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Par atao feal le 11 Février 2020 à 19:12
Où l’on découvre comment remonter le moral des troupes.
1er janvier 1918, Brest. Le lieutenant James Reese Europe et son régiment, venus de New York, débarquent sur le sol français. Ce régiment-là est un peu particulier : c’est la première unité de combat afro-américaine qui pose le pied hors des États-Unis.
Surtout, ce régiment abrite une fanfare pas banale…Le lieutenant James Reese Europe (à gauche) et son orchestre, le 369ème régiment d'infanterie, 1918, photographie, photo : New York National Guard Voir en grand
En effet, avant d’être un militaire, Europe est surtout un musicien et chef d’orchestre de jazz.
Très connu à New York, il s’est vu confier une mission : former une fanfare militaire aux petits oignons. Il a carte blanche pour recruter les meilleurs musiciens et pour faire exploser la limite habituelle, fixée à une vingtaine de personnes.
Le lieutenant James Reese Europe (au centre) et son orchestre, le 369ème régiment d'infanterie, 1919, photographie, photo : New York National Guard Voir en grand
Cet orchestre, composé d’une quarantaine de musiciens soldats, est chargé de remonter le moral des troupes en France.
Il faut dire qu’ils jouent du ragtime, un style de musique qui annonce le jazz et qui est particulièrement dynamique. Impossible d’y rester indifférent !
Quelques hommes du 369ème régiment d'infanterie, 1919, photographie, photo : National Archives
Grand perfectionniste, Europe ne ménage pas sa peine pour adapter ses compositions aux instruments de la fanfare. Aussi, dès que son orchestre débarque à Brest, ils sont prêts !
Sous les yeux interloqués des Brestois, les musiciens entonnent la Marseillaise. Mais attention : il s’agit d’une version "jazzy" de l’hymne national. Au point, dit la légende, que les Français mettent huit bonnes mesures avant de le reconnaître !
Le lieutenant James Reese Europe (à gauche) et quelques hommes du 369ème régiment d'infanterie, 1918, photographie, photo : New York National Guard Voir en grand
Mais c’est à Nantes, en février 1918, que James Reese Europe marque l’histoire. Ce soir-là, le maire de la ville organise un grand concert en l’honneur de l’amitié franco-américaine.
L’orchestre joue une partie de son répertoire devant un public français médusé et absolument conquis. C’est officiellement le tout premier concert de jazz sur le sol européen… et c’est un carton. Le premier, mais certainement pas le dernier !Couverture de la partition Good Night Angeline avec une photo de James Reese Europe et son célèbre 369ème régiment d'infanterie, 1919, photo : Bibliothèque du Congrès, Washington D.C. Voir en grand
https://www.youtube.com/watch?v=9p9G8w0_ptM
Article paru dans Musiktips
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