• Le château féodal de Coucy était ravagé par les Allemands

    En 1917, Le Figaro évoque la destruction par les Allemands du château fort de Coucy (Aisne), lors de leur repli. Un saccage sans but militaire, d’un lieu occupé durant trois ans.

     

    Bon nombre de châteaux  et bâtiments emblématiques du patrimoine français ont pu être préservés des exactions de la Première guerre mondiale, mais ce ne fut pas le cas du château fort de Coucy, dans l’Aisne. Comme le relate Le Figaro, dans son édition du 21 mars 1917 : « Partout sur notre passage, nous avons pu constater les preuves d’un vandalisme systématique ; les destructions accomplies par l’ennemi n’ont, la plupart du temps, aucune utilité militaire. »

    Alors que les troupes allemandes sont en train de se replier derrière la ligne Hindenburg, ce système de fortifications qu’elles ont commencé à construire durant l’hiver 1916/1917, elles pratiquent la politique de la terre brûlée. « Cet après-midi même, nos aviateurs ont signalé que les ruines historiques du château de Coucy avaient été détruites par une explosion, précise l’article. En évacuant Noyon, l’ennemi a emmené de force cinquante jeunes filles de quinze à vingt-cinq ans. »

     

     28 tonnes d’explosif dans le donjon

     

    Le château féodal de Coucy était ravagé par les Allemands

     

    Après avoir occupé la ville de Coucy-le-Château-Auffrique fut pendant 3 ans, les forces allemandes ont choisi de détruire les lieux culturels qu’ils laissaient derrière eux. C’est ainsi que 28 tonnes d’explosif auraient été placées dans le donjon et plus de 10 tonnes dans les tours du château. Poursuivant dans la même veine, Le Figaro souligne « la dévastation systématique des régions abandonnées par les Allemands ». « Toutes les maisons de belle apparence ont été incendiées, les fenêtres et les murs sont couverts de suie encore chaude, s’indigne le quotidien. Partout les toits sont enlevés ou brûlés, les églises sont dévastées méthodiquement, le chœur et le portail sont détruits par explosion. »

    Quelques jours plus tard, Le Figaro déplore la « destruction par les Allemands des ruines du château de Coucy, près de Laon, qui était par son importance un des monuments les plus évocateurs des temps féodaux ». De son côté, l’Institut de France dresse ce bilan dans les colonnes du quotidien : « Notre cathédrale de Reims a payé d’une ruine grandissante chaque échec allemand, de même Ypres a brûlé tout entière pour venger les défaites subies sur l’Yser et dans les plaines des Flandres. Et c’est pour cela aussi qu’il ne reste à peu près rien de Soissons ou d’Arras, et que le fier château de Coucy, merveille de notre architecture féodale, n’est plus qu’une ruine lamentable. »


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  • « Hier encore, nos parents étaient des esclaves »

    Michel Rogers, 76 ans, Guadeloupéen

     

     Ce généalogiste a entrepris, il y a douze ans, de répertorier les racines de tous ses concitoyens descendants d’esclaves. Avec son crayon, sa patience, il a reconstitué leurs arbres généalogiques. Et, du même coup, fait resurgir des souffrances refoulées et des tabous. Au moment où s’ouvre le Mémorial ACTe à Pointe-à-Pitre, cet homme courageux ne mâche pas ses mots. Pour lui, « le peuple guadeloupéen est amnésique ». Il est temps de réveiller les mémoires et d’avancer.

    Derrière son bureau envahi de papier, de règles et de feutres. Comme un moine copiste, il construit minutieusement et patiemment ses arbres généalogiques pour arriver aux racines de son peuple : les esclaves africains. Ancien ingénieur du BTP, il se souvient de ses premières années de camaraderie avec « les petits blancs » de Guadeloupe, puis de sa première confrontation au racisme, à 15 ans, dans le métro parisien. « Il y avait un enfant turbulent et sa mère a dit soudain : « Si tu n’arrêtes pas je vais te faire manger par le nègre ! » Alors mon père a répondu : « Madame, je ne mange pas de la charogne. » J’ai pris conscience de ma couleur et mon père est monté d’un cran dans mon estime », se souvient-il. Du haut de ses 2 mètres, Michel Rogers refuse toute étiquette politique, il s’élève au rang des  « lucides ». Son franc-parler et son langage imagé ont souvent surpris, parfois choqué, mais cet homme un brin machiste est d’abord généreux. Au même titre que les femmes guadeloupéennes dans les familles, il est un  « poto mitan », le pilier central qui soutient la tente, ou plutôt le tronc de l’arbre.

