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    Il y a quelques siècles, Paris n’avait pas tout à fait le même visage qu’aujourd’hui. La ville, moins étendue, était délimitée par des enceintes et certaines portes et arcs indiquaient l’entrée d’avenues royales et de palais. Aujourd’hui, seules quatre portes sont encore debout, remplissant davantage le rôle d’arcs de triomphe que de véritables lieux de passages. Quatre édifices à l’histoire riche que nous vous faisons découvrir !

     

    La Porte Saint-Denis

    Les quatre arcs de triomphe de la capitale

    Coyau, licence CC BY-SA 3.0

     

     

    Il est étonnant de croiser cette porte, érigée fièrement comme un témoin de notre histoire, à deux pas du boulevard Bonne Nouvelle et ses distractions modernes. Datant de 1672, elle est en réalité un arc de triomphe, inspiré de l’Arc de Titus à Rome et construit en l’honneur de Louis XIV, victorieux lors de la guerre de Hollande face aux Provinces unies. Si vous levez la tête pour apercevoir le sommet de cet édifice, d’une hauteur d’environ 25 mètres, vous apercevrez les mots « Ludivico Magno », qui signifient « À Louis Le Grand », dédicace plus ou moins discrète au roi. Pour flatter ce dernier, l’architecte François Blondel et le sculpteur Michel Anguier n’ont pas été avares de symboles victorieux, comme les deux obélisques présents de chaque côté de l’arc, qui commémorent le passage du Rhin par Louis XIV, et la frise supérieure qui symbolise sa victoire à Maastricht. La porte répondait aussi à la volonté de Colbert de séparer la ville des faubourgs. Si l’on se place devant elle, on se retrouve face à la rue du Faubourg-Saint-Denis qui menait autrefois directement à la Basilique Saint-Denis, une artère très fréquemment empruntée par le roi. La porte Saint-Denis en marquait l’entrée.

    Boulevard Saint-Denis, 75010

     

    La Porte Saint-Martin

    Les quatre arcs de triomphe de la capitale

    ©Benutzer

     

     

    Avec ses 18 mètres de haut, la porte Saint-Martin se dresse encore avec allure dans le quartier des Grands Boulevards. Datant de 1674, elle est toute en pierre calcaire et se reconnaît à la présence de deux petites arcades sur les côtés. C’est dans sa volonté de séparer les faubourgs de la ville, que Colbert a ordonné la construction de cet édifice à la gloire de Louis XIV, tout comme la porte Saint-Denis, située à quelques mètres de là. Plus dépouillée que cette dernière, la porte Saint-Martin n’en est pas moins riche de symboles : l’architecte Pierre Bullet y a représenté Louis XIV, protégeant une femme de l’aigle germanique, pour symboliser la défaite des allemands lors de la bataille de Limbourg en 1665, ou encore ce même roi recevant des clés de la main d’une femme à genoux, référence directe à la prise de Besançon. Les plus observateurs remarqueront aussi l’inscription tout en haut de l’édifice qui peut se traduire par « À Louis Le Grand, pour avoir pris deux fois Besançon et la Franche Comté, et vaincu les armées allemandes, espagnoles et hollandaise ». En toute modestie…

    Boulevard Saint-Martin, 75010

     

    L’Arc de Triomphe de l’Étoile

    Les quatre arcs de triomphe de la capitale

    Gzen92, licence CC BY S-A 4.0

     

     

    L’Arc de Triomphe de l’étoile, une porte ? C’est en tout cas ce que nous apprend l’histoire de l’édifice. À l’origine, Napoléon 1er, l’instigateur de cette construction, voulait en faire le lieu d’entrée vers une avenue reliant le Louvre à la Bastille, une arche sous laquelle les passants marcheraient pour rejoindre le faubourg Saint-Antoine. Difficile à imaginer aujourd’hui avec la circulation incessante du rond-point des Champs Élysées ! Mais l’empereur, qui a fait appel principalement à l’architecte Jean-François-Thérèse Chalgrin, a surtout souhaité faire de l’Arc de Triomphe un témoin des grandes victoires de l’armée française, d’où son nom. On y admire encore aujourd’hui des gravures et sculptures représentant les grandes batailles des périodes de l’Empire et de la Révolution. Avec sa hauteur de près de 50 mètres et sa situation rêvée à l’extrémité des Champs Élysées, cet arc achevé en 1836 est devenu l’un des symboles de Paris à travers le monde. Mais les touristes de passage ne se doutent certainement pas que son premier étage abrite depuis 1920 une tombe, celle d’un soldat français mort durant la Première Guerre Mondiale, le célèbre soldat inconnu !

