• La résistante devenue comtesse

    La résistante devenue comtesse

    Andrée Eugénie Adrienne De Jongh est née 30 le novembre 1916 au 73 de l'avenue Émile Verhaeren, à Schaerbeek, l'une des 19 communes de Bruxelles. Son cœur et son admiration la poussent à suivre les pas de son idole Edith Cavell, infirmière britannique fusillée par les Allemands en 1915, mais ses mains agiles la poussent à entreprendre des études d'arts décoratifs.

    Quand les troupes allemandes débarquent en Belgique en 1940, Andrée quitte son emploi de dessinatrice publicitaire à Malmedy et revient à Bruxelles pour prêter main forte à la Croix-Rouge. Mais panser les plaies des blessés ne satisfait pas son âme de résistante. Avec l’aide de son père, elle décide de créer l’une des filières d’évasion les plus célèbres de la Deuxième Guerre mondiale.

    Le réseau Comète achemine en train les Belges, les combattants et les aviateurs alliés blessés qui souhaitent poursuivre la lutte contre l’ennemi depuis l’Angleterre. La ligne commence à Bruxelles où les soldats sont remis d'aplomb et reçoivent de faux papiers avant de partir vers le Sud : ils se faufilent dans la France occupée, puis l’Espagne neutre avant d'arriver à Gibraltar, sous contrôle britannique.

    La filière, financée majoritairement par les bijoux d'Andrée, permet de faire s'évader plus de 700 volontaires jusqu’au jour où Jacques Desoubrie infiltre le réseau et dénonce ses membres.

    Ne sachant rien de la trahison, Andrée De Jongh s’apprête à traverser les Pyrénées avec un groupe d’aviateurs quand elle est capturée, le 15 janvier 1943. Les soldats ennemis tuent et capturent ses soldats et l’emprisonnent à Bayonne, puis à Biarritz, avant de la transférer à la maison d’arrêt de Fresnes. Épuisée, elle avoue être la fondatrice du réseau Comète mais la Gestapo lui rit au nez et ne la croit pas. Un mépris qui lui sauve la vie alors que son père sera fusillé au Mont Valérien.

    De Fresnes, on la renvoie en Belgique avant de la déporter en Allemagne, dans différents camps de concentration. Andrée comptera les jours jusqu’à la délivrance qui viendra le 22 avril 1945.La souffrance, la peur et la faim n'auront pas raison de son envie d’aider son prochain. Après la guerre, elle partira soigner les lépreux au Congo belge puis au Cameroun, à Addis-Abeba en Éthiopie et enfin à Dakar au Sénégal avant de revenir en Belgique en 1981.

    Pour sa bravoure et ses actions pendant la guerre, Andrée recevra de nombreuses médailles, dont la Légion d'honneur française. En 1985, la noblesse belge l'érigera au rang de comtesse.


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