• L’esclavagisme résume à priver une personne de sa liberté en l’arrachant à sa famille et son environnement, afin de l’exploiter pour diverses tâches. Nombreux sont les défenseurs des droits de l’Homme à être cités lorsque l’on parle d’esclavagisme, à l’image de Martin Luther King, Lamartine, Malcolm X… 

    En revanche, très peu d’esclaves, pourtant figures de révolte sont mis à l’honneur. Leurs actions ont contribué à la délivrance de certains prisonniers ainsi qu’à l’abolition de l’esclavage.

     

    Spartacus

     

    Figures de l’esclavage qui ont dédié leur vie à défendre leur cause

     

    Certainement le plus connu de tous les esclaves rebelles. Originaires de Thrace (indo-européen), il fut un grand gladiateur et l’initiateur de la révolte des esclaves entre 73 et 71 avant J.C. Même si son histoire reste floue par manque de récits ou faute de contradictions, il n’y a nul doute sur son investissement dans la révolte d’esclaves durant la Troisième guerre Servile. Spartacus a été tué au combat à Senerchia en Italie du Sud.

     

    Mulâtresse Solitude

     

    Figures de l’esclavage qui ont dédié leur vie à défendre leur cause

     

    Mulâtresse Solitude est une enfant issue d’un viol née en 1772. Elle avait pour géniteur l’un des marins du bateau conduisant sa mère esclave africaine aux Antilles. Elle a connu l’abolition de l’esclavage en 1774. Mulâtresse a été engagée dans la communauté marronne de Goyave en Guadeloupe. Suite au rétablissement de l’esclavagisme par Napoléon en 1802, elle a fait partie de la guerre de révolte en se ralliant à Louis Delgrés un fervent résistant aux troupes napoléoniennes.

    A 30 ans, elle combat enceinte et survit à la guerre. Elle sera pendue le lendemain de son accouchement. Depuis, quelques statues ont été érigées à son honneur (Bagneux, Marie-Galante…). L’écrivain André Schwartz-Bart lui a dédié un roman éponyme et en 2008, Paskal Vallot a créé une comédie musicale à partir de son histoire. En 2014, à Ivry-sur-Seine, un nouveau quartier dispose d’une « allée de la Mulâtrese Solitude ».

     

    Dutty Boukman

     

    Figures de l’esclavage qui ont dédié leur vie à défendre leur cause

     

    Né en Jamaïque, Dutty Boukman est connu comme étant un prêtre vaudou (un Houngan). Esclave à Saint-Domingue, en 1791, il rassemble un grand nombre d’esclaves lors d’une cérémonie vaudou. Après avoir prononcé quelques prières et sacrifié un cochon noir, il fit boire le sang de ce dernier à l’assistance. Prétextant qu’ils étaient devenus invulnérables, il ordonna la révolte.

    Huit jours plus tard, les esclaves tuent leurs maîtres et brûlent tant leurs maisons que certaines plantations de sucre et de café. Rapidement, il conduit son « armée » jusqu’aux portes d’Haïti mais les autorités ripostent et Dutty Boukman est tué au front. Malgré tout, la ferveur de l’armée vaudou ne s’apaise pas, d’autres chefs prenant la relève de Boukman. Le plus connu d’entre eux sera connu sous le nom de Toussaint Louverture.

     

    François-Dominique Toussaint Louverture

     

    Figures de l’esclavage qui ont dédié leur vie à défendre leur cause

     

    Descendant d’esclaves noirs, Toussaint Louverture est né affranchi en 1743 à Haïti. Il est la figure emblématique de la révolution haïtienne, connu pour ses rôles engagés en tant qu’anticolonialiste, abolitionniste et revendiquant l’émancipation des noirs. Autodidacte, il a été un militaire brillant et homme politique éminent dans la colonie française de Saint-Domingue.

