• Qui était le vrai d'Artagnan ?

    Moins connu que le héros né sous la plume d'Alexandre Dumas, le mousquetaire qui l'a inspiré était tout aussi fascinant.

    Le visage long et brun, la pommette des joues saillante, l'œil ouvert et intelligent, le nez crochu mais finement dessiné : voilà comment en 1844, il a cent soixante-dix ans, Alexandre Dumas trace le portrait de d'Artagnan dans son célèbre roman Les Trois Mousquetaires... On connaît moins la physionomie et les prouesses de d'Artagnan, l'homme dont s'est inspiré l'écrivain. Condamné à vivre dans l'ombre du héros de Dumas, Charles de Batz-Castelmore, comte de d'Artagnan, n'a pas manqué l'Histoire. Et pourtant, l'authentique cadet de Gascogne, qui a vu le jour vers 1613 près de Lupiac (dans l'actuel département du Gers), a connu un destin aussi glorieux que celui de son double de papier.

    Né d'un père d'origine roturière ayant hérité du domaine de Castelmore et de Françoise de Montesquiou, de la maison seigneuriale d'Artagnan, Charles est le dernier d'une fratrie de sept enfants. Lorsque l'adolescent monte à Paris, il emprunte le nom de sa mère, dont la famille est mieux introduite à la cour. En 1633, à 20 ans, à peine, il rejoint la garde des mousquetaires, aussi réputée pour son ardeur au combat que pour les duels clandestins l'opposant aux gardes du cardinal de Richelieu. Il s'y illustre jusqu'à sa dissolution en 1646. Fidèle à la monarchie durant la Fronde, d'Artagnan sert Mazarin avec loyauté, s'acquittant avec diligence de mission délicates. Son dévouement lui permet de récupérer la charge convoitée de capitaine de la Volière royale, titre honorifique lui offrant toutefois la jouissance d'un magnifique logement aux Tuileries. En 1657, Louis XIV rétablit l'Ordre des mousquetaires, dont d'Artagnan assure alors le commandement. Il connaît une irrésistible ascension auprès du Roi-Soleil qui lui accorde sa confiance et son amitié au point que le monarque devient quelques années plus tard le parrain de l'un des deux fils de d'Artagnan.

    En 1661, Louis XIV lui confie la mission d'arrêter le surintendant des finances Nicolas Fouquet. Respectueux de son souverain, d'Artagnan n'en oublie pas pour autant le rang de son prisonnier, qu'il traite avec respect. Il est de toutes les campagnes et est finalement nommé gouverneur général de la place de Lille, position habituellement occupée par les membres de la haute noblesse. En 1673, le sexagénaire est appelé en renfort au siège de Maastrich. Il y périt dans un dernier acte de bravoure en tentant de secourir des officiers.Louis XIV fait célébrer une messe et confie à la reine : « J'ai perdu d'Artagnan en qui j'avais la plus grande confiance et m'était bon à tout ».

    La gloire du valeureux mousquetaire disparaît avec lui jusqu'à ce que Alexandre Dumas le sorte de l'anonymat au XIXème siècle. Ainsi naît la légende des Trois Mousquetaires. E réalité, d'Artagnan n'a jamais croisé Athos, Porthos et Aramis, qui eux aussi ont existé.

    Quelle est la devise des Mousquetaires

    Popularisée par les Trois Mousquetaires, « Un pour tous, tous pour un » est aussi la devise de la Suisse. Mais c'est surtout une citation apocryphe, c'est-à-dire qu'elle apparaît différemment dans le roman. Le mot d'ordre des héros est en fait « Tous pour un, un pour tous ».

     


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