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    A la découvertes des tranchées de l'Artois, une région qui abrite notamment la plus grande nécropole militaire française, où reposent     42000 âmes.

    L'obsession des sommets

    À l’heure de l’aviation balbutiante, leur conquête permet d’observer l’ennemi et de régler les tirs d’artillerie. Dès le début du conflit, les deux armées se les disputent avec acharnement, à commencer par les hauteurs qui, sur le front ouest, forment une barrière naturelle entre les plaines d’Artois et le bassin minier. Le plateau de Notre-Dame-de-Lorette y culmine à 165 m. Il est occupé par les Allemands, qui dominent le secteur d’Arras où sont retranchés les Français.

    D’octobre  1914 à janvier 1916, ceux-ci les attaquent sans relâche pour reprendre la colline, labourée par les combats. "Lorette, nom sinistre évoquant des lieux d’épouvante, où nuit et jour on se massacra, faisant de ce coin de terre un vrai charnier humain", écrit Louis Barthas dans ses "Carnets de guerre".  100000 hommes y perdirent la vie et beaucoup furent inhumés sur place dans la plus grande nécropole militaire française.

    Bientôt un mémorial

    De plus, en cette année de centenaire, un mémorial international, en construction, réunira bientôt, sur un anneau, 600000 noms de soldats tombés en Flandres et en Artois,présentés par ordre alphabétique, amis et ennemis d’hier réunis.

    La guerre, sur la crête voisine de Vimy… On a peine à y croire tant le regard s’ouvre sur 100 hectares de pins et d’érables dignes des forêts du Canada. Pourtant, en baissant les yeux, on décèle des vagues vertes, provoquées par les halètements du sol, qui ondulent au gré d’anciens cratères d’obus. Au loin surgissent des tranchées préservées.

    Enfin, au bord du relief, deux colonnes jumelles d’un mémorial immaculé dominent l’ancien bassin minier. Elles symbolisent l’amitié franco-canadienne et rappellent le sacrifice de 11285 soldats venus d’outre-Atlantique et portés disparus. À cet endroit tombèrent aussi 10600 de leurs compatriotes, tués ou blessés, du 9 au 14 avril 1917, lors d’une offensive préparée par l’artillerie et couronnée d’un succès historique. Réunies pour la première fois dans un même corps d’armée, les troupes à la feuille d’érable remportaient une victoire sans appel au prix d’un élan fondateur de la nation canadienne.

    Lieux de mémoire en Artois

    - Notre-Dame-de-Lorette, la plus grande nécropole militaire française

    20000 tombes et les corps de 22000 soldats inconnus, regroupés dans 8 ossuaires, dont une tour-lanterne de 52 mètres. Au cœur du cimetière, une basilique de style néobyzantin remplace une chapelle détruite en 1914.

    - Ouvert tous les jours, de 9h à 17h30 (18h30 l’été)

    - Souchez. Cimetière britannique du Cabaret rouge

    Il compte parmi les plus importantes nécropoles du Commonwealth, avec 7665 tombes.

    - Crête de Vimy

    Immense parc donné au Canada par la France en 1922. Tranchées reconstituées, souterrains, centre d’interprétation, monument en hommage aux 66000 soldats canadiens morts pendant la guerre.

    - Ouvert tous les jours de 9 h à 17 h. Visites guidées par des étudiants canadiens.

    - Neuville-Saint-Vaast, nécropole allemande de la Maison Blanche.

    Le plus grand cimetière allemand de la Première Guerre mondiale. 44833 soldats y furent inhumés sous les arbres. www.tourisme-lenslievin.fr

    - Arras (Pas-de-Calais), la Carrière Wellington

    Le Mémorial de la bataille d’Arras de 1917 évoque la vie des soldats, cantonnés sous terre près de la ligne de front.

    Ouvert tous les jours. Tél. : 03 21 51 26 95.

    Office du tourisme d'Arras. Tél. : 03 21 67 66 66.


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