     

    « Hier encore, nos parents étaient des esclaves »

     

    Le Mémorial ACTe, qui a ouvert ses portes au public le 7 juillet à Pointe-à-Pitre, donne la possibilité aux Guadeloupéens de retrouver leurs ancêtres via l’espace Généalogique qui met à disposition le fruit de vos années de recherches. Que ressentez-vous ? 

    Je n’ai pas l’habitude de le dire, mais je suis ému et fière de la Guadeloupe. Nous avons toujours été des suiveurs, des « suceurs de roue », comme on dit dans le cyclisme. Pour la première fois, on a initié quelque chose, et même Obama voudrait faire pareil aux États-Unis ! Je suis aussi heureux de donner aux Guadeloupéens la possibilité de savoir d’où ils viennent. Ces recherches ont changé ma vie, j’aimerais qu’elles servent à tous.

     

    Pourquoi vous êtes-vous attelé à cette tâche immense ? 

    Quand je suis revenu en Guadeloupe en 1985, après plusieurs années passées à voyager, des amis Blancs-pays m’ont invité à une fête sur la plage. A un moment, ils ont fait sonner le cloche et se sont installés autour d’une table pour mettre à jour leur arbre généalogique. Et c’est là que j’ai découvert qu’ils pouvaient remonter jusqu’en 1700 ! Moi, aussi loin que je me souvienne, je ne connaissais que le surnom de mon grand-père : papa Victor. Alors je suis allé aux archives et j’ai trouvé son prénom, Cornelius, puis le nom de son père et ainsi de suite. J’ai fini par savoir que nous, les Rogers, on était Blancs, originaires d’une ville dans le sud de l’Angleterre. Du jour au lendemain, je n’étais plus un chien sans collier, j’avais des attaches. Je me suis retrouvé un autre homme. J’ai rassemblé les Rogers de Guadeloupe, on était plus de 300 sur une plage. Il y en avait de toutes les couleurs. Ils étaient émus en découvrant leurs origines. Ensuite, j’ai cherché la famille de ma femme, celle des proches, et puis je me suis dit que j’allais me taper toute la Guadeloupe. Et là, je suis passé pour un original.

     

    Comment travaillez-vous ? 

    Depuis douze ans, je vais tous les jours de la semaine aux archives des communes de 8 heures à midi et je relève les actes dans des cahiers. L’après-midi, je prends ma règle, mon crayon et je construis des arbres sur les feuilles A4. Je travaille dans l’ombre, avec une logique de maçon. Parfois je ne parle à personne pendant des jours. J’ai recensé 8000 patronymes, ce qui correspond à la quasi-totalité de la Guadeloupe. Pour certaines familles, je suis remonté au XVIIIème siècle et retrouvé le pays d’origine de l’ancêtre africain. En général, je commence mes recherches en 1848, à l’abolition de l’esclavage, quand les premiers nom de famille ont été donnés. J’ai remarqué de les patronymes choisis dépendaient des goûts de l’officier d’état civil. Par exemple le nom du joueur de football Thuram vient de son ancêtre esclave, prénommé Mathurin. A Sainte-Rose, ce sont des noms de plantes et d’arbres fruitiers. D’autres franchement insultants ont été donné comme Ducon, Belbez, Bocu, Pasbeau… Cela dit, au début de mes recherches, certains me disaient : « Laisse les morts. » J’ai été menacé au tribunal tellement ces recherches dérangent. 

     

    Dans quelle mesure la mémoire esclave est-elle un tabou ? 

    Nous sommes un peuple malade, traumatisé. On a perdu notre dignité dans cette histoire. C’est ce qui nous a rendu amnésiques ! La France a connu les nazis pendant quatre ans. Si vous interrogez les vieux, ils ne se rappellent de rien. Beaucoup de Français ont été collabos, alors on préfère ne pas en parler. C’est le phénomène du « cul sale ». Dans la France profonde, on dit « Quand on a le cul sale, on ferme sa gueule. » Ils ont fait un black-out sur quatre années seulement. Nous, on a connu trois cent ans d’esclavage… Vous savez, quelqu’un qui baisse sa culotte et finit par se sentir bien n’est pas digne. Un être humain qui se clochardise vite. Si vous ne changez plus la couche de votre bébé, il va s’habituer. Il sera même malheureux le jour où vous le mettez dans une baignoire. Votre crasse devient votre armure, votre protection. 

     

    Des esclaves se sont pourtant rebellés, ont essayé de fuir. Pourquoi ne pas mettre en valeur ces insoumis ? 

    Le système esclavagiste était une abomination. Le « nègre »qui voulait fuir n’avait aucune chance, comme le stipulait le Code noir. Les esclaves étaient considérés comme des « meubles », des biens immobiliers. On classait les gens suivant des termes d’animaux. Je vois inscrit dans les registres, à côté des noms, les qualificatifs de « mulâtre » ou « mulet », le petit d’un cheval et d’un âne –soit un enfant né d’un(e) esclave et de son maître ou sa maîtresse-, de « chabin », le croisement entre une brebis et un bouc – soit un enfant né d’une mulâtre et d’un nègre. Je vois aussi qu’il y a des « tiercerons », des « quarterons », des sextavons », des « octavons » qui ont entre eux un tiers ou un huitième de sang noir. Tout était pensé, organisé pour que l’esclave ne se révolte pas. On évitait même d’avoir deux personnes de la même ethnie sur l’habitation. S’il existait un couple, on les séparait à la vente. La cellule familiale a été réduite à néant. On voit les traces de tout cela aujourd’hui. 

     

    Justement, qu’est-ce qui subsiste de ce système dans la société guadeloupéenne ? 

    Je remarque, par exemple, que 80% des actes de propriété sont au nom de femmes. L’esclavage a fait des hommes des procréateurs irresponsables car le Code noir dit que l’enfant a « la qualité de la mère » : si sa mère est une femme libre, l’enfant naît libre : si la mère est esclave, l’enfant né esclave. Le père est donc toujours inconnu, comme écrit dans les actes. C’est tellement pratique que nous nous sommes vautrés là-dedans. Et comme les lois sociales donnent une prime aux femmes seules, ça arrange tout le monde. Mais cela n’empêche pas la femme de vivre en contrebande avec le gars ! J’ai découvert qu’il y a au moins 30%de familles où les femmes ne se marient pas. Aussi, dans la plantation, un esclave ne transmettait rien à ses enfants ni à quelqu’un de plus jeune car le maître n’aurait plus voulu de lui. La seule chance pour l’esclave de rester auprès de son maître était de garder son secret. Même la mère craignait que sa fille lui prenne sa place. C’est pourquoi, ici, on continue de ne pas marcher ensemble. On se méfie beaucoup les uns des autres. 

     

    Vous-même, vous semblez suspicieux, notamment vis-à-vis de ceux appelez les « nègres blancs », les « Blacks marbrés » ou les « négropolitains »… 

    Oui, ceux qui sont noirs à l’extérieur et blancs à l’intérieurs, comme les pommes de terre ou les ignames ici ! Ils ont oublié leurs origines. Ils ne sont chez eux nulle part. Pour les Guadeloupéens, on ne peut pas réussir simplement parce qu’on est bon, ça passe forcément par le réseau. Et c’est encore à cause de l’esclavage 

     

    N’avez-vous pas peur de choquer, en particulier les enfants, auprès de qui vous intervenez souvent ? 

    Je vais dans les écoles et, après mon passage, certains élèves en veulent à leurs parents de leur avoir caché leur histoire. Il ne faut pas faire pleurer, ni éveiller des haines qui transformeraient l’enfant en arme. Mais il faut que les jeunes sachent. L’une des formes de réparation, ce serait de mettre tout cela dans les livres d’histoire. Que les petits Français apprennent qui étaient leurs ancêtres. On ne demande pas le pardon, car ils ne sont pas responsables, mais il ne faut pas laisser perdurer l’ignorance. C’était il n’y a pas si longtemps. Tout le monde connaît Napoléon pour le Code civil, mais combien de Français savent qu’il a rétabli l’esclavage en Guadeloupe en 1802 après huit ans de liberté ? 

     

    Vous terminez actuellement vos recherches sur les Indiens venus remplacer la main-d’œuvre esclave en Guadeloupe en 1855. Que vous reste-t-il encore à trouver ? 

    Je me suis mis à l’abri d’Alzheimer toutes ces années mais j’arrive au bout de mes recherches. J’ai encore six mois de travail et j’irai rejoindre ces morts que j’ai déterrés. 

     

    L’espace Généalogie du Mémorial ACTe vous permet aujourd’hui de mettre des visages sur les noms que vous avez répertoriés. Qu’espérez-vous pour la suite ? 

    Je voudrais que mon travail fasse des petits, que les arbres grandissent. Les jeunes de l’espace Généalogie que j’ai formés vont aider les Guadeloupéens à enrichir les bases de données. Je souhaite qu’ils poursuivent ce travail avec la passion dont ils font preuve aujourd’hui. Car il ne faut pas oublier que, contrairement aux Américains qui ne disposent d’aucune archive, la France a répertorié et classifié des documents d’état civil qui nous permettent de savoir qui nous sommes. C’est là le monstrueux paradoxe de ce système esclavagiste. 

    Article paru dans Paris-Match


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  • L'Art de l'Holocauste s'expose pour la première fois à Berlin

    Angela Merkel a inauguré l'exposition "L'Art de l'Holocauste", qui rassemble à Berlin une centaine de peintures et dessins réalisés par des victimes juives de la terreur nazie. | AFP

     

    Une centaine de peintures et dessins réalisés par des victimes juives de la terreur nazie sont présentés pour la première fois à Berlin. 

    L'exposition « L'Art de l'Holocauste » est organisée notamment par le mémorial Yad Vashem. 

    Les œuvres sont arrivées à Berlin en deux envois « afin qu'elles ne soient pas toutes endommagées s'il se passait quelque chose », a déclaré la chancelière Angela Merkel lors de l'inauguration lundi soir. 

     

    Appel à la vigilance

    « Cela m'a beaucoup touché », a ajouté Mme Merkel, qui avait saisi l'occasion de cette exposition pour appeler à la vigilance contre l'antisémitisme, dans son podcast hebdomadaire samedi. 

    « L'antisémitisme est plus répandu que ce qu'on imagine. Et c'est pourquoi il nous faut de façon intensive agir contre », a-t-elle estimé. 

    Elle a appelé à prendre « au sérieux » les préoccupations du président du Conseil central des juifs d'Allemagne, Josef Schuster, qui avait souligné en novembre que beaucoup des quelque 1,1 million de migrants accueillis dans le pays « viennent de cultures où la haine des juifs et l'intolérance sont solidement installées »

    Unique artiste survivante de l'Holocauste, Nelly Toll, née à Lviv (aujourd'hui en Ukraine) en 1935, et dont certains de ses dessins sont exposés, était présente lundi soir. 

     

    Des amis de papier

    « J'étais très petite quand j'ai vu l'horreur, le ghetto, mais quand je dessinais, je n'y pensais pas », a-t-elle raconté aux journalistes. 

    « J'avais beaucoup de temps, c'était pour m'occuper, j'ai commencé à dessiner et à peindre, ces personnages de papier sont devenus des amis, je leur parlais presque », explique celle qui a réalisé une partie de ces dessins dissimulée dans un réduit avec sa mère. 

     

    L'Art de l'Holocauste s'expose pour la première fois à Berlin
     L'initiative de l'exposition revient au quotidien populaire allemand Bild, très engagé dans le devoir de mémoire. Lorsqu'un des reporters du journal a découvert des plans de construction originaux du camp d'Auschwitz, il en a fait don au mémorial Yad Vashem.

     

    6000 œuvres réalisées pendant l'Holocauste

    Et c'est lors d'une visite au Musée d'art du mémorial dans lequel se trouve environ 6000 œuvres réalisées pendant l'Holocauste que Kai Diekmann, alors rédacteur en chef de Bild, a eu l'idée du projet.

    La moitié des 50 artistes dont les œuvres sont présentées n'ont pas survécu aux persécutions. 