    Place Charles de Gaulle, 75008

     

    L’Arc de Triomphe du Carrousel

    Les quatre arcs de triomphe de la capitale

    ©Tim Adams

     

     

    Au moment de sa construction par Percier et Fontaine, en 1808, l’Arc de Triomphe du Carrousel était la porte d’entrée de la cour du Palais des Tuileries, un édifice détruit par l’incendie de Communards. Commandé par Napoléon Bonaparte, il avait aussi pour vocation de célébrer les grandes victoires de l’armée de l’époque, comme la bataille d’Austerlitz ou la Campagne de 1805. Très différent des autres portes et arcs de Paris, l’Arc de Triomphe du Carrousel a une apparence plus travaillée et plus complexe, malgré une hauteur moindre de 15 mètres. On remarque, par exemple, la présence d’entrée sur chacune de ses faces, de colonnes antiques en marbre blanc et rouge, de nombreux bas-reliefs, ainsi que d’une sculpture à son sommet. Cette dernière, représentant un char tiré par quatre chevaux est une copie de l’œuvre qui orne la porte de la basilique Saint-Marc à Venise. Aujourd’hui, on y passe surtout lorsque l’on quitte le Louvre pour aller prendre l’air au Jardin des Tuileries, l’occasion d’admirer le panorama magnifique sur l’Obélisque de la Place de la Concorde, l’Avenue des Champs-Élysées ou l’Arc de Triomphe qui s’offre à notre regard lorsqu’il suit son axe.

    Place du Carrousel, 75001

    Article paru dans Paris ZigZag

     

     


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  • De Gaulle est élu président de la République

    Ce n’était pas encore l’élection au suffrage universel, mais c’en était fini de l’élection du chef de l’État par les deux chambres.

     

    Le dimanche 21 décembre 1958, le général de Gaulle était élu président de la République avec une très large majorité : 78,51 % des suffrages exprimés par un corps électoral composé des parlementaires, des conseillers généraux et d’élus municipaux, soit 81.764 grands électeurs. Ce n’était pas encore l’élection au suffrage universel, mais c’en était fini de l’élection du chef de l’État par les deux chambres.

    Après la promulgation de la Constitution de la Vème République, le 4 octobre, les élections législatives s’étaient déroulé les 23 et 30 novembre. Jamais Assemblée ne fut aussi à droite : plus à droite que la Chambre « bleu horizon » de 1919 ! À droite, certes, mais pas majoritairement gaulliste. En effet, l’Union pour la nouvelle République (UNR) – très lointain ancêtre des LR d’aujourd’hui -, le nouveau parti gaulliste, né le 1er octobre 1958 des cendres du Rassemblement du peuple français (RPF), n’obtenait que 35 % des suffrages. Soit 206 sièges alors qu’il en fallait 289 pour avoir la majorité absolue.

    La droite non gaulliste, mais qui avait soutenu le retour du Général, était représentée principalement par le Centre national des indépendants et paysans (CNIP) avec 117 élus.

    Dans cette formation politique, on trouvait un vieux monsieur comme Antoine Pinay, décoré jadis de la Francisque, ministre des Finances depuis juin 1958 et qui le restera jusqu’en janvier 1960, mais aussi un jeune inspecteur des Finances de 32 ans, Valéry Giscard d’Estaing, décoré de la croix de guerre, élu député du Puy-de-Dôme et qui sera nommé secrétaire d’État en janvier 1959, aux côtés du même Antoine Pinay.

    Le Mouvement républicain populaire (MRP), parti démocrate-chrétien, centriste et pro-européen, qui avait compté plus de 170 élus en 1946, poursuivait, malgré son soutien au général de Gaulle, sa lente dégringolade, avec seulement une petite soixantaine d’élus. Les dents blanches de Jean Lecanuet redonneront un peu le sourire à ce mouvement en 1965, lors de la première élection présidentielle au suffrage universel…

    La gauche et le centre gauche, quant à eux, étaient laminés : 47 socialistes, 35 radicaux et 10 communistes qui ne purent même pas constituer un groupe, alors que le PCF – le « parti des fusillés », selon la légende dorée, sinon rouge de l’après-guerre – avait réussi l’exploit, en 1946, de faire entrer plus de 180 députés à l’Assemblée. La gauche payait cher son opposition au retour du général de Gaulle, malgré le ralliement d’un certain nombre de ses leaders, comme Guy Mollet, secrétaire général de la SFIO (Parti socialiste).