    Il fut arrêté par l’armée du Général Leclerc, ramené en France puis incarcéré au Fort de Joux, dans le Doubs où il y mourra de froid en avril 1803. Grande icône, Toussaint Louverture a connu de nombreux hommages posthumes : Lamartine lui a dédié un poème éponyme de 5 actes, Alexandre Dumas prête son nom à l’un des personnages de son roman « Les Mohicans de Paris », l’aéroport d’Haïti a été rebaptisé Aéroport International Toussaint Louverture en 2003, plusieurs plaques, statues ont été érigées à son nom aussi bien en France qu’au Québec ou à Haïti.

     

    Nathaniel Turner

     

    Figures de l’esclavage qui ont dédié leur vie à défendre leur cause

     

    Esclave afro-américain d’origine ghanéenne, Nathaniel Turner (dit Nat Turner) est né en 1800. Précoce, la Bible l’inspire, à tel point qu’il se sentira investi d’une mission. En 1831, il prend une éclipse solaire comme signe du ciel et mène une action contre les propriétaires d’esclaves. Six mois plus tard, le soleil se teinte de vert après une éruption volcanique, c’est alors que Turner lance une deuxième offensive et la révolte éclate pendant deux jours.

    Une milice stoppe les ferveurs de Nat Turner mais ne le capture que deux mois plus tard. L’avocat Thomas Ruffin Gray, l’interrogera pendant de longues heures et ses dires seront retranscrits dans un ouvrage officiel devenu historique : « Les confessions de Nat Turner ». Il sera pendu en Virginie en 1831, avec 18 de ses hommes. A noter que son soulèvement a été l’un des facteurs ayant conduit à la Guerre de Sécession.

     

    Harriet Tubman

     

    Figures de l’esclavage qui ont dédié leur vie à défendre leur cause

    « Je n’ai jamais perdu un passager »

     

    Née en 1820 dans le Maryland, Harriet Tubman est fille d’esclaves. Sa mère a tenu tête à son maître blanc, ce dernier souhaitant vendre son plus jeune fils. Face à sa hargne, la vente a été annulée. La jeune Harriet Tubman s’est nourrie de cet événement ainsi que de sa foi en l’ancien testament pour faire naître un sentiment de résistance. Baptisée la « Moïse noire, Grand-mère Moïse ou Moïse du peuple noir, elle milite activement en faveur de l’abolition de l’esclavage.

    Après que cela ait été voté aux États-Unis en 1865, elle s’engage dans des actions contre le racisme ainsi que le droit de vote pour les femmes. Harriet Tubman est largement honorée pour son travail et est la première femme noire distinguée. Elle figurera sur le billet de 20 dollars américain et fait partie des « National Women’s Hall of Fame ».

     

    Nadia Murad

     

    Figures de l’esclavage qui ont dédié leur vie à défendre leur cause

     


    A 19 ans, Nadia Murad est enlevée à sa famille par des djihadistes de Daesh. Esclave sexuelle, elle a connu l’enfer de la violence et des viols collectifs pendant 3 mois. Elle a réussi à s’échapper et se bat aujourd’hui pour dénoncer la condition des femmes au sein des groupes terroristes. Soutenue par de nombreuses personnalités comme Amal Clooney ou Ban Ki-Moon, elle compte bien se battre afin d’obtenir justice.

    Nominée pour le Prix Nobel de la Paix en 2016, la jeune femme d’origine yézidie obtient cette même année le Prix Sakharov et le Prix des droits de l’homme Vaclav Havel. Le 16 septembre 2016, elle devient Ambassadrice de l’ONU pour la dignité des victimes du trafic d’êtres humains.

    Défiant les siècles et l’avancée intellectuelle, l’esclavage continue de perdurer sous diverses formes. En effet, en Asie et plus particulièrement en Inde, de nombreux enfants sont exploités pour travailler dans des usines de briques ou de textile. L’esclavage sexuel reste encore plus tabou. Les femmes rescapées préfèrent garder l’anonymat. Quant au tourisme sexuel sur enfants, des voix commencent à se lever, à l’image d’Ashton Kutcher tout récemment. Cela afin d’éveiller les consciences sur ce trafic. La traite humaine est formellement interdite dans le monde. Malgré tout, l’esclavage revêt différentes formes et continue d’œuvrer à l’abri des regards.

