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Par atao feal le 28 Novembre 2016 à 17:08
Fidel Castro et le pape François
Henri Temple avocat, universitaire, essayiste
Fidel Castro, qui vient de mourir ce 26 novembre, a été une des icônes de la gauche française, peu regardante sur le caractère sanglant, oppressif du régime, et sur le choix entre la misère et la dictature ou celui de l’exil qui fut imposé au peuple cubain en 1959. L’épuration commença dès les premiers mois de gouvernement : elle fut dirigée par Che Guevara (une autre icône des T-shirts de gauche), qui dirigera lui-même les pelotons d’exécution (631 condamnations à mort et 70.000 prisonniers politiques) et qui fonda des dizaines de camps de concentration (dits de « travail et de rééducation »).
Georges Marchais, Danielle Mitterrand, Jack Lang furent des zélateurs de ce régime.
Des dizaines de milliers de Cubains ont dû quitter le pays depuis l’arrivée au pouvoir de Fidel Castro, pour des raisons politiques ou économiques, parfois au péril de leur vie (boat people). Des intellectuels français (Goupil, Bruckner) et Reporters sans frontières, manifestant à Paris contre les procès politiques, ont même été blessés par le personnel de l’ambassade de Cuba en 2003, qui ne fut pas pour autant fermée…
Enfin, on aura une pensée pour tous les intellectuels, religieux, philosophes et artistes, ou simplement opposants ou homosexuels, qui furent emprisonnés des années durant, dans la plus grande indifférence des milieux germanopratins.
La répression est demeurée très élevée
Au cours de l’année 2006, on a constaté une augmentation des actes de harcèlement public et d’intimidation des critiques du régime et dissidents politiques par des groupes quasi officiels lors d’opérations dites « de répudiation » (Amnesty International) et le gouvernement cubain continue de refuser l’accès aux prisons au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et à la Commission des droits de l’homme de l’ONU. Enfin, des accusations d’enrichissement personnel ont été portées par des proches du dictateur, notamment du fait de la proximité du régime cubain avec les narcotrafiquants.
Le président américain élu Donald Trump venait juste de remettre en cause le rapprochement avec le régime cubain voulu par Barack Obama.
Le nouveau gouvernement français devra, en 2017, se montrer, par respect dû aux innombrables victimes et à la nation cubaine, bien plus digne que le précédent dans son exigence à l’égard de ce terrible régime.
Article paru dans Boulevard Voltaire
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