• Esclavage en Guadeloupe

     Mémorial ACTe à Pointe-à-Pitre

    Après la France et les États-Unis, la Caraïbe se dote du Mémorial ACTe, espace mémoriel sur l'esclavage. Situé à Pointe-à-Pitre cet immense édifice rend hommage aux millions de victimes des quatre siècles de traite négrières. Retour sur ces événements tragiques dans les Antilles.

    Le granit noir scintille de millions d'éclats de quartz. Chaque reflet représente une victime d'une tragédie longtemps effacée. Le 10 mai, journée nationale commémorant l'abolition de l'esclavage, François Hollande a inauguré, à Pointe-à-Pitre, le Mémorial ACTe, bâtiment de 240 mètres de long qui se présente comme un « centre caribéen d'expression et de mémoire de la traite de l’esclavage ». Tous guadeloupéens, les architectes Jean-Michel Mocka-Célestine, Pascal Berthelot, Michel Marron et Fabien Doré ainsi que 300 ouvriers ont été nécessaires à son édification. Dos à cette mer vermeille qui vit passer tant de navires négriers, le président de la République insiste sur l'importance du site choisi : l'ancienne usine Darboussier « où des générations de Guadeloupéens ont travaillé pour l'industrie sucrière ». « Il nous vient des outre-mer la démonstration que les différences s'entrelacent et partagent un même destin », déclare le chef de l'État. Et ce depuis le XVème siècle...

    Sous la forme d'une statuette, le premier Européen à arriver à Karukera, le 4 novembre 1493, accueille les visiteurs de la première salle du musée. Ce n'est autre que le navigateur Christophe Colomb qui a baptisé cette île « Guadalupe » du nom du monastère espagnol de Santa Maria de Guadalupe. L'absence de mine d'or permet aux indiens caraïbes qui l'occupent de rester libres, à la différence des Grandes Antilles. À la fin de 1511, le dominicain Montesinos dénonce les abus que subissent les habitants d'Hispaniolia – aujourd'hui Haïti et la République Dominicaine. À l'initiative d'un autre dominicain, Bartolomé de Las Casas. Charles Quint réuni, entre août 1550 et mai 1551 un conseil d'experts pour débattre du sujet. C'est la fameuse « controverse de Valladolid , Sepúlveda y défend la théorie d'Aristote selon laquelle il existerait « des peuples esclaves par nature ». Il est opposé à Las Casas, ardent défenseur des Amérindiens avec son traité Trente propositions juridiques. Un splendide exemplaire de 1553 est exposé au Mémorial. Mais Sepúlveda gagne l'argumentaire grâce à son traité Des causes d'une juste guerre contre les indiens. Les mauvais traitements ne cessent donc pas.

    Malgré les protestations de La Boétie – Discours de la servitude volontaire – et de Montaigne, la France se lance à son tour dans l'exploitation des populations autochtones. En 1626, Louis XIII justifie la colonisation par « l'évangélisation des sauvages ». Mais l'exploitation d'une main-d'œuvre gratuite en est la vraie raison. Richelieu crée la Compagnie des îles d'Amérique en 1635 afin de développer la culture du tabac dans les Antilles. Trente ans plus tard, Louis XIV décide d'y implanter la canne à sucre. Ce qui entraînera l'essor de la traite négrière transatlantique...

    Depuis de longs siècles déjà, les esclaves étaient razziés en Afrique noire avant d'être déportés à travers le Sahara vers le monde musulmans . En 1674, les Anglais et les français s'invitent dans ce funeste trafic. Il disputent aux Hollandais le transport des travailleurs forcés de la côte africaine aux Amériques. À Nantes, L Rochelle ou Bordeaux sont armés des navires remplis de marchandises diverses, tissus, armes, alcool, etc. Elles seront échangées, an Afrique occidentale, auprès des potentats locaux, contre du « bois d'ébène » comme l'on qualifie alors les esclaves, hommes ou femmes capturés à la faveur des guerres tribales, à moins qu'ils ne s'agissent de prisonniers pour dettes ou de délinquants. Les principales destinations de ces captifs sont la Jamaïque, la Martinique, la Guadeloupe et la Barbade. Pour contribuer au financement du château de Versailles, Louis XIV fonde la Compagnie du Sénégal. Au total 254000 Noirs seront contraints à l'exil vers les Antilles françaises. Plus largement, les historiens estiment que 13 millions de personnes ont été déportées vers les Amériques ou ont fini dans les flots du « passage du milieu ».