    Article paru dans Daily Geek Show


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  • L’étonnante histoire de Bercy Village


     

    Aujourd’hui, on se rend à Bercy Village pour se faire une toile dans l’un de ses cinémas réputés grands et confortables, ou manger au restaurant tout en tachant d’éviter celui qui est considéré comme le pire de Paris ! À vrai dire, ceux qui s’y attardent sont plutôt les promeneurs affamés après une balade au parc de Bercy, une exposition à la Cinémathèque ou encore les touristes de passage, les Parisiens boudant un peu ce quartier jusqu’à présent pauvre en bonnes adresses.

     

    L’étonnante histoire de Bercy Village


     

    Pourtant, le Cour Saint-Émilion, autre nom donné à Bercy Village, est agréable pour son atmosphère atypique et presque dépaysant. Ce quartier piéton, aménagé autour d’anciennes halles à vin, ne ressemble à aucun autre à Paris : ici, pas d’immeubles haussmanniens, mais uniquement d’anciennes constructions en pierres blanches et aux toits pointus abritant aujourd’hui des boutiques de grandes enseignes ou des restaurants en tous genres. 46 chais du XIXème siècle répartis en deux rangées et séparés par une cour pavée, où déambulent les visiteurs, quand ils ne prennent pas place sur l’une des nombreuses terrasses pour se sustenter.

     

    L’étonnante histoire de Bercy Village

    L’étonnante histoire de Bercy Village


     

    Si l’on ouvre bien les yeux, on remarque sur cette petite allée la présence d’anciens rails. De quoi nous aiguiller encore davantage sur l’histoire du lieu ! Au XIXème siècle se tenait là « le plus grand marché de vins et spiritueux au monde » : le Cour Saint-émilion faisait office d’immense entrepôt et de comptoir de vente de vins, préalablement mis en bouteille non loin de là, à Bercy. Des breuvages acheminés par la Seine directement de l’Yonne, de Bourgogne, d’Algérie, ou par train via la gare de Lyon en provenance du midi.

     

    L’étonnante histoire de Bercy Village

    L’étonnante histoire de Bercy Village

     

    À cette époque, les amateurs de vins aimaient se rendre aux entrepôts de Bercy où l’alcool était détaxé, du moins jusqu’à l’annexion du quartier à Paris en 1860, qui proclame la fin de cet avantage fiscal. Proche de la Seine, l’endroit était également bien pourvu en guinguettes et auberges conviviales, qui en faisaient un haut-lieu de réjouissances. Mais il ne faut pas oublier qu’avant tout, l’on y travaillait beaucoup ! Pour imaginer l’activité de l’époque, rien de tel que de se rendre à quelques pas de là, aux Pavillons de Bercy, qui abritaient autrefois les « Chais Lheureux », du nom de l’élève de l’architecte Victor Baltard.

     

    L’étonnante histoire de Bercy Village

    L’étonnante histoire de Bercy Village

     

    À quelques mètres du Cour Saint-Émilion, en bordure de la rue des Pirogues, on y observe six grands chais en pierres de meulière à l’aspect très industriel, des structures métalliques, des rails toujours, ou encore des voûtes en briques servant de couloirs de passage. Bien loin de l’aspect un poil aseptisé de Bercy Village, l’âme du lieu et son passé y sont plus palpables. Mais si l’extérieur garde sa forme d’antan, l’intérieur des chais est aujourd’hui investi par le magnifique musée des Arts forains.

     

    L’étonnante histoire de Bercy Village

    Article paru dans Paris Zig Zag


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  • Petits et grands chiffres du métro parisien

     

    Inauguré par la Compagnie des Chemins de Fer métropolitain de Paris le 19 juillet 1900, le métro parisien occupe, depuis plus d’un siècle, une place centrale dans la vie quotidienne des franciliens. Chaque jour, ce sont près de 4,16 millions d’utilisateurs qui prennent les 302 stations du métro, réparties sur 219,9 kilomètres de voies et 16 lignes !

