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    E-mail sur écran ou e-mail imprimé ? Le plus écolo n’est pas forcément celui qu’on croit… (Photo : DR) 

     

    Le papier a certes un impact sur l’environnement. Mais savez-vous que les ordinateurs et internet émettent aussi du CO2 ? Du coup, imprimer un e-mail peut parfois être un geste plus « vert » que la consultation sur écran.

    Explications.

    « N’imprimez ce mail que si nécessaire» On connaît la chanson. Aujourd’hui, l’utilisation du papier est considérée comme anti-écolo. Mais les e-mails alors, sont-ils vraiment si « propres » ? Internet, data centers, ventilation des serveurs, équipements informatiques : tout cela aussi a une empreinte carbone. D’autant plus que, chaque minute, dans le monde, 204 millions de courriels sont envoyés.

    Selon une étude de l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) publiée en 2011, dans certains cas, imprimer un e-mail serait plus écologique que de le lire sur son écran d’ordinateur…

     

    Durée de consultation

    Plus précisément, cela dépend du temps passé devant le document.

    Explication : si l’empreinte carbone d’un document papier est calculée selon son impression, celle de son équivalent numérique dépend du temps passé devant le fichier. L’analyse de l’Ademe a donc pour but d’évaluer « au bout de combien de temps de lecture à l’écran il est préférable d’opter pour l’impression du document reçu par mail ».

     

    Analyse de point d’équilibre sur le temps de lecture, potentiel de réchauffement climatique pour l’envoi d’un mail de 1 Mo à une personne. (Source : Ademe)

     

    On voit, sur le graphique ci-dessus, que si le temps passé devant un document est inférieur à 3 minutes et 24 secondes, il est plus écologique de le consulter directement sur l’écran de l’ordinateur. En revanche, au-delà de 12 minutes et 12 secondes, s’il y a par exemple une pièce jointe, même une impression couleur en recto seul s’avère plus intéressante en termes de bénéfice pour l’environnement.

     

    Transfert d’e-mails

    De la même manière, n’avez-vous jamais transféré un document à un collègue qui se trouvait juste à côté de vous ? Attention, CO2 ! En transférant un e-mail, on double son empreinte carbone… Alors qu’une fois imprimé, ce document, même consulté par différents usagers, n’émet plus un gramme de CO2 supplémentaire. Limiter le nombre de destinataires pour un même e-mail contribue donc à préserver la planète !

    L’étude de l’Ademe a chiffré ce bénéfice potentiel pour l’environnement : « Réduire de 10 % l’envoi de mails incluant systématiquement le responsable et un collègue au sein d’une entreprise de 100 personnes permettrait un gain d’environ une tonne de CO2 sur une année. » Soit environ l’équivalent d’un aller-retour Paris-New York…

     

    Écolos, les polices de caractères ?

    Côté impression, il est possible de polluer encore moins. Sous réserve d’opter pour mode « brouillon », d’imprimer en noir et blanc et recto-verso…

     

    E-mail sur écran ou e-mail imprimé ? Le plus écolo n’est pas forcément celui qu’on croit… (Photo : Fotolia)

     

    L’an dernier, Suvir Michandani, un collégien américain de 14 ans, a calculé qu’en changeant la police des caractères utilisés dans les documents administratifs américains – en passant du Times New Roman au Garamond – on réduirait la consommation d’encre utilisée de près de 30 %. Et, soit dit en passant, ce changement permettrait aussi de faire économiser 370 millions de dollars à l’État américain…

    Tout aussi simple, tout aussi brillant : Ecofont. Il s’agit d’un logiciel qui permet, au moment de l’impression, de créer de petits trous dans n’importe quelle police de caractères. Invisibles à l’œil nu, ils se traduisent par une réduction d’environ 28 % de l’encre consommée pour un texte en Arial 12, par exemple.

    Bilan : si vous lisez à la vitesse moyenne d’un adulte, vous avez mis près de 3 minutes à arriver jusqu’à cette ligne. Du coup, si vous voulez partager cet article, mieux vaut l’envoyer par e-mail que de l’imprimer pour quelqu’un. En revanche, si vous souhaitez revenir sur cette page, il sera plus écologique d’ajouter le lien aux « favoris » de votre navigateur internet. Mais ça, c’est une autre histoire…

    Article paru dans Ouest-France


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