• L’arbre rare d’Haïti sauvé à Brest

     Il ne reste plus que sept genévriers d’Ekman à Haïti. (Photo: DR) 

     

    Le genévrier d’Ekman est victime de la déforestation qui touche Haïti, petit État des Caraïbes. Le conservatoire botanique de Brest (Finistère) est parvenu à en faire cent micro-boutures à partir d’une technique in vitro.

     

    L’arbre rare d’Haïti sauvé à Brest

     

    C’est l’un des arbres les plus rares du monde ! Le genévrier d’Ekman n’existe plus qu’à quelques individus, dont seulement sept à Haïti, l’île dont il est l’emblème. Classé depuis 1998 sur la liste des espèces en « danger critique d’extinction », il vient pourtant d’être sauvé d’une disparition soudaine. Le conservatoire botanique national du Stang Alar à Brest a réussi à mettre au point une méthode de multiplication de l’arbre.

    « Pendant deux ans, nous avons tenté plusieurs techniques, explique-t-on au conservatoire. Et finalement, nous sommes parvenus à obtenir 100 micro-boutures à partir d’une technique in vitro. » Ces micro-boutures sont aujourd’hui soigneusement conservées en milieu stérile et pourront à leur tour être « multipliées à l’infini ». La partie n’est toutefois pas totalement gagnée, puisqu’il faudra encore réussir la phase délicate de l’enracinement.

     

    Réintroduction en vue

    Le genévrier d’Ekman a longtemps été utilisé pour la sculpture en raison de sa couleur rougeâtre et de ses belles rainures. Ses branches servaient aussi de bois de chauffage. Ne fructifiant pas, il ne peut se reproduire d’une façon classique. D’où le programme lancé en 2013 pour sa sauvegarde. Cette initiative a aussi permis de réaliser un inventaire botanique de la forêt des pins à Haïti.

    Ce pays, qui se partage l’île d’Hispaniola avec la Républicaine dominicaine, est l’un des plus touchés au monde par la déforestation. Elle est notamment due à la pauvreté de cet État, où les forêts sont abattues pour produire du bois de charbon et offrir des surfaces agricoles. À terme, le programme mené au conservatoire botanique doit permettre de réintroduire des genévriers d’Ekman sur son sol d’origine.

    Article paru dans Ouest-France


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