    Symbole de la disparition de la vieille génération radical-socialiste : Édouard Daladier, qui, justement, en juin 1958, avait refusé l’investiture et les pleins pouvoirs au Général. Arrivé en troisième position au premier tour des législatives, il se désista et, dans la foulée, démissionna de son mandat de maire d’Avignon. Le « taureau du Vaucluse » quittait définitivement l’arène politique. Il avait 74 ans…

    Disposant d’une majorité confortable, élu Président avec une majorité encore plus large, le général de Gaulle, dernier président du Conseil de la IVe République, pouvait se préparer sereinement à entrer à l’Élysée et à gouverner par ordonnances. Une semaine après cette élection, depuis l’hôtel de Matignon, de Gaulle s’adressa aux Français pour leur dire qu’il acceptait le mandat qu’ils lui avaient confié, mais aussi pour leur annoncer un plan de rigueur pour redresser les finances publiques.

    La cérémonie d’investiture aura lieu le 8 janvier 1959 au palais de l’Élysée. Comme le déclara alors le Président sortant René Coty, « le premier des Français devenait le premier en France ».

    Article paru dans Boulevard Voltaire

     


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  • Verdun, c’est vraiment fini ?

     

    Les jours qui suivent le 19 décembre, aucun journal français ne vient titrer la « Victoire de Verdun ».

     

    Les historiens s’accordent à reconnaître que la bataille de Verdun a duré 300 jours et 300 nuits, soit entre le 21 février et le 19/21 décembre 1916.

     

    En réalité, au soir du 19 décembre, le front existe toujours à Verdun. Les troupes allemandes et françaises se font toujours face et des échanges de tirs ont lieu. Cependant, l’activité militaire décroît. L’intensité des combats n’est plus celle des premiers mois quand les Allemands voulaient saigner à blanc l’armée française, quand ils ont pris Douaumont le 25 février, quand la Voie sacrée a permis aux soldats français de résister, quand la bataille des ailes (cote 304 et Mort-Homme) entre mars et avril n’a fait avancer l’ennemi que de deux kilomètres, au prix de nombreuses pertes.

     

    La contre-offensive française (22 mai) a permis de reconquérir le fort de Vaux, au prix fort. La dernière offensive d’envergure allemande a lieu en juillet quand débute la bataille de la Somme. Le plan allié d’y fixer une partie des troupes pour soulager le saillant de Verdun réussit. La 5e armée allemande est amputée de plusieurs divisions qui sont transférées sur ce nouveau théâtre d’opérations. L’un des tournants de Verdun se situe en août, avec l’offensive pour la reconquête des forts : Souville, Douaumont, Thiaumont, Froideterre. Là encore, c’est la patience, la hargne et le sens du sacrifice qui permettent de reprendre les symboles perdus. Le 24 octobre 1916, les Français reprennent Douaumont. Le 3 novembre, ils reprennent le fort de Vaux. Le 15 décembre, une nouvelle attaque, effectuée par les 37e, 38e, 126e et 133e divisions d’infanterie, libère les zones de couverture des forts et, plus à l’ouest, la cote du Poivre est reconquise.

    À partir de cet instant, les Allemands savent que le plan du général allemand Erich von Falkenhayn a échoué.

    Les jours qui suivent le 19 décembre, aucun journal français ne vient titrer la « Victoire de Verdun ». Pour cause. Le front est fixé et la guerre se poursuit dans les tranchées de la Meuse. Les soldats français consolident leurs positions sous le feu de l’artillerie allemande, qui a de plus en plus recours aux obus à gaz.