     

    Géométrie (très) variable pour les lignes du réseau

    Plébiscité par les Parisiens dès son lancement, le métro n’a cessé de se développer : d’une seule ligne en 1900, il est passé à 10 lignes en 1911, avant d’atteindre son nombre actuel en 1998 avec l’ouverture de la ligne 14.

    Dotée de seulement 4 points d’arrêts et 1,3 km de parcours, la ligne 3 bis reliant les stations Gambetta et Porte des Lilas est la plus courte du réseau, mais également celle qui compte le moins de stations. Grâce à ses 24,3 km, la ligne 13, peut se targuer d’être la plus longue du réseau et de desservir le plus grand nombre de communes alentours (neuf, en comptant Paris), alors que la ligne 7 et 8 sont celles qui comptent le plus de stations : 38 chacune, soit plus que les lignes 3 bis, 7 bis, 11 et 14  réunies !

    Les deux lignes entièrement automatisées du réseau parisien caracolent en tête des lignes les plus rapides : la vitesse moyenne de la ligne 14 est de 40 km/h, secondée par la ligne 1 qui atteint presque les 30 km/h. La ligne 4 est l’escargot du réseau avec ses 20 km/h de vitesse moyenne.

     

     

    Petits et grands chiffres du métro parisien

    Construction du métropolitain. La station Bastille en cours d’achèvement en juillet 1906.

     

    Les stations parisiennes décortiquées

    Depuis le 23 mars 2013 et l’ouverture de la station Mairie de Montrouge à l’extrémité sud de la ligne 4, le métro parisien compte 302 stations physiques et 383 points d’arrêts, dont 9 se trouvent à fleur de sol et 17 sont des stations aériennes. La station Abbesses est la plus profonde de Paris avec ses 36 mètres en dessous du sol.

    En 2015, la station la plus fréquentée était la Gare du Nord avec plus de 51 millions d’utilisateurs à l’année. La station la moins fréquentée du réseau est Église d’Auteuil, sur la ligne 10, avec seulement 183 000 voyageurs par an. Cela signifie que la station Gare du Nord atteint le nombre de visiteurs annuel de la station Eglise d’Auteuil en 31 heures !

     

     

    Petits et grands chiffres du métro parisien

     

    Et du côté du ticket de métro ?

    Vendu à près de 600 millions d’unités par an et utilisé quotidiennement par des millions de touristes et de parisiens, le ticket de métro est presque aussi emblématique que le métro lui-même. Si son apparence a été revue au fil des ans, sa taille est restée inchangée depuis l’inauguration de la première ligne en 1900 : depuis 117 ans, il mesure 60 x 30 millimètres. Pas étonnant que ce petit bout de papier cartonné soit devenu si culte !

     

    Petits et grands chiffres du métro parisien

     

    Article paru dans Paris ZigZag


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  • Dans la série des injustices, il existe celles de certaines femmes scientifiques. Ayant pourtant fait avancer le monde, elles n’ont jamais reçu de prix Nobel pour leurs travaux. Au fil des années et à travers le globe, les scientifiques féminines ont été nombreuses à avoir été « oubliées », afin de conserver une « élite masculine » dans les sciences. 

    Soyons honnêtes, outre Marie Curie décorée par deux fois (1903 et 1911), bien malin sera celui qui pourra en citer d’autres. Et pour cause, depuis sa première attribution en 1901, seules 49 femmes se sont vues récompensées, contre 833 hommes. Elles sont majoritairement reconnues dans les domaines de la paix et de la littérature. Le contexte historique explique beaucoup cette telle différence. En effet, les femmes avaient peu accès au domaine scientifique au début du XXe siècle. Depuis 1976, la tendance tend à corriger cette injustice. Néanmoins, de nombreuses femmes resteront à jamais dans l’ombre.

