• Découvrez la fête à la châtaigne !

     

    Jusqu'au 12 novembre 2016, l’Ardèche célèbre le châtaignier lors des Castagnades. Depuis des siècles, l’arbre et ses fruits imprègnent les paysages et la culture de ces vallées.

    « Les châtaignes, chez nous, c’est le pain ; et l’homme est ainsi fait que lorsque le pain lui est promis en abondance, il entre en joie. De là dans nos Cévennes pauvres, des fêtes retentissantes, des fêtes à verres pleurants », écrit au XIXème siècle le romancier Ferdinand Fabre.


    Venu probablement d’Arménie ou de Turquie, l’arbre colonise les vallées ardéchoises et cévenoles tout au long du Moyen Âge. Très vite, les castanéiculteurs sélectionnent les plus beaux fruits. « L’abondance des châtaignes, c’est la porcherie grasse et pesante, la volaille arrondie pour le marché », confie encore Ferdinand Fabre.


    Dans le bourg médiéval de Joyeuse, le musée de la Châtaigneraie rappelle qu’au XIXe siècle, ce fruit nourrit matin, midi et soir cette région alors très pauvre, au point qu’elle le reniera dès qu’elle pourra se le permettre.


    Cultivé pour son fruit, le châtaignier fournit aussi un bois utilisé dans la construction, la tonnellerie et la parqueterie. Mais avec l’exode rural et une facilité de transport accrue, la pomme de terre supplante la châtaigne. En cent cinquante ans, la production chute de 40 000 tonnes à 5 000. C’est au moment où elle disparaît des tables populaires qu’elle s’invite dans les confiseries de luxe sous le nom de marron glacé. La production de la châtaigne se développe à la fin du XIXème siècle lorsque des maladies déciment les élevages de vers à soie, l’autre grande richesse du département.


    Jean-David Boiron, président de l’entreprise Clément Faugier, rappelle : « En 1882, les soieries étaient à l’abandon. Il y avait de la main d’œuvre disponible. Clément Faugier s’est alors rapproché d’un confiseur pour transformer ces marrons à Privas. »

    C’est ainsi qu’ouvre la première usine de marrons glacés et que Privas devient la capitale de cette douceur. Pourtant, la châtaigne d’Ardèche, classée AOC, n’est pas assez charnue pour fournir les plus gros marrons glacés qui sont importés d’Italie. Mais qu’importe, c’est la plus savoureuse avec ses 65 variétés répondant aux jolis noms de bouche rouge, sardonne, aguyane, pourette. Alors, goûtez ces délices lors des Castagnades, à ce moment si particulier où la vertigineuse vallée de la Thines et le hameau d’Antraigues, où vivait Jean Ferrat, s’enflamment et flamboient. Et vous aussi, vous chanterez : « Que la montagne est belle ! ».

    • À ne pas manquer !

    Découvrez la fête à la châtaigne !


    Castanéiculteurs, confiseurs, artisans, cuisiniers proposent de découvrir les villages ardéchois du parc naturel en célébrant avec eux le châtaignier jusqu'au 12 novembre 2016. Au programme : bals, spectacles de rue, dégustations, concours, et randonnées ! Toutes les infos sur : 
    www.castagnades.fr

     

    Le savez-vous ?

    Castanéiculture : ce mot (de « castane », probablement d’origine persane) désigne les métiers de production et de transformation des châtaignes.

    Castagne : mot gascon qui désigne la châtaigne, puis une bagarre sur un terrain de rugby.
    Clède : mot cévenol désignant le bâtiment où les châtaignes sont séchées.
    Gauler : battre les branches d’un arbre pour en faire tomber les fruits.
    Soles : lourdes chaussures pourvues de pointes qui permettaient d’enlever la peau des châtaignes.

     

    • Un fruit à toutes les sauces

    La châtaigne, dont la valeur calorique est supérieure à celle de la pomme de terre, peut être accommodée de bien des manières. En farine, elle épaissit et donne de la saveur aux soupes.

    À Aubenas, le boulanger Christian Marin l’incorpore dans ses baguettes. Miel, crème et flancs peuvent être réalisés avec de la châtaigne que vous trouverez dans la boutique du musée de la Châtaigneraie, à Joyeuse.


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  • Sous les arcades du 5 Rue de Castiglione Paris Ier, une belle boutique élégante et discrète à l'enseigne d’E.B. Meyrowitz

     

    Musée des lunettes


      Ambiance chaleureuse, boiseries de 1923

     

    Musée des lunettes


    Nous sommes chez un opticien, mais pas n'importe lequel !

