• Pourquoi il ne faut pas le pièger

    Les frelons asiatiques ont envahi la France depuis 10 ans. Les frelons asiatiques ont envahi la France depuis 10 ans.

     

    En un peu plus de 10 ans, le frelon asiatique est devenu l'ennemi public n°1. Pourtant, le piéger est contre-productif.

    Le frelon asiatique est dangereux, Il estla hantise des parents qui craignent lorsque leurs enfants jouent tranquillement dans le jardin. Et des apiculteurs qui pestent contre l'appétit vorace de ces prédateurs d'abeilles. Les frelons asiatiques font couler beaucoup d'encre depuis qu'ils ont débarqué dans nos contrées hexagonales, il y a une dizaine d'années. Presque autant que de recettes pour tenter de les éliminer.

    L'apiculteur breton Alain Le Bruchec par exemple, multiplie les interventions pour inciter les habitants à fabrique des pièges avec sa mixture fatale composée de bière brune, de vin blanc et de sirop de fruit rouge.

     

    Une première étude éloquente sur la Vespa velutina

    Sauf que piéger la Vespa velutina en début de saison, comme beaucoup se sont échinés à le faire, peut s'avérer contre-productif. En effet, une équipe de chercheurs de l'Institut Systémique, Évolution et Biodiversité du Museum national d'Histoire naturelle et de l'Institut de recherche sur la biologie de l'insecte de Tours ont analysé 77 nids de frelons asiatiques.

     

    http://www.dailymotion.com/video/x24p6bq_des-frelons-asiatiques-pris-par-les-pompiers_news

     
    Cette première étude de l'évolution des colonies de l'ennemi public n°1, a permis de déterminer qu'une colonie pouvait produire jusqu'à 13 000 individus entre avril et décembre (avec un maximum de 2 000 adultes au mois d’octobre) et que la taille du nid est corrélée au nombre d'individus produit. Quand ce dernier est mature, il peut libérer plusieurs centaines de futurs fondatrices expliquent les chercheurs, pour qui cette donnée, est essentielle pour évaluer l'efficacité du piégeage des reines au printemps.

    « Elles partent par vagues successives à l’automne et, quand on connaît sa capacité de dispersion de 60 kilomètres, il est clair qu’aucun piégeage ne peut freiner ce front d’invasion », explique Quentin Rome, responsable du programme d’étude du frelon asiatique au Muséum national d’histoire naturelle, au magazine TerraEco.

     

    Luttes intestines

    Pire, ce dernier pourrait même favoriser la survie des reines qui s'entre-tuent afin de trouver nid à leurs ailes au prix de belles batailles de guêpiers.

    « Elles essayent de voler le nid qu’a commencé à préparer une autre et se bagarrent pour cela, explique Quentin Rome. C’est un système de régulation naturel : plus il y a de reines présentes, plus la mortalité est élevée, si l’on en piège certaines, on libère le terrain pour d’autres qui n’auront même pas à se battre. »

    Le piégeage n'est d'autant pas une méthode de lutte, qu'aucun appât spécifique existe, si ce n'est les méthodes de grand-mère. Et quand piège il y a, ce n'est pas la Vespa velutina qui se retrouve dans les mailles du filet mais toute la faune avoisinante non ciblée.

    La preuve, lors de campagnes menées au printemps 2010 et 2011 en Vendée, la Fédération départementale des groupements de défense contre les organismes nuisibles (FGDON 85) a saisi un butin de 6 fondatrices pour 195 nids répertoriés, puis de 10 fondatrices pour 485 nids recensés, l'année suivante. Maigre comparée à toute entomofaune locale dévastée

    Bref, hormis le piégeage envisagé par les apiculteurs au sein de leurs ruchers, la FGDON rappelle encore aujourd'hui sur son site qu'il faut « absolument éviter d'avoir recours au piégeage » conformément aux préconisations des services de l'État et des scientifiques du Muséum d'histoire naturelle.

    Article paru dans Ouest-France


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