     

    Lise Meitner

     

    7 femmes qui méritaient le prix Nobel mais dont le travail a été volé par des hommes


     

    Une physicienne qui n’a jamais perdu son humanité. Décédée en 1968, Lise Meitner a laissé une trace dans l’histoire pour avoir découvert la fission nucléaire en 1938. En pleine Seconde Guerre mondiale, en plus d’être une femme, elle était juive. Ainsi, bien que nominée trois fois, ce sera finalement l’un de ses proches : Otto Hahn qui sera récompensé à sa place dans le domaine de la chimie en 1944. Certains de ses proches comme Dirk Coster lui ont apporté ouvertement tout leur soutien face à cette injustice.

     

    Nettie Maria Stefens

     

    7 femmes qui méritaient le prix Nobel mais dont le travail a été volé par des hommes

     

    Une remarquable réussite. La généticienne américaine Nettie Maria Stefens décédée en 1912 a découvert que le sexe de l’enfant était déterminé par les chromosomes. Si elle a été de nombreuses fois reconnue pour son travail et honorée de nombreux titres, le prix Nobel pour cette découverte a été attribué à Thomas Hunt Morgan, le Directeur du Bryn Mawr Collège où la scientifique travaillait. Ce dernier aurait déclaré : « Sa détermination et son dévouement, combinés à un grand sens de l’observation, son sérieux et sa patience, unis à un solide jugement, expliquent en partie sa remarquable réussite »

     

    Rosalind Elsie Frankin

     

    7 femmes qui méritaient le prix Nobel mais dont le travail a été volé par des hommes

     

    Son génie a été sacrifié au nom de la gloire supérieure des hommes. Toujours dans le domaine des sciences, la malheureuse Rosalind Elsie Frankin s’est fait voler deux prix Nobel. Le premier concernant ses travaux sur la structure ADN a été attribué à Francis Crick et James Dewey Watson en 1962. Ces derniers ayant eu accès aux recherches de la scientifique à son insu, n’ont même pas pris la peine de rendre hommage au travail de Rosaling. Quant au second, il s’agit de celui sur la structure des virus. Un travail grandement mené par Rosalind et qui sera repris par Aaron Klug. Ce dernier recevra le prix à sa place. Elle n’était âgée que de 37 ans lorsqu’elle succomba d’un cancer de l’ovaire, très probablement causé par la surexposition aux radiations.

     

    Cécilia Payne-Gaposchkin

     

    7 femmes qui méritaient le prix Nobel mais dont le travail a été volé par des hommes

     

    La thèse de doctorat la plus brillante jamais écrite en astronomie. L’astronome américaine Cécilia Payne-Gaposchkin n’a pas eu plus de chance que ses collègues. Obligée de s’expatrier aux Etats-Unis pour travailler dans les sciences, ses études la mèneront à prouver en 1924 que les étoiles sont composées d’hélium et d’hydrogène. Une découverte hautement novatrice pour l’époque. Néanmoins, le professeur Henry Russel la dissuade de publier une telle découverte. Cinq ans plus tard, Russel publie l’article de Cecilia s’attribuant les résultats de ses recherches. C’est lui qui sera honoré du prix Nobel associé.

     

    Jocelyn Belle Burnell

     

    7 femmes qui méritaient le prix Nobel mais dont le travail a été volé par des hommes

     

    D’après son directeur de recherche, elle « perdait son temps ». Plus récemment, Jocelyn Belle Burnell, astrophysicienne britannique a découvert le premier pulsar. N’étant qu’élève à cette époque, le jury du prix Nobel décida de l’attribuer à son professeur de recherches : Antony Hewish. Ce fût l’une des premières vives réactions face à une telle injustice de la part de ses confrères chercheurs. Il ne fit aucun doute que Jocelyn n’avait pas obtenu ce titre parce qu’elle était une femme.

     

    Esther Lederberg

     

    7 femmes qui méritaient le prix Nobel mais dont le travail a été volé par des hommes

     

    Elle était un génie de laboratoire. Esther Lederberg, microbiologiste, travaillait avec son mari dans le domaine de la génétique et des bactéries. C’est elle qui découvrit la réplication de la culture bactérienne dans son centre de recherche : le Plasmid Reference Center à l’Université de Stanford. Néanmoins, c’est son mari : Joshua Lederberg qui a reçu le prix Nobel en 1958. Esther est à jamais restée dans l’ombre de ce dernier, sans jamais obtenir de reconnaissance dans le monde de la médecine.

     

    Mileva Maric Einstein

     

    7 femmes qui méritaient le prix Nobel mais dont le travail a été volé par des hommes

     

    Mileva résolvait les problèmes mathématiques pour Albert. Pour clôturer ce maigre échantillon, Mileva Maric Einstein, plus connue comme étant « l’épouse d’Albert Einstein », l’est pourtant beaucoup moins pour son implication dans les travaux menés par son mari. En effet, elle a participé à la plupart d’entre eux jusqu’à leur divorce en 1896. De nombreuses lettres du « Génie » portent pourtant la mention du « nous » : notre théorie, nos travaux, notre article, notre découverte, nos études…. Une lettre datant de 1901 mentionne ceci : « fier et heureux quand nous aurons mené tous les deux ensemble notre travail sur le mouvement relatif à une conclusion victorieuse ». Malgré cela, elle sera toujours restée dans l’ombre d’Albert, sans aucune reconnaissance.

    La condition de femme a longtemps été un handicap dans le monde des intellectuels. La tendance tend à fébrilement changer, même si, de nos jours encore, la femme n’est toujours pas l’égale à l’Homme.

    Article paru dans Daily Geek Show


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  • Illustre et exceptionnel personnage, Marie Curie a révolutionné la physique. Mais certains détails de sa vie restent encore trop méconnus, alors même qu’ils font partie intégrante de la grande femme qu’elle était. 

     

    Elle a longtemps sans vraies infrastructures

     

    Faits méconnus sur Marie Curie qui ont révolutionné la science


    Pierre et Marie Curie ont mené l’essentiel de la recherche et de l’expérimentation du radium et du polonium dans ce que le chimiste Wilhelm Ostwald décrivit comme « un croisement entre une étable et un hangar à pommes de terre ». Il affirma même qu’il crut à « une blague » quand il découvrit les locaux pour la première fois. Lorsque les deux chercheurs présentèrent enfin les résultats de leurs travaux, Marie Curie avait déjà été exposée à d’incroyables quantités d’uranium, extrêmement nocives pour la santé et qui causèrent sa mort, survenue en 1934.

     

    Dans un premier temps, elle fut oubliée par le comité du Prix Nobel

     

    Faits méconnus sur Marie Curie qui ont révolutionné la science

     

    En 1903, les membres de l’Académie française des sciences écrivirent une lettre à l’Académie suédoise dans laquelle ils mentionnèrent les découvertes collectives réalisées dans le domaine de la radioactivité par Marie et Pierre Curie, ainsi que par Henri Becquerel, pour le prix Nobel de physique. Pourtant, symbole des attitudes sexistes qui prévalaient alors, aucune reconnaissance aux contributions de Marie Curie ne lui fut accordée, son nom n’étant même pas mentionné.

    Heureusement, un membre du comité de nomination, professeur de mathématiques à Stockholm University College, Gösta Mittage-Leffler, écrivit une lettre à Pierre Curie, l’avertissant de l’omission. L’époux de Marie s’adressa alors au comité, insistant pour que lui et sa femme soient  « considérés ensemble… par rapport à nos recherches sur les corps radioactifs ». Le libellé de la nomination officielle fut finalement modifié et Marie Curie devint la première femme de l’histoire à recevoir le prix Nobel.

     

    Elle refusa de monnayer ses découvertes

     

    Faits méconnus sur Marie Curie qui ont révolutionné la science

     Pierre et Marie Curie 

     

    Après avoir découvert le radium en 1898, Marie et Pierre s’opposent à la possibilité de déposer un brevet pour cela et à en tirer profit, et ce, malgré le fait qu’ils avaient à peine assez d’argent pour se procurer l’uranium dont ils ont besoin afin d’en extraire l’élément. Au contraire, les Curie partagèrent généreusement le produit isolé grâce aux difficiles travaux de Marie avec d’autres chercheurs et échangèrent les secrets du processus nécessaire à sa production avec les industriels intéressés.

    Au cours du boum du radium qui suivit, les usines dédiées à la production de l’élément pullulèrent aux États-Unis. Bien que pas encore totalement compris, le matériau vert vif captiva les consommateurs, et se retrouva dans tout et n’importe quoi, du dentifrice aux produits destinés à améliorer les performances sexuelles. Dans les années 1920, le prix d’un seul gramme de l’élément atteignit finalement 100 000 $ et Marie Curie ne put se permettre d’en acheter suffisamment pour poursuivre ses recherches. Néanmoins, elle n’eut aucun regret et déclara même que  « le radium est un élément chimique, il appartient au peuple ».

     

    Einstein l’encouragea durant les pires années de sa vie

     

    Faits méconnus sur Marie Curie qui ont révolutionné la science

     

    Albert Einstein et Marie Curie se rencontrèrent pour la première fois en 1911, à Bruxelles, à la prestigieuse conférence Solvay, un événement qui réunit les plus grands scientifiques au monde du domaine de la physique. Parmi les 24 membres de cette édition, Marie Curie s’avéra être la seule femme. Einstein fut si impressionné par elle qu’il vint à sa défense plus tard cette année-là, quand elle fut embourbée dans une controverse et dans la frénésie médiatique qui l’entourait.

    En ce temps, le sexisme, la xénophobie et l’antisémitisme atteignirent des sommets en France et la nomination de Curie à l’Académie française des sciences fut même rejetée. Beaucoup soupçonnèrent d’ailleurs que sa condition de femme et ses origines étrangères furent la cause de cet échec.

     

    Faits méconnus sur Marie Curie qui ont révolutionné la science

    Conférence de Solvay de 1927. Au premier rang, au centre, Einstein. Marie Curie est deux places à gauche

     

    Plutôt que de reconnaître ses accomplissements, la chercheuse fut raillée et même si elle venait de remporter un deuxième prix Nobel, le comité de nomination chercha à la décourager de se rendre à Stockholm pour l’accepter, afin d’éviter un scandale. Elle sombra alors dans une profonde dépression et se retira de la vie publique.

    À cette époque, elle reçut une lettre d’Albert Einstein dans laquelle il lui décrivit et lui offrit ses conseils sur la façon de gérer les événements qu’elle traversait : « Je me considère chanceux d’avoir fait votre connaissance personnelle », lui dit-il. La scientifique reprit rapidement le dessus et se rendit courageusement à Stockholm pour accepter son second prix Nobel.

     

     

    Elle aida personnellement les soldats durant la première guerre mondiale

     

    Faits méconnus sur Marie Curie qui ont révolutionné la science

    Marie Curie 

     

    Lorsque la Première Guerre mondiale éclata en 1914, Marie Curie fut contrainte de mettre ses recherches et l’ouverture de son nouvel institut du radium en attente à cause de la menace d’une éventuelle occupation allemande de Paris. Au cours des quatre années suivantes, elle contribua à équiper et à faire fonctionner plus de vingt ambulances (connues sous le nom de « petites curies ») et des centaines d’hôpitaux de campagne avec des machines à rayons X primitives, de manière à aider les chirurgiens à localiser l’emplacement et à enlever les éclats d’obus et balles des corps des soldats blessés. En plus de former des personnes destinées à utiliser ces équipements, elle conduisit elle-même une ambulance, malgré le danger.

    À la fin de la guerre, il fut estimé que les équipements conçus par Curie avaient certainement sauvé la vie d’un million de soldats. Pourtant, quand plus tard le gouvernement français chercha à lui décerner la Légion d’honneur, elle la refusa. Toujours par esprit d’altruisme, la chercheuse chercha aussi, au début du conflit, à faire don de ses médailles – en or – du prix Nobel à la Banque de France, qui les refusa.