     

    Musée des lunettes

    Cette maison a une histoire que nous allons découvrir en descendant cet escalier.

     

    Musée des lunettes

     

    Au sous-sol, un espace muséal raconte l'histoire de la maison Meyrowitz qui se confond souvent avec l'histoire des lunettes

     

    Musée des lunettes

     

    Musée des lunettes

     

    Des présentoirs, des vitrines exposent des outils d'opticien, des jumelles et bien sûr des lunettes !

     

    Musée des lunettes


     

    Au hasard des vitrines, vous reconnaîtrez quelques clients prestigieux - et leurs lunettes - comme les Kennedy, Woody Allen, Jacques Chirac ou Jean-Luc Delarue, et même PuYi, le dernier empereur de Chine. 

     

    Musée des lunettes

     

    Ici, Marcel Achard côtoie Sacha Guitry

     

    Musée des lunettes

     

    Plus d'info. sur le site de la maison : Clic ! 

     

    Musée des lunettes


     

    Musée des lunettes


     

    Ne le dites à personne, mais cet étui à lunettes en fer blanc est un must ! Pour l'obtenir, vous devrez vous inscrire sur une liste d'attente, surtout depuis qu'Inès de la Fressange en a parlé !

     

    Musée des lunettes

     

    Musée des lunettes


     

    Louis-Philippe, malgré d'excellentes lunettes, n'a pas vu arriver la révolution de 1848 !

     

    Musée des lunettes


     

    Musée des lunettes


     

    Meyrowitz fournit également les grands couturiers lors des défilés... Des modèles tout simples !

     

    Musée des lunettes


     

    Connaissez-vous les « goggles » ?

    Ce terme qui signifie « lunettes de protection » en anglais est devenu un best-seller de la maison Meyrowitz quand, dans les années vingt, ces protections brevetées équipèrent les premiers aviateurs (Lindbergh, Nungesser, Mermoz, Bastié), ainsi que les pilotes automobiles de la scuderia Ferrari comme sur la célèbre affiche de Géo Ham.

     

    Pourquoi l’emblème de l'entreprise est-elle un griffon ?

    Emil Bruno Meyrowitz est né en 1852 à Greifenhagen, en Poméranie (alors en Prusse), aujourd'hui Gryfino (en Pologne).

    Il a seize ans lorsqu'il part travailler en Russie.

    Il a vingt ans lorsqu'il décide de partir pour les Etats-Unis.

    Il a vingt-trois ans lorsqu'il s'établit comme marchand ambulant de lunettes dans les rues de New-York.

    Il a vingt-huit ans (en 1880) lorsqu'il ouvre son premier magasin à Albany (N-Y).

    Dès lors, c'est l'expansion : plusieurs boutiques à New-York et dans les USA, une usine, et le retour en Europe en 1922 avec l'ouverture de la première boutique parisienne.

    Mais vous lirez avec intérêt l'histoire de l'entreprise sur le site (Clic !)

     

    Et le griffon dans tout ça ?

    Le nom de la ville natale d’E.B. Meyrowitz - Greifenhagen - signifiait « le jardin aux griffons » !

     

    Musée des lunettes


     

    Ouverture du musée : visite guidée et gratuite

    – jeudi 17 novembre 2016 de 10h30 à 18h00

    – jeudi 15 décembre 2016 de 10h30 à 18h00

    Dates ultérieures : consulter le site.

    Je tiens à remercier tout particulièrement, Claude Pandar de l’Association Généalogique de Maisons-Alfort, d’avoir mis cet article en ligne.


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  • Il y a 146 ans... Le Figaro se moquait de l’arrivée des ascenseurs
     

    En 1869, les ascenseurs n’en sont qu’à leurs balbutiements. Dans une chronique, Le Figaro raille cette mode naissante dans les habitations qui contribuera surtout « à l’ascension... des loyers ». Bien vu.

     

    Il y a 146 ans... Le Figaro se moquait de l’arrivée des ascenseurs

     

    Il y a 146 ans, c’est encore un instrument high tech qui fascine les foules. L’ascenseur qui a fait son apparition dans quelques monuments compte bien s’implanter dans les nouveaux immeubles d’habitation. Une vogue qui n’enthousiasme pas le chroniqueur du Figaro qui signe un billet acide dans le quotidien du 12 mars 1869.

