• New York, 1932. La richissime famille Rockefeller se porte bien, malgré la crise qui frappe le reste du pays. Elle a même entamé la construction d’un immense complexe commercial dans les quartiers luxueux.

    Pour décorer ce temple du capitalisme, les Rockefeller réclament les meilleurs : Picasso et Matisse. Mais devant leur refus, Nelson Rockefeller se reporte sur un artiste apprécié par sa mère : le mexicain Diego Rivera, peintre et communiste !

     

     Samuel Gottscho, vue du Rockefeller Center, 5 décembre 1933, Bibliothèque du Congrès, Washington.

     

    Rockefeller connait bien les opinions politiques de Rivera. Mais lorsque la fresque est révélée, c’est tout de même un choc : la peinture est clairement militante !

     

     Diego Rivera, L'Homme, contrôleur de l'univers, variante de la fresque du Rockefeller Center "L'Homme à la croisée des chemins", vers 1933, Palais des beaux-arts, Mexico City

     

    Dans un style foisonnant et monumental, il oppose deux mondes. L’un capitaliste, représenté par des femmes débauchées dans une boîte de nuit et des scènes de guerre effroyables.

     

     Diego Rivera, L’Homme, contrôleur de l’univers, variante de la fresque du Rockefeller Center « L’Homme à la croisée des chemins », vers 1933, Palais des beaux-arts, Mexico City, détail de l’œuvre.

     

    L’autre communiste, évoqué par des femmes sportives et la figure de Lénine.
    C’en est trop pour les Rockefeller, scandalisés de cette apologie du communisme ! Ils ordonnent la destruction de l’œuvre. Il n’en reste désormais que des photographies… ou presque.

     

    Diego Rivera, L'Homme, contrôleur de l'univers, variante de la fresque du Rockefeller Center "L'Homme à la croisée des chemins", vers 1933, Palais des beaux-arts, Mexico City, détail de l'œuvre.

     

    Car Diego Rivera ne se laisse pas abattre. Il décide au contraire de recréer l’œuvre à Mexico. On retrouve le même thème, la même composition, les mêmes couleurs… mais quelques nouveautés sont venues se glisser dans la nouvelle fresque.

     

     Diego Rivera, L'Homme, contrôleur de l'univers, variante de la fresque du Rockefeller Center "L'Homme à la croisée des chemins", vers 1933, Palais des beaux-arts, Mexico City

    En plus de Lénine, les autres grandes figures du communisme Trotski, Engels et Marx se sont insérées dans la peinture. Et ce n’est pas tout. Dernière vengeance : Diego Rivera intègre, dans la boîte de nuit, un portrait du père de Nelson, John D. Rockefeller Jr !

     

     Portrait de John D. Rockefeller Jr et son portrait dans la fresque de Diego Rivera

     

     Anonyme, Diego Rivera devant une reproduction en miniature de "L'Homme à la croisée des chemins" au Rockefeller Center, Musée Frida Khalo, Mexico City

     Article tiré d’Artips


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