     

     

    Elle n’avait aucune idée des dangers de la radioactivité

     

    Faits méconnus sur Marie Curie qui ont révolutionné la science

     Marie Curie dans son laboratoire à l’Institut du radium

     

    Aujourd’hui, 117 ans après la découverte du radium par les Curie, chacun connaît les dangers de l’exposition du corps humain aux éléments radioactifs. Pourtant, des premières années de l’étude de la radioactivité jusqu’au milieu des années 1940, on ne sut peu de choses quant à ses effets sur la santé à long terme.

    Pierre Curie aimait à conserver un échantillon dans sa poche pour pouvoir en montrer les propriétés de brillance et de chaleur aux curieux. Un jour, même, il attacha un bout de l’élément à une étoffe liée à son bras nu pendant dix heures, dans le but d’étudier la curieuse façon dont cela brûla son bras de manière indolore. Sa femme, quant à elle, en conservait un échantillon à côté de son lit, comme une veilleuse. De la même manière, les Curie passaient presque toutes leurs journées dans leur laboratoire improvisé, entourés de matières radioactives. Après avoir régulièrement manipulé des échantillons de radium, les deux présentaient un tremblement des mains, ainsi que les doigts couverts de craquelures et de bosses.

     

    Faits méconnus sur Marie Curie qui ont révolutionné la science

     Marie Curie 

     

    Bien que la vie de Pierre Curie fût tragiquement écourtée en 1906, il souffrait, au moment de sa mort, d’une douleur et une fatigue constante. Son épouse, elle aussi, se plaignait de symptômes similaires jusqu’à ce qu’elle succombe à une leucémie à un stade avancé en 1934. À aucun moment, ils ne considérèrent la possibilité que leur découverte fût la cause de leur douleur. En fait, toutes les notes de laboratoire du couple, et beaucoup de leurs effets personnels sont encore aujourd’hui radioactifs, à tel point qu’ils ne peuvent pas être manipulés en toute sécurité.

     

    Ses enfants ont suivi les traces de leurs parents

     

    Faits méconnus sur Marie Curie qui ont révolutionné la science

    Pierre et Marie Curie avec leur fille Irène 

     

    Dans le cas de la fille aînée de Pierre et Marie Curie, Irène, on peut sans risque affirmer que la pomme ne tombe jamais loin du pommier. Dans le sillage de ses parents, elle s’inscrit à la faculté des sciences de Paris. Puis lorsque le début de la Première Guerre mondiale interrompit ses études, elle rejoignit sa mère et travailla comme infirmière radiographe, exploitant les machines à rayons X pour faciliter le traitement des soldats blessés sur le champ de bataille.

    En 1925, Irène reçut son doctorat et rejoignit sa mère dans le domaine de l’étude de la radioactivité. Dix ans plus tard, elle et son mari, Frédéric Joliot, reçurent conjointement le prix Nobel de chimie pour leurs percées dans la synthèse de nouveaux éléments radioactifs. Marie Curie, elle, ne vécut pas assez longtemps pour voir sa fille remporter ce prix.

     

    Faits méconnus sur Marie Curie qui ont révolutionné la science

     Marie Curie et sa fille Irène 

     

    Irène et Frédéric Joliot avaient deux enfants, nommés Hélène et Pierre, en l’honneur de leurs grands-parents incroyables dont la mort fut prématurée. À leur tour, les petits-enfants de Marie se distinguèrent tous les deux dans les sciences. Helene devint physicienne nucléaire et, à l’âge de 88 ans, dispose d’un siège au conseil consultatif du gouvernement français. Pierre, quant à lui, est devenu un brillant biologiste. Aujourd’hui, à l’âge de 83 ans, il est chercheur au Centre national français de la recherche scientifique et membre de l’Académie française des sciences.

    Ces anecdotes permettent de cerner davantage Marie Curie, femme généreuse, intelligente et courageuse dont la contribution à la science, à l’histoire et plus largement, à l’humanité, restera dans les mémoires.

    Article paru dans Daily Geek Show


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