• Où l’on apprend qu’il vaut mieux ne pas jouer contre le roi.

    En 1665, vingt-cinq tableaux entrent dans les collections royales. Pas moins de treize sont signés de la main du célèbre peintre Nicolas Poussin. Le roi est ravi ! D’autant plus qu’il ne s’agit pas d’un achat. Est-ce le cadeau d’un riche collectionneur ? Pas vraiment…

     

    Pari risqué

     Nicolas Poussin, Moïse sauvé des eaux 1647, huile sur toile, 120 x 195 cm, Musée du Louvre, Paris
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    Le propriétaire d’origine est le duc de Richelieu. Petit-neveu de l’éminent cardinal, il est ainsi l’héritier d’une des familles les plus riches de France. Tout le prédestine à un glorieux avenir. Grand amateur d’art, il dépense sans compter auprès des artistes et constitue ainsi une précieuse collection de peintures italiennes et françaises. On y retrouve notamment des œuvres de Nicolas Poussin, l'un des plus grands peintres de l’époque. Son cycle de tableaux Les Quatre Saisons constitue même le joyau de la collection.

     

    Pari risqué

     Charles de la Fosse, Portrait équestre d’Armand-Jean de Vignerot, duc de Richelieu, général des galères, conduit par la victoire, vers 1670-1675, huile sur toile, 276 x 194 cm, Musée des Beaux-Arts de Tours

     

    Mais depuis son adolescence, le duc enchaîne les frasques et impertinences à la cour. Duchesses, marquises et même princesses succombent à son charme. Si aucune dame ne lui résiste, lui-même a bien du mal à résister à l’appel du jeu ! Il joue et dépense sa fortune, tente de la regagner, la reperd…

     

    Pari risqué

     Nicolas Poussin, Le Printemps ou Le Paradis terrestre, cycle des Quatre Saisons 1660-1664, huile sur toile,118 x 160 cm, Musée du Louvre, Paris
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    Criblé de dettes envers le roi, il lui propose un pari : s’il gagne contre lui au jeu de paume, l'ancêtre du tennis, le roi effacera ses dettes. Richelieu perd. Comme il ne lui reste pas un sou, il cède une partie de sa collection au roi en guise de paiement.
    On peut donc aujourd’hui remercier son amour du jeu, même s'il a causé sa perte, car c’est grâce à lui que ces chefs-d’œuvre se trouvent désormais dans les salles du Louvre

     

    Pari risqué

     Nicolas Poussin, L’Automne ou La Grappe de raisin rapportée de la Terre promise, cycle des Quatre Saisons, 1660-1664, huile sur toile, 117 x 160 cm, Musée du Louvre, Paris
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    Pari risqué

     Claude Gellée dit Le Lorrain, Ulysse remet Chryséis à son père, vers 1644, 119 x 150 cm, Musée du Louvre, Paris
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    Article paru dans Artips


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