    « L’immense crédit conquis par le vélocipède sur les classes les moins intelligentes de la société a surexcité les ambitions de l’ascenseur, écrit-il. L’ascenseur avait eu de bien beaux succès à l’Exposition universelle (en 1867). Bon nombre de badauds qui réservaient à peine un coup d’œil distrait aux merveilles de l’art et de l’industrie, auraient pensé avec Titus « J’ai perdu ma journée », s’ils ne s’étaient hissés sur la toiture de l’édifice, pour y déguster un verre de bière. »

     

    Près du futur Opéra, des panneaux « Appartements à louer avec ascenseur »

     

    Il y a 146 ans... Le Figaro se moquait de l’arrivée des ascenseurs

     

    Pourquoi tant de haine ? L’auteur de l’article ne tarde pas à s’expliquer. « Je vous annonce que l’ascenseur, jusqu’ici confiné dans l’exploitation des grands hôtels de Paris et de Londres, vient de faire son entrée dans les habitudes ordinaires de la vie. On lit sur la façade de divers immeubles récemment construits aux environs du futur Opéra « Appartements à louer avec ascenseur ». Voulez-vous que je vous dise toute ma pensée ? Cet ascenseur cache un piège. Sa véritable fonction c’est de coopérer à l’ascension... des loyers. » Selon l’auteur, finis les loyers ne dépassant pas 1000 francs pour les appartements situés au 5ème étage. Un siècle et demi plus tard, il faut reconnaître que pour les charges comme les loyers, il ne s’était pas vraiment trompé.

    Il s’amuse à imaginer les bagarres dans les cages d’escalier qui s’achèveront à l’avenir de manière plus dramatique dans les ascenseurs et suggère d’y recourir pour les discours publics. « L’ascenseur servirait de tribune on le maintiendrait à hauteur convenable, tant que l’orateur mériterait l’assentiment public, souligne-t-il. Serait-il pris, au contraire, d’un accès de bon sens et d’éloquence, on lâcherait tout, et justice serait faite. » Une utilisation pour le moins radicale.

    Article paru dans Le Figaro


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  • Où l’on apprend comment réussir dans un monde d’hommes.

     

    L’année 1875 vient de commencer et l’inauguration de l’Opéra Garnier approche à grands pas. Pour que tout soit prêt à temps, de nombreux artistes s’activent. Parmi eux se trouve un personnage bien mystérieux, connu sous le pseudonyme de « Marcello ».

    L’artiste est là pour s’assurer que sa sculpture, La Pythie, est correctement installée.  Il veut que son travail soit bien mis en valeur !

     

    Changement de sexe ? 

    « Marcello », La Pythie, 1870, bronze, Opéra Garnier, Paris
    Voir en grand

     

    La statue de Marcello, c’est cette prêtresse au buste dénudé qui semble sur le point de révéler une prophétie. L’œuvre est réaliste et dynamique. Charles Garnier, l’architecte de l’Opéra, dit de la sculpture que « c’est une œuvre virile, robuste, et loin de laisser indifférent ».

    Garnier le sait, c’est un comble de parler de virilité car Marcello est en fait... une femme.

     

    Changement de sexe ?

    Détail de l'œuvre Voir en grand

     

    Sous ce pseudonyme se cache Adèle d'Affry, duchesse de Castiglione Colonna. En apprenant son identité, les critiques n’en reviennent pas.

    L’un d’entre eux va jusqu’à écrire que ses œuvres sont trop réussies pour avoir été réalisées par une femme ! Mais pourquoi la duchesse prend-elle ce surnom ?
    À l’époque, il est difficile pour une femme d’intégrer le monde de l’art. Fine stratège, Adèle a donc décidé d’exposer sous un nom d’homme. Ainsi, il est plus facile pour elle de se faire une place dans ce milieu très masculin.

    Elle est l’une des femmes sculpteurs les plus connues de son époque. La duchesse et son œuvre charment beaucoup. Y compris le célèbre sculpteur Carpeaux, dont elle refusera la demande en mariage !

     

    Changement de sexe ?

    Édouard-Théophile Blanchard, Portrait d'Adèle d'Affry, duchesse de Castiglione Colonna, 1877, huile sur toile, Musée d'art et d'histoire, Fribourg Voir en grand

     

    Changement de sexe ?

    Ernest Hiolle, Buste de Jean-Baptiste Carpeaux, vers 1875, Cimetière des Prix de Rome, Valenciennes Voir en grand

    Article paru dans Artips


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  • Bob Dylan, le Nobel rock
     

    En décernant le prix Nobel de littérature au chanteur Bob Dylan, l’académie suédoise a décontenancé le monde des lettres. Voici trois raisons d'approuver ce choix.

