• La libération d'Auschwitz

     

    Une série documentaire à ne pas manquer

      

    Dans une remarquable série documentaire, diffusée sur France 2, William Karel et Blanche Finger racontent la Shoah, à partir de l’arrivée de Hitler au pouvoir.

    « Dans l’imaginaire collectif, la machine nazie s’est mise en place d’un seul coup pour agir de façon globale et systématique. Mais la réalité a été tout autre », affirme William Karel. Pendant trois ans, ce grand monsieur du documentaire et sa compagne Blanche Finger ont rencontré une cinquantaine d’historiens du monde entier, consulté des milliers d’archives, partagé des nuits de cauchemars… Le résultat est un film de près de huit heures, découpé en huit épisodes, décrivant de façon chronologique la mise en place de la « solution finale de la question juive », voulue par Hitler, qui causera la mort de 6 millions de Juifs en Europe, dont un million d’enfants.

    Si la décision d’exterminer un peuple pour ses origines ethniques est débattue et décidée par les nazis lors de la conférence de Wannsee, le 20 janvier 1942, des millions de Juifs ont déjà été assassinés dans l’est de l’Europe, sans qu’aucune décision officielle n’ait été prise et avec la participation active des populations locales. La propagande allemande se met en place dès l’arrivée au pouvoir de Hitler pour faire apparaître les Juifs comme des sous-hommes. La « solution finale » sera l’aboutissement d’un long et macabre tâtonnement. D’autres hypothèses seront imaginées comme isoler les Juifs sur l’île de Madagascar ou en Sibérie.

    Bien des idées reçues tombent au fil des huit épisodes. S’il reste peu de témoins, de nombreux historiens travaillent au décryptage de la machine nazie, en s’appuyant sur les nombreuses archives rendues accessibles après la chute du mur de Berlin et les lettres ou dessins enterrés par les victimes, désirant laisser une trace des atrocités subies, pour les générations futures.

    Paul Rozenberg, le producteur,explique : « Le déclencheur de ce film expliquant le comment de la Shoah, en partant de la crise en Allemagne et de la prise de pouvoir par Hitler pour aller jusqu’aux procès de Nuremberg et Eichmann, puis à la difficulté du travail de mémoire, a été un sondage de 2012. Il en ressortait qu’une très grande majorité des moins de 35 ans (dont 67% des 15-17 ans) et le quart des plus de 65 ans ignoraient ce qu’avait été la rafle du Vél-d’Hiv », qui avait conduit à la déportation plus de 13000 Juifs arrêtés à Paris par la police française.

    Pour Blanche Finger, c’est « avant tout un film pour les jeunes ». Alors que la fin du siècle dernier a été marquée par d’autres génocides (Cambodge, Rwanda, …), que l’actualité fait souvent état de faits de barbarie, « les jeunes générations se demandent, selon elle, ce qu’est la spécificité de la Shoah ». « La différence, répond-elle, c’est que la destruction des Juifs d’Europe implique une organisation systématique à l’échelle de tout un continent. »

    Ce souhait impérieux des auteurs de s’adresser à la jeunesse coïncide assez mal avec le choix de France 2 de programmer les deux premiers épisodes en deuxième partie de soirée lundi, puis d’enchaîner quatre épisodes le lendemain. Ce travail aurait mérité un étalement des huit épisodes sur quatre soirées. Un choix qui laisse « perplexe » Paul Rozenberg. Mais il l’assure : les directions de France Télévisions et de France 2 ont soutenu et « signé comme un seul homme » l’ambitieux projet. À voir absolument.

    Jusqu’au dernier. La destruction des juifs d’Europe, lundi 26 janvier à 22h20 (épisodes 1 et 2), mardi 27 janvier à 20h50 (ép. 3, 4, 5 et 6) et mardi 3 février à 22 h 55 (ép. 7 et 8) sur France 2.


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