     

    En janvier et février 1917, le froid rend le champ de bataille totalement impraticable, ce qui limite les travaux et les opérations. Les températures descendent souvent sous les -10 °C. Sur la rive gauche, le 25 janvier, à la suite d’une attaque, les Allemands occupent une partie de la cote 304. Sur la rive droite, une autre attaque le 4 février au niveau des Chambrettes et à l’ouest du bois des Caurières est stoppée par les Français. D’autres batailles pour les cotes 304, 344 et le Mort-Homme se déroulent pendant le printemps et l’été 1917. Verdun sera battu par les obus allemands jusqu’en avril 1918. Il faudra attendre l’offensive américaine du 26 septembre 1918 en Argonne pour dégager définitivement Verdun.

     

    Si Verdun reste, aujourd’hui, la reine des batailles de la Première Guerre mondiale, c’est que cette victoire est essentiellement française. Les trois quarts des unités françaises y sont passés. C’est aussi l’une des plus sanglantes. Les Français (métropolitains et coloniaux) ont perdu 378.000 hommes, dont 163.000 tués et 215.000 blessés. De leur côté, les Allemands décomptent 337.000 soldats tombés, dont 143.000 tués et plus de 180.000 blessés.

     

     Article paru dans Boulevard Voltaire

     


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  • « Sous le pont Mirabeau, coule la Seine », écrivait Guillaume Apollinaire à propos du célèbre fleuve parisien. Mais le mythique cours d’eau n’a pas toujours été le seul naturel à Paris ! Victor Hugo, en a même fait un poème : La Bièvre.

     

    La rivière disparue de Paris

    Charles Marville (1813-1879). « La Bièvre, Vème arrondissement, vers 1865 « Paris, musée Carnavalet. © Charles Marville / Musée Carnavalet / Roger-Viollet

     

    La Bièvre suit son cours naturel en dehors de Paris mais a disparu de la capitale au début du XXème siècle. Pourtant, cette rivière de 36 km aussi utile que bienfaisante pour les Parisiens prenait sa source dans les Yvelines et se jetait dans la Seine, au niveau de la gare d’Austerlitz. Elle entrait dans Paris au niveau de la Poterne des Peupliers pour traverser les actuels XIIème et Vème arrondissements.

     

    La rivière disparue de Paris

    La Bièvre, porte d’Italie, à la sortie de Paris (XIIIème arr.), 1913. Photographie d’Eugène Atget (1857-1927). Paris, musée Carnavalet. © Eugène Atget / Musée Carnavalet / Roger-Viollet

     

    L’usage de ce cours d’eau commence au XIème siècle lorsque plusieurs moulins à eau sont construits à ses abords. Puis, au XIVème siècle, ce sont les tanneurs et teinturiers qui s’installent sur ses berges.

     

    La rivière disparue de Paris

    Eugène Atget (1857-1927). Rue de Bièvre. Paris (Vème arr.). 1900. Paris, musée Carnavalet. © Eugène Atget / Musée Carnavalet / Roger-Viollet

     

    En 1336, un décret oblige toutes ces activités (ouvriers et travailleurs) à s’installer hors de la ville. Ils se retrouvent tous dans le XIIIème arrondissement situé à l’époque hors de Paris, au-delà de l’enceinte Philippe-Auguste. Grâce à ces métiers, le quartier connaît une urbanisation rapide : en plus des moulins et autres, la Bièvre accueille mégissiers, cordonniers, blanchisseurs, tisserands ou la manufacture des Gobelins, encore visible aujourd’hui.

     

    La rivière disparue de Paris

    « Tanneries au bord de la Bièvre, vers 1865 ». Paris (XIIIème arr.). 1865-1868. Photographie de Charles Marville (1813-1879). Paris, musée Carnavalet. © Charles Marville / Musée Carnavalet / Roger-Viollet

     

    Malheureusement, cette urbanisation excessive aura raison de la rivière puisque cette source d’eau potable devint un bourbier pollué et sale dans une période accablée par les épidémies. Ce sont les travaux d’assainissement et d’urbanisation du baron Haussmann au milieu du XIXème siècle qui achèveront définitivement le cours de la Bièvre à Paris. Elle fut alors bétonnée et enterrée.

     

    La rivière disparue de Paris

     

    La petite anecdote pour se la raconter en soirée

    Au-delà d’aider au développement des moulins et autres manufactures, la Bièvre servait à rafraîchir les Parisiens avec des sorbets en été. Faute de savoir fabriquer la glace, on conservait celle de l’hiver dans des puits creusés dans le sol : les glacières. Elles étaient profondes de 5 à 12 mètres et en forme de cône renversé. La petite rivière traversait donc le 13ème arrondissement en se déversant dans les prairies inondables pour geler. Cette glace était alors cassée puis enfouie dans les fameuses glacières en couches alternées avec de la paille.

    L’été venu, on la récupérait strate par strate pendant la nuit pour la vendre par bloc à des bourgeois, restaurateurs ou commerçants (poissonniers, crémiers) et évidemment aux glaciers qui la transformaient en sorbets !

     

    La rivière disparue de Paris

    La Bièvre (de la rue du Pont-aux-Biches). Paris (Vème arr.), vers 1865. Photographie de Charles Marville (1813-1879). Bibliothèque administrative de la Ville de Paris. © Charles Marville / BHdV / Roger-Viollet

     

    La rivière disparue de Paris

    Bords de la Bièvre (au bas de la rue des Gobelins). Paris (XIIIème arr.), 1865-1868. Photographie de Charles Marville (1813-1879). Paris, musée Carnavalet. © Charles Marville / Musée Carnavalet / Roger-Viollet

    Article paru dans Paris ZigZag


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  • Où l’on découvre un roi qui dépense sans compter pour sa Passion. 

     

    Au XIIIème siècle, le Palais de la Cité (aujourd’hui Conciergerie) est la résidence principale de Louis IX, le fameux Saint Louis… 

    En 1239, ce souverain très croyant s’offre ce que tous les royaumes d’Occident rêvent de posséder : les reliques de la Passion du Christ ! Et au prix qu’il a dû débourser pour les avoir, il compte bien en profiter… 

     

    Quand on aime, on ne compte pas

    Louis IX dit Saint Louis, XIIIème siècle, pierre © Alain Lonchampt / Centre des monuments nationaux
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    Ces reliques sont très précieuses. Il y a notamment la Couronne d’épines, celle que le Christ aurait portée avant d’être crucifié. 

    Saint Louis les veut au plus près de lui. Il leur fait alors bâtir un écrin accolé à son palais : la Sainte-Chapelle. 

     

    Quand on aime, on ne compte pas

    La Couronne d’épines, une des reliques de la Passion, Sainte-Chapelle, Paris © David Bordes / Centre des monuments nationaux

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    Sept années sont nécessaires pour la construire. Le budget est de 40 000 livres, environ le quart des revenus annuels du domaine royal. Le souverain n’est pas à ça près : il a payé le triple pour la seule Couronne d’épines ! 

    La chapelle achevée, Saint Louis est le plus heureux des rois. Depuis ses appartements du palais, il s’est fait aménager un accès direct. Ainsi, chaque fois que l’envie lui prend, il peut voir ses précieuses reliques… 

    Et lorsqu’il a des invités, il les emmène dans la Sainte-Chapelle. Là, il leur en met plein les yeux avec 600 m2 de vitraux colorés. 

     

    Quand on aime, on ne compte pas

    Chapelle haute, 1243-1248, Sainte-Chapelle, Paris © Didier Plowy / Centre des monuments nationaux
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    En bon souverain chrétien, il pense aussi à ses serviteurs. Il leur fait installer une chapelle basse, juste sous la sienne. Sa décoration devait évidemment être moins luxueuse. 

    Hélas, aucun document la détaillant ne nous est parvenu, si bien qu’au XIXe siècle, elle a été restaurée dans le style de la chapelle haute : voûtes bleu-nuit, dorures, motifs de fleurs de lys… 

    Et l’accès direct depuis le palais, qu’est-il devenu ? Cette partie a aujourd’hui disparu…
    Voilà pourquoi la Conciergerie, dernier vestige du Palais de la Cité, est désormais séparée de sa Sainte-Chapelle !
     
     

    Quand on aime, on ne compte pas

    Chapelle basse, 1243-1248, Sainte-Chapelle, Paris © Jean Feuillie / Centre des monuments nationaux
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    Pour en savoir plus :

    Envie d'entrer dans l'Histoire ? Philippe le Bel, Charles V ou encore Marie-Antoinette vous attendent pour une expérience immersive à la Conciergerie !

     

    Découvrir l'HistoPad à la Conciergerie, cliquez sur lien : 

    https://www.youtube.com/watch?v=6nYrjcqwwkw

    Article paru dans Artips 


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