    Mais, a souligné Avner Shalev, président du mémorial de Yad Vashem, le fait que ces œuvres sont arrivées jusqu'à nous illustre l'importance de leur message: au final, « c'est l'humanité qui l'emporte »

    Dans le premier volet de l'exposition, « Réalité », les œuvres décrivent le génocide en marche. 

     

    Le « Boulevard des misères »

    Dans « Le transport de Vienne », un dessin à l'encre de Leo Haas (1901-1983), une cascade de corps enchevêtrés tombe d'un wagon à bestiaux, lors de l'arrivée d'un train de déportés au camp de Theresienstadt en 1942. 

    Le « Boulevard des misères » de Leo Kok (1923-1945) montre le sombre alignement des baraques au camp de Westerbork (Pays-Bas) tandis que dans l'estampe sobrement intitulée « Battu », Jacob Lipschitz dépeint les souffrances de son frère au dos lacéré par le fouet du bourreau. 

    Pour chaque œuvre, l'exposition explique aussi comment elle est parvenue jusqu'à nous. 

    Dans le cas de M. Lipschitz, ce sont sa femme et sa fille qui ont retrouvé les œuvres qu'il avait enterrées dans le cimetière du ghetto de Kovno (Lituanie) avant de trouver la mort au camp de travail de Kaufering (Bavière). 

    Le dessin et la peinture permettaient aussi aux artistes et à leurs camarades de détention de s'évader loin de l'horreur, l'art devenait alors « Transcendance » comme s'intitule la deuxième partie de l'exposition. 

     

    « Derrière la clôture »

    Souvenirs familiaux, scènes heureuses du temps d'avant, épisodes bibliques ou paysages bucoliques constituent les thèmes de ces représentations. 

    L'une, intitulée « Derrière la clôture » de Pavel Fantl (1903-1945), est légendée ainsi: « Oui, mon grand-père avait donc raison quand il disait que derrière la clôture se trouvait quelque chose de fabuleux qu'on appelle le monde »

    De style naïf, le dessin montre un petit garçon perché sur la branche d'un arbre, regardant au-delà de la barrière d'un camp un paysage campagnard éclatant de couleurs. 

    Des portraits au fusain, au crayon ou à la gouache viennent compléter cette exposition qui se tiendra jusqu'au 3 avril au Musée d'histoire allemande. 


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  • votre téléviseur est-il compatible ?
     

    Le 5 avril 2016, une nouvelle norme de diffusion des chaînes de la TNT va rendre obsolètes près de cinq millions de téléviseurs.

    Le vôtre en fait-il partie ? L’ANFR lance une campagne d’information.

    A vos agendas ! Dans la nuit du 4 au 5 avril 2016, la TNT Haute Définition arrive dans toute la France. Ce changement va permettre à tous de recevoir l’ensemble des 25 chaînes gratuites de la TNT, ce qui n'est pas le cas actuellement. Le tout en qualité HD, soit un meilleur son et une meilleure image. 

    Pour continuer à recevoir vos programmes préférés, votre poste de télévision doit être adapté à la nouvelle norme MPEG-4. Si ce n'est pas le cas, vous devrez investir dans un adaptateur. Suivez le guide !

     

    • Ma télévision sera-t-elle obsolète le 5 avril ?

    Si vous recevez la télévision via la box internet ou la fibre, vous êtes tranquille. Si vous avez acheté votre téléviseur après le 1er mars 2008, c’est bon aussi : ils sont TNT compatibles. Vous recevez la télévision par câble ou satellite ? Renseignez-vous auprès de votre opérateur. 

    Seuls les foyers recevant la TNT via les ondes hertziennes, grâce à une antenne râteau (collective ou individuelle), doivent s'équiper. Que ce soit pour le poste principal, ou un poste secondaire, près de cinq millions de foyers sont concernés.  

    Pour savoir si votre poste de télévision est compatible avec la TNT HD, l’ANFR (l’agence nationale des fréquences) recommande un test simple:

    - Mettez-vous sur la chaîne 7, ou sur la chaîne 57, et vérifiez si le logo "Arte HD" apparaît, en haut à gauche de l’écran (attendez la fin des publicités pour qu'il s'affiche). Si vous le voyez, tout va bien.