    Face à ces chiffres terribles, pouvant enflammer les esprits, Victorin Lurel, député et président de la région Guadeloupe, prône l'apaisement : « Il n'est pas question de dédommager les descendants d'esclaves. Nous sommes pour la réconciliation. » Ce qui ne veut pas dire amnésie. Comme l'illustre symboliquement L'Arbre de l'oubli, œuvre de l'artiste contemporain Pascale Marthine Tayou. Et bien plus encore toutes ces chaînes d'esclaves à quatre colliers, fouets et autres objets de tortures et de répression.

     

    Esclavage en Guadeloupe

    Chaînes d'esclaves à quatre colliers

     

     Dans une vitrine, trône le Code noir, manuel français régissant depuis 1687 l’existence des esclaves des îles françaises d'Amérique. Car dès le XVIIème siècle, la Guadeloupe et la Martinique sont bien sous l'autorité du roi de France. Ces îles intéressent aussi la Couronne britannique qui essaiera vainement de s'en emparer à plusieurs reprises. Elle y parviendra enfin en 1759 et les tiendra jusqu'au traité de Paris quatre ans après. La Guadeloupe revient alors aux Français. Le Code noir devient les « tables de la loi » esclavagiste.Cet ensemble de textes juridiques stipule notamment que les travailleurs sont des « biens meubles », pouvant ainsi être achetés, vendus, donnés ou saisis. Leur statut se situe entre celui des choses et des domestiques. Pour le philosophe Louis Sala-Molins, spécialiste du sujet, le Code noir sert à affirmer « la souveraineté de l'État dans ces terres lointaines. Pour atteindre son but, il faut prioritairement conditionner l'outil esclave ». Malgré les abus de certains maîtres, peu de révolte éclatent. Parmi elles, on note celle des 11 et 12 avril 1790 en Guadeloupe. Le tribunal de Pointe-à-Pitre l'un de ses instigateurs, Jean-Louis – les esclaves n'ont pas de patronymes. Il doit être « pendu et étranglé jusqu'à ce que mort s'en suive sur la place publique : ce fait, sa tête est séparée de son corps et attachée pour y rester à toujours sur un poteau de six mètres, son corps jeté dans un bûcher allumé et ses cendres jetées au vent ». Des prisons sont édifiées pour les moins dociles des esclaves. Il en subsistent une, à Petit-Canal, en bord de mer, dans l'arrondissement de Pointe-à-Pitre. Un figuier maudit a poussé dans les ruines, envahissant poursuivant le travail de destruction des murs. « L'édifice et l'arbre ont été classés monuments historiques en 1991 », raconte Laurence Maquiaba, qui guident les touristes souhaitant aller au-delà, pendant quelques heures, de la jolie carte postale tropicale.

     

    Esclavage en Guadeloupe

    L'ancienne prison de Petit-Canal est habitée par un figuier étrangleur

     

    C'est en vertu des droits naturels que la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen entraîne la première abolition de l'esclavage au monde : celle de la Guadeloupe. Le 16 pluviôse an II (4 février 1794), la Convention vote le décret d'abolition de l'esclavage dans les colonies françaises sans indemnisation des propriétaires. Les affranchis obtiennent la nationalité française. Pourtant, l'espoir d'une vie nouvelle est de courte durée. Le décret n'est pas appliqué partout, notamment à La Réunion et en Martinique. En 1802, Bonaparte rétablit l'esclavage. Des officiers noirs, entrés dans l'armée après l'abolition, se révoltent. Le Premier consul envoie quatre milles hommes sous la direction du général Richepance afin de mater la rébellion. Louis Delgres, « libre de couleur » - Noir ou bien mulâtre non esclave -, devient chef des insurgés. Vaincus, ses trois cents compagnons et lui-même se suicident à l'explosif, fidèles à leur devise : « Vivre libre ou mourir ». La répression aura fait plus de quatre mille victimes...