    Bob Dylan, prix Nobel de littérature ! C’est la première fois depuis sa création en 1901 qu’un musicien reçoit le prestigieux trophée, décerné par le jury de Stockholm le 13 octobre 2016. De quoi laisser pantois les amoureux des lettres ! Et pourtant, s’il existe un chanteur de rock nourri de littérature et de poésie, c’est  bien lui. Son pseudonyme, Dylan, adopté au début de sa carrière à l’aube des années 1960, est un hommage au poète gallois Dylan Thomas, l’une de ses inspirations, aux côtés d'Arthur Rimbaud, Paul Verlaine, Stéphane Mallarmé, William Shakespeare et des chantres de la Beat génération, notamment Allen Ginsberg dont il fut l’ami. Bob Dylan est celui par qui le Rock est entré dans l’âge adulte, délaissant les bluettes et  abordant des sujets plus profonds, sociaux, politiques ou existentiels.

    Un artiste engagé dans les combats de son époque

    Né le 24 mai 1941 dans une petite ville du Minnesota, Robert Zimmerman s’est d’abord fait connaître en tant que chanteur folk sur la scène d’avant-garde new yorkaise au tout début des années 1960. Il reprenait alors les chansons engagées de son idole, Woody Guthrie, artiste rebelle des années 1930 et 1940, ainsi que des chants traditionnels et  des vieux blues. Revisitant ce répertoire social et politique, il composa également quelques-uns des hymnes de la lutte des droits civiques des afro-américains dans un pays rongé par la ségrégation raciale : « Only a pawn in their game » ;  « Who killed Davey Moore ? » – repris en français par Graeme Allwright –, et le titre qui le rendit célèbre, « Blowin’ the wind ».

    https://www.youtube.com/watch?list=RDe7qQ6_RV4VQ&v=vWwgrjjIMXA 


    Dans la foulée, ses chansons contre la guerre du Vietnam ou les lobbys bellicistes (« The times they are a changin », « Masters of war », « A hard rain’s a gonna fall »), le transformèrent en héraut de la jeunesse contestataire. Un statut qu’il rejeta spectaculairement en 1965 lors du festival folk de Newport, en  électrifiant son répertoire – sacrilège  absolu pour les intégristes de la folk-music – et en empruntant des voies plus proches de la poésie surréaliste (« Visions of Johanna », « Chimes of freedom ») que des textes strictement militants.

    Celui qui a fait rentrer le rock dans l’âge adulte

    Ce virage radical vers le rock, est illustré par la chanson « Like a Rolling stone », l’un des plus grands succès de Dylan, enregistrée en 1965. Cette longue chanson  racontant – avec une once de méchanceté – la dégringolade sociale d’une jeune femme chic contrainte de vivre « comme une pierre qui roule » (« Like a Rolling stone »), a caracolé au sommet des hits parade américains et anglais pendant des semaines. C’est le morceau qui a décidé de la vocation de plusieurs de ses cadets. Bruce Springsteen, le Boss du rock américain, n’a rien oublié du choc suscité par ce titre sur l’adolescent de 15 ans qu’il était à l’époque : « Tout à coup j'entendis ce son envoûtant, comme si quelqu'un avait ouvert une porte dans mon esprit... De la même manière qu'Elvis libère ton corps, Dylan libère ton esprit, et montre à tous qu'une musique peut être physique sans pour autant être anti-intellectuelle. »

    Une icône de la culture populaire

    Bob Dylan a abordé tous les genres de la musique populaire américaine: folk, country, blues, rock, prenant souvent ses fans à contre-pied. Il raffole interpréter des versions alternatives (pas toujours réussies…) de ses propres standards et a même endossé récemment les habits de crooner dans un album hommage à Frank Sinatra. Star mondiale mutique – il n’accorde plus d’interview depuis décennies– il est engagé depuis 1988 dans une "tournée sans fin" (Never Ending Tour) à travers la planète. En 1997, il a interprété devant le pape Jean-Paul II une magistrale version de "Knockin’ on heaven’s door" ("En frappant aux portes du paradis")

    https://www.youtube.com/watch?v=TDLJmc4f0G0 


    Dylan a reçu la Médaille présidentielle de la liberté des mains de Barack Obama en 2012 et la Légion d’honneur en 2013. C’est une icône de la culture populaire du XXe siècle, mais aussi un lettré et un poète, que les Nobels ont récompensé.


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