    Vous ne le voyez pas ? Votre télévision n’est pas compatible avec la haute définition. L’ANFR met en ligne un questionnaire pour vous en assurer : diagnostic.recevoirlatnt.fr  

     

    • Ma télé n'est pas compatible, que dois-je faire ?

    Inutile pour autant de changer de poste. Un adaptateur, à brancher directement sur votre appareil, suffit. Comptez entre 25 et 35 €.

    Les grandes enseignes en proposent déjà, n'attendez pas le dernier moment pour éviter les ruptures de stocks. Retrouvez la liste des revendeurs agréés sur www.recevoirlatnt.fr 

     

    • Deux types d’aides accordées  

    Pour accompagner ce changement, l'État met en place deux dispositifs : 

    - Une « assistance de proximité »  est possible pour les foyers composés de personnes ayant toutes plus de 70 ans ou ayant un handicap supérieur à 80%, et recevant la télé exclusivement par l’antenne râteau. Pour cela, des facteurs interviendront gratuitement à domicile et raccorderont l’équipement TNT HD, préalablement acheté. Pour bénéficier de cette aide, appelez dès aujourd'hui le 0970 818 818, du lundi au vendredi de 8h à 19h (appel non surtaxé). Un téléconseiller fixera un rendez-vous avec un agent de la poste qui viendra chez vous. L'AFNR appelle à la vigilance: aucun agent ne peut se présenter spontanément chez vous si vous n'avez pas pris rendez-vous. Soyez prudent. 

     - Une aide financière de 25€ sera attribuée aux foyers dégrevés de la contribution à l’audiovisuel public et recevant la télévision par antenne râteau. Elle sera versée sur justificatif d’achat (une seule aide par foyer). Conservez votre ticket de caisse. 

    Pour savoir si vous êtes concerné par cette aide, faites une simulation en ligne sur recevoirlatnt.fr 

    A noter : dans les prochains jours, vous recevrez, comme 25 millions de foyers, un dépliant explicatif distribué par l'ANFR. Conservez-le.


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  • Le casque Adrian meilleur allié des poilus

    Le casque Adrian

     

    Il a épargné des centaines de milliers de vies durant la Première Guerre mondiale. Le casque Adrian a fêté ses 100 ans, à Genêts, dans la Manche, là où repose son concepteur, le général Louis-Auguste Adrian

     

    Le casque Adrian meilleur allié des poilus

     

    En 1915, le général Louis-Auguste Adrian met au point un casque de 700 grammes en acier. « Fin 1914, 77% de blessés le sont à la tête et 80% décèdent. Avec l’arrivée du casque Adrian, ces chiffres chutent », constate le général Roland Stransky, président de la société des membres de la légion d’honneur.

    Pendant la guerre, 22 millions d’exemplaires sont fabriqués, « jusqu’à 55000 par jour », dont deux millions à destination des pays alliés : Italie, Belgique, Serbie, Roumanie, Hollande et Russie.

    Né en 1859 à Metz, polytechnicien en 1880, il choisit de servir dans l’armée : le génie puis l’intendance. Capitaine en 1885, il rejoint la chefferie de Cherbourg. La vie de garnison lui fait connaître notamment Madagascar, Saumur, Rennes, Granville où il se marie en 1889.

     

    Le casque Adrian meilleur allié des poilus

     Le général Adrian en 1920

     

    Épaulière, lunettes pare-éclats

    Il prend une retraite anticipée en 1913 mais reprend du service, à sa demande, en 1914. « Toute sa carrière il a cherché le bien-être de ses subordonnées. »

    Durant la guerre il met également au point un système de baraque démontable pour remplacer les tentes militaires coniques. Ce système sera affecté à de nombreux usages : hôpitaux, bureaux, chapelles… « Il a aussi inventé des épaulières pour protéger des éclats d’obus, des lunettes pare-éclats, des bottes de tranchée, une cuirasse… »

     

    Le casque Adrian meilleur allié des poilus

     La fabrication des casques

     

    Louis-Auguste Adrian est promu à la dignité de grand officier de la légion d’honneur en 1920. Aujourd’hui, l’image du fantassin de la Première Guerre mondial reste associée à son couvre-chef qui fut aussi utilisé par les sapeurs-pompiers jusqu’aux années 1970.

    Article paru dans Ouest-France


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