    Enfin, après la chute de la Monarchie de Louis-Philippe, le gouvernement provisoire de la seconde République, à l'instigation du journaliste Victor Schœlcher, décrête le 4 mars 1848 que « nulle terre française ne peut plus porter esclaves ». La promulgation de l'abolition est effective le 27 mai. Pour Therry L'Estang, chef de projet scientifique et culturel de Mémorial ACTe, le mot d'ordre est alors : « Oubliez votre négritude, vos tams-tams, ce qui fait de vous des Nègres, et intégrez-vous ! » En mars 1946 , les Antilles françaises deviennent départements d'outree-mer en 1982. La région Guadeloupe est créée. Il faudra attendre plus de trois décennies pour que l'État mette sur pied ce projet de Mémorial ACTe qui accueille en son sein le « poto mitan », arbre totémique en métal de 18 mètres, plus de 500 objets patrimoniaux, 25 œuvres contemporaines, et presque 8000 arbres généalogiques de familles guadeloupéennes. Une passerelle de près de 250 mètres de long relie le bâtiment au Morne Mémoire, jardin où l'esclave trouvait un peu de paix. En somme, un passage entre terre et ciel. Entre futur et passé...

     

    Esclavage en Guadeloupe

     Plaque commémorative aux Abymes

     

    http://www.memorial-acte.fr

    Article tiré de Point de Vue


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  •  Sur les pas de Marcel Pagnol

    Marcel Pagnol en 1931 

     

    A l'occasion des 120 ans de sa naissance, voyages sur les traces de l'écrivain en Provence, dont les paysages et les parfums imprègnent l'œuvre.

    Je suis né dans la ville d'Aubagne, sous le Garlaban couronné de chèvres, au temps des derniers chevriers. Dans l'incipit de La Gloire de mon père, comme dans l'ensemble de sa production littéraire, théâtrale et cinématographique, Marcel Pagnol témoigne de son amour pour la Provence, où il a vu le jour il y a cent vingt ans. Une affection réciproque. Pour célébrer l'anniversaire de sa naissance, ce pays de Cocagne qu'il chérissait lui rend hommage au travers de multiples manifestations. Du massif du Garlaban au château de La Buzine en passant par le village de La Treille, petite balade sur les traces de l'académicien et de ses plus gros succès.

    La maison natale

    Le 28 février 1895, le petit Marcel, fils de Joseph, instituteur, et d'Augustine, couturière, pousse son premier cri dans cet immeuble cossu du 16, cours Barthélémy, à Aubagne. Il en part deux ans plus tard. Joseph étant muté à Marseille. Aujourd'hui ouverte au public, la maison, dont l'intérieur est reconstitué, offre à voir des portraits de la famille Pagnol, des lettres manuscrites...

     

    Sur les pas de Marcel Pagnol

    La cuisine de la maison natale

    La Bastide Neuve

    Marcel a 9 ans quand, pour la première fois, il va en vacances, avec son frère Paul, ses parents, sa tante Rose et son truculent oncle Jules dans sa résidence d'été. « Ainsi commencèrent les plus beaux jours de ma vie. La maison s'appelait La Bastide Neuve, mais elle était neuve depuis longtemps », se souvient-il dans La Gloire de mon père. Et, ô miracle, dans ce pays de sécheresse, elle a l'eau courante ! Une merveille qui va abriter les rêves et les projets de toute la famille durant les congés, racontés dans les trois tomes de Souvenirs d'enfance. Une expédition est nécessaire pour gagner cet eldorado, situé au lieu-dit des Bellons, après le village de La Treille, au cœur de la garrigue : tramway, puis long trajet pédestre sur les sentiers serpentant à travers les collines. « Au pied des murs, une bordure d'herbes folles et de ronces prouvait que le zèle du cantonnier était moins large que le chemin. » Si La Bastide Neuve appartient aujourd’hui à des particuliers, une plaque témoigne de son illustre passé, tout comme le robinet en cuivre accroché à la citerne...

    Le massif du Garlaban

    « Nous sortîmes du village : alors commença la féerie et je sentis naître un amour qui devait durer toute ma vie (…). Un immense paysage en demi-cercle montait devant moi jusqu'au ciel : de noires pinèdes, séparées par les vallons, allaient mourir comme des vagues au pied de trois sommets rocheux. » Entre Marcel et ses chères collines, le coup de foudre est immédiat. Et comme il décrit dans Souvenirs d'enfance, la passion ne cesse ensuite de grandir au fil de ses escapades avec son ami Lili des Belons, tous deux ivres des senteurs et des mystères de la garrigue. A tel point, devenu cinéaste. Marcel Pagnol y achète, en 1934, un domaine de 24 hectares pour en faire son « Hollywood provençal ». Il y tournera quelques-uns de ses plus gros succès, parmi lesquels Angèle (1934), Regain (1937) et Manon des sources (1952).

    Le village de La Treille

    Lors des grandes vacances, la famille Pagnol s'approvisionne dans ce village, qui a donné son nom au XIème arrondissement de Marseille. Un lieu cher à l'écrