• Plus grand et plus beau ! Le nouveau musée Unterlinden de Colmar en Alsace est bien plus que l'écrin du retable d'Issenheim.

     

    La rénovation exceptionnelle

    Plus grand, plus clair, plus beau ! Le musée Unterlinden entame une nouvelle mue. Après avoir été le couvent des Dominicaines, il devient au XIXe siècle un musée géré, c'est unique en Europe, par l’association Schongauer. L’entrée dans le XXIe siècle signe une belle métamorphose. Niché au cœur des maisons à colombages et des petites rues pavées du vieux Colmar. Il double sa surface grâce à l’ajout d’extensions contemporaines et d’une galerie souterraine qui conduit à l’ancienne piscine municipale transformée en lieu d’exposition. Les architectes Herzog et de Meuron ont même créé, à côté d’une étonnante petite maison aux murs en briques concassées et au toit de cuivre, une petite place agrémentée d’une pommeraie, hommage discret à la ferme et au jardin de l’ancien couvent. Autant dire que la perspective change à Colmar! Pour le meilleur, car cela permet d'exposer de manière permanente la collection d’art moderne et contemporaine sur trois étages, auparavant décrochée à chaque exposition temporaire. Une galerie souterraine nous mène aux anciens bains de style Art déco réhabilités avec sobriété. L’ancien couvent des Dominicaines accueille toujours son chef d’œuvre, le retable de Matthias Grünewald, les collections antiques, médiévales et Renaissance : mosaïques romaines, délicats vitraux subtilement éclairés, retables polychromes, orfèvrerie ou encore d’émouvantes Vierges à l’Enfant sculptées nous racontent l’évolution de l’art européen. 

     

     

    Trois bonnes raisons de visiter le musée Unterlinden de Colmar

     

    Le choc du retable d’Issenheim

    Prévoyez manteau, bonnet et gants pour admirer le joyau Unterlinden, le retable d’Issenheim ! Toujours installé dans l’ancienne chapelle, le retable est en effet maintenu à température constante (12°C). Ce polyptyque en bois de tilleul, constitué de sept panneaux et de onze faces, est le fruit de l’imagination enfiévrée du peintre Matthias Grünewald et du sculpteur Nicolas de Haguenau. Œuvre maîtresse d’Unterlinden, sa puissance d’évocation est intacte malgré un âge vénérable: il date des années 1512-1516. Les deux artistes travaillaient alors pour décorer le maître-autel de la commanderie de l’ordre hospitalier des Antonins d’Issenheim. Hier comme aujourd’hui, ses couleurs flamboyantes aimantent tous les regards. Malades et pèlerins venus vénérer saint Antoine, protecteur et guérisseur du feu de Saint-Antoine – une maladie causée par l’ergot de seigle – se recueillaient devant le terrifiant Christ en Croix couvert de plaies. Ils tremblaient aussi devant Saint Antoine griffé et mordu par des monstres envoyés par Satan. Par son ampleur tourmentée, sa beauté fantastique et l’incroyable force symbolique qu’il dégage, l’œuvre stupéfie encore.

     

    Trois bonnes raisons de visiter le musée Unterlinden de Colmar

    Crucifixion, 1512-1516, technique mixte (tempera et huile) sur panneaux de tilleul. La photographie correspond à l'ancienne présentation, les vitres et l'estrade ont disparu.

     
    Un espace contemporain pour l’art des années 1950-1970

    Le visiteur vient pour le retable d’Issenheim... et tombe en arrêt devant les salles d’art moderne! C’est la très belle surprise de la visite: Unterlinden possède une fabuleuse collection d’art qui s’étend de l’entre-deux-guerres à nos jours, avec une préférence pour les années 1950-1970! Situé dans l’Ackerhof – la nouvelle extension–, le parcours offre une étourdissante synthèse de l’histoire de la peinture des XIX et XXe siècles.
     

    Trois bonnes raisons de visiter le musée Unterlinden de Colmar


     

    Trois bonnes raisons de visiter le musée Unterlinden de Colmar


    Des toiles acquises grâce à des achats et de très généreux donateurs sont à redécouvrir : une quinzaine de Jean Dubuffet multicolores, des Pablo Picasso (et l’une des trois tapisseries exceptionnelles réalisées par la lissière Jacqueline de La Baume-Dürrbach qui reprend à l’identique le tableau "Guernica" peint en 1937), des compositions signées Serge Poliakoff, Nicolas de Staël, Jean Bazaine, Pierre Soulages ou Georges Mathieu… Unterlinden vaut vraiment le voyage en Alsace et un long arrêt à Colmar. C'est d'autant plus facile que la gare est à dix minutes à pied.

    À voir : l'exposition inaugurale, « Agir, contempler », jusqu'au 30 juin.

    Y aller :

    Musée Unterlinden, Place Unterlinden à Colmar. Tél. 03 89 20 15 51.

    Tarifs : 13€, 11€ pour les seniors.

    Ouvert toute l'année de 10h à 18h, sauf le mardi. Nocturne le jeudi jusqu'à 20h.


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