcours chronologique ponctué de quelques haltes thématiques. Une présentation du travail de l’artiste dont le public a enfin une vue d’ensemble. Car Rodin ne se limite pas au « Penseur » et au « Baiser » restaurés pour l’occasion !

     

    Un musée lumineux

     

    Le musée Rodin revit à Paris

    Art et vie privée imbriqués

     

    Le vrai choc de la visite, c’est cette lumière naturelle qui, dans toutes les salles, caresse sans les écraser les formes sculpturales si modernes qui jaillissent des mains puissantes d’Auguste Rodin. Pourtant, jamais aucun reflet sur les marbres ou les bronzes ne gêne le regard ce qui permet d’apprécier la perfection anatomique si révolutionnaire des œuvres – ses détracteurs l’accuseront d’ailleurs d’avoir moulé sur un modèle et non pas sculpté « L’Âge d’airain ». Le visiteur apprécie d’autant mieux le rendu des corps inlassablement travaillés par Rodin. Pour se faire, les dix-huit salles du musée ont été équipées d’un système de gestion des lumières automatisé qui s’adapte à toutes les modifications atmosphériques et à l’intensité de la lumière du jour.

     

    Le musée Rodin revit à Paris

     

    Si le musée rend hommage au travail acharné que mène Rodin sur la moindre sculpture en exposant ses études sur le geste d’un personnage, sur la matière minérale d’où jaillira le corps, la scénographie nous fait aussi entrer dans la sphère plus intime de l’homme. Une salle recrée l’ambiance de l’hôtel Biron à l’époque de Rodin, tandis qu’une seconde rend hommage au travail de son élève et amante Camille Claudel au modelé si intense. Quatre œuvres majeures de Camille Claudel données par son frère Paul sont exposées (deux versions de « L’âge mûr », « Vertumne et Pomone » et « Clotho »).

     

    Rodin, l'amateur de peinture

     

    Le musée Rodin revit à Paris

    « Paolo et Francesca dans les nuages » et en arrière-plan « Femme nue » d'Auguste Renoir

     

    Auguste Rodin connaît et apprécie l’art de son temps. Ses liens avec ses contemporains et amis impressionnistes sont résumés dans une salle qui leur est dédiée. Il disait volontiers que « Van Gogh et Renoir sont les deux plus grands peintres de notre temps. Le paysage pour l’un, le nu humain pour l’autre ». S’il n’a jamais rencontré le peintre hollandais, il acquiert trois de ses toiles. L’une d’elles, « Le Portrait du père Tanguy » ainsi que deux peintures de son ami Claude Monet et un nu féminin d’Auguste Renoir font contrepoint à ses sculptures. Son legs à l’État compte d'ailleurs plus de deux cents peintures, gravures ou dessins dont une infime partie est accrochée tout au long du parcours.

     

    Rodin et la passion de l'Antiquité

     

    Le musée Rodin revit à Paris

    « L'homme qui marche »

     

    Le sculpteur dialogue aussi avec passion avec l’art ancien. Il collectionne avec frénésie et souvent déraison des œuvres antiques de toutes périodes. Antiquités romaines, grecques, mésopotamiennes, égyptiennes ou œuvres médiévales, le géant réunit chez lui, à Meudon, des milliers de pièces archéologiques – des fragments pour la plupart – qui l’inspirent et nourrissent sa création. Un des salons ovales de l’hôtel Biron revient sur cette fascination pour l’antique et propose un étonnant accrochage éclectique fait de morceaux de têtes, de mains et de torses où se côtoient des Vénus, des Apollon ou des femmes voilées de Palmyre confrontées à « L’Homme qui marche », lui aussi volontairement mutilé. Des formes inachevées qu’il n’hésite pas à réemployer pour recréer des œuvres hybrides où se rencontrent l’ancien et le nouveau.

     

    Un jardin-musée

     

    Le musée Rodin revit à Paris

     

    Toutes les fenêtres du musée Rodin donnent sur un jardin de trois hectares appelé lui aussi à une future mais lointaine rénovation. Au détour d’une roseraie, d’une charmille ou de rocailles se nichent une trentaine de bronzes imposants. Le fameux « Penseur » (1880), conçu à l’origine pour « La Porte de l’Enfer », accueille le public. Quelques mètres plus loin, à jamais inachevée, « La Porte de l’Enfer » inspirée de « La Divine Comédie » de Dante trône dans son écrin de verdure. Plus loin encore, « Les Bourgeois de Calais », « Balzac »… Une vie de sculpture à découvrir ou à redécouvrir.

    En pratique : Musée Rodin, 77 rue de Varenne, Paris

    Tél. 01 44 18 61 10 www.musee-rodin.fr

    À voir :

    Pour compléter la visite parisienne, vous pouvez visiter sur les hauteurs de Meudon, la villa des Brillants où Rodin vécut dès 1893 et où il repose aux côtés de sa compagne Rose Beuret, sous l'œil du « Penseur ». Y est reconstitué son cadre de vie et de travail du sculpteur.

    Villa des Brillants et musée Rodin : 19, av. Auguste-Rodin à Meudon

    Tél. 01 41 14 53 00


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  • De plus en plus de bateaux profitent de la fonte des glaces pour monter vers le grand Nord. Ici, dans la baie de Disko. Reutersient assez d'eau pour faire monter les océans d'un demi-mètre. Il connaît une fonte accélérée sous l'effet du réchauffement climatique.

     

    À deux semaines de l'ouverture de la conférence climat, à Paris, une étude alarmante a été publiée ce jeudi dans la revue américaine Science. Elle révèle que le glacier Zachariae Isstrom, au nord-est du Groenland, stable jusqu'au début des années 2000, perd depuis cinq milliards de tonnes de glace par an.

    De 2002 à 2014, la plateforme flottante du glacier s'est réduite de 95%. Ce recul rapide menace de déstabiliser un autre grand glacier plus au nord, le Nioghalvfjerdsfjorden, encore protégé par une colline.

     

    « C'est juste le début »

    « C'est la première fois qu'on voit un énorme glacier dans le nord du Groenland, une région froide, qui jusque-là ne montrait pas de changement, qui se met à perdre de sa masse de manière accélérée », souligne Jérémie Mouginot, chercheur au département de géophysique de l'Université de Californie à Irvine, principal auteur de cette étude.

    « Le glacier se désintègre et lâche de nombreux icebergs qui, en fondant, vont faire monter le niveau des océans au cours des prochaines décennies », ajoute-t-il dans un entretien avec l'AFP, soulignant qu'il s'agit « juste du début ».

    Les deux glaciers, objets de cette étude, représentent ensemble 12% des glaces du Groenland. « S'ils fondaient complètement, cela ferait monter les océans d'un mètre. Avec de la chance cela prendra plusieurs siècles », ajoute le glaciologue.

     

    « Le réchauffement de l'océan a joué un rôle »

    Utilisant des mesures obtenues avec des observations aériennes et par satellites fournies par plusieurs agences spatiales dont la Nasa, ces chercheurs ont pu déterminer que le socle du glacier Zachariae Isstrom s'érode rapidement au contact des eaux plus chaudes de l'océan.

    La température de l'eau a augmenté de plus d'un degré Celsius entre 1997 et 2010. « Le réchauffement de l'océan a probablement joué un rôle majeur pour déclencher le recul de ce glacier », pointe Jérémie Mouginot.

    Toutefois, « nous avons besoin de davantage d'observations et de mesures océanographiques dans ces zones sensibles du Groenland pour pouvoir faire des projections », estime-t-il.

     

    Des changements « stupéfiants »

    « Le dessus du glacier fond sous l'effet d'une augmentation régulière des températures de l'air depuis des décennies tandis que sa base est affaiblie par des courants marins transportant des eaux plus chaudes. Cela a pour résultat de le désintégrer, morceau par morceau, et de provoquer sa retraite plus en profondeur à l'intérieur du Groenland », résume Eric Rignot, professeur de géophysique à l'Université de Californie à Irvine, principal co-auteur de la recherche.

    Selon lui, aucun doute : « Après des observations directes pendant plusieurs décennies des résultats du réchauffement sur les glaciers polaires, les changements sont stupéfiants, affectant les quatre coins du Groenland ».

     

    D'autres régions concernées

    Comme le montre cette nouvelle étude, le changement climatique érode de plus en plus des glaciers situés près du pôle Nord où il fait le plus froid, relève Jérémie Mouginot. « Si les températures du Globe continuent à grimper, il y a un risque que des zones encore plus froides comme l'Antarctique de l'est se mettent aussi à fondre »

    Selon le scientifique, « un tel scénario serait encore plus préoccupant car l'Antarctique contient beaucoup plus de glace, avec la capacité de faire monter le niveau des océans de plusieurs mètres au cours des prochains siècles ».

     

    Une zone sensible fragilisée

    Une autre recherche, publiée la semaine dernière aux États-Unis, révèle que les grands glaciers de l'ouest de l'Antarctique s'effondreraient si ceux du bassin Amundsen, plus petits, étaient totalement déstabilisés sous l'effet du réchauffement.

    Or les chercheurs de l'Institut Potsdam, en Allemagne, estiment que les glaciers de l'Amundsen perdent déjà de leur stabilité. Ils seraient le premier « verrou » à sauter dans le système climatique de l'Antarctique, ont-ils expliqué, montrant pour la première fois les conséquences inévitables d'un tel effondrement.

    Article paru dans Ouest-France


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