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    Retour sur les offensives de la Somme, débutées le 1er juillet 1916 : le jour le plus meurtrier de l'histoire de l'armée britannique. Récit et lieux de mémoire.

    Le début de la bataille de la Somme

    7h28, 1er juillet 1916. Dix-neuf mines explosent simultanément pour ébranler les retranchements allemands sur le front de la Somme. À La Boisselle, où un cratère de 100m de diamètre et de 30m de profondeur témoigne toujours de la violence de la déflagration, 28 tonnes de dynamite projettent la terre à 1km de hauteur.

    7h30. Sur un front de 35 km partagé au sud avec les forces françaises, les Britanniques sortent de leurs tranchées en direction des positions ennemies. Ils leur ont envoyé 1,5 million d’obus les jours précédents ! Mais le pilonnage n’a pas détruit tous les retranchements de mitrailleuses et les pièces d’artillerie, dont les tirs déciment des lignées entières d’assaillants.

    Au soir du 1er juillet, 60000 soldats anglais sont hors de combat, dont 20000 tués. C’est le jour le plus noir de toute l’histoire de l’armée britannique. Et le symbole de la Somme, selon Frederick Hadley, attaché de conservation à l’Historial de Péronne : " Cette bataille, dit-il, est la quintessence de la Première Guerre mondiale avec plus d’un million de morts, disparus et blessés durant cinq mois de combats, marqués par une progression des assaillants de 10 km au maximum."

    Dans la Somme, "d'une ligne à l'autre"

    A l’est d’Amiens, sur l’immense plaine picarde qui s’étire entre Bapaume, Albert et Péronne, le damier des grandes cultures a recouvert au fil du temps les traces de l’affrontement. Restent des lieux sauvegardés et saisissants.

    Sur la colline dominant le village de Frise, repris par les troupes françaises dès le 2 juillet 1916, on décèle encore l’empreinte des premières positions ennemies, si proches. "On aurait pu s’embrocher à la baïonnette d’une ligne à l’autre", raconte l’écrivain Blaise Cendrars, qui combattit à cet endroit.


    Plus au nord, le Mémorial de Beaumont-Hamel et son réseau de tranchées admirablement conservé renvoie au sacrifice des jeunes soldats venus de Terre-Neuve (province canadienne).Au premier jour de l’offensive, 801 d’entre eux jaillirent de leurs parallèles d’assaut. Seuls 63 soldats répondaient à l’appel le lendemain, le 2 juillet 1916…

    Les lieux de mémoire de la Somme

    -Péronne, Historial de la Grande Guerre

    Le musée propose des expositions sur le conflit dans toutes ses dimensions, avec un regard sur la vie quotidienne durant la guerre via des témoignages, des films d’époque, des collections d’objets… Une référence !

    Ouvert tous les jours, sauf mercredi, de 9h30 à 18h (17h en basse saison).

    Tél. : 03-22-83-14-18. www.historial.org

    - La montagne de Frise et ses restes de tranchées allemandes et françaises
    Panneaux explicatifs. Vue superbe sur la rivière Somme et l’ancienne ligne de front.

    Rens.: Somme-Tourisme. Tél. : 03-22-71-22-71. www.somme-tourisme.com

    Le cratère de la mine de La Boisselle

    Impressionnant ! Et aussi, la chapelle du Souvenir à Rancourt, le musée et le Mémorial sud-africain à Longueval.

    - Thiepval, le Mémorial

    Le plus imposant des mémoriaux britanniques au monde (haut de 45m), dédié aux 73367 disparus britanniques et sud-africains tombés entre juillet 1915 et mars 1918. Un centre d’interprétation sur la bataille de la Somme.

    Ouvert tous les jours de 10h à 18h. Tél. : 03-22-74-60-47.

    - Beaumont-Hamel, le Mémorial terre-neuvien

    Champ de bataille et réseau de tranchées admirablement conservés et un centre intéressant d’interprétation.

    Ouvert tous les jours, de 9 h à 17 h. Visites guidées par des étudiants canadiens. Tél. : 03-22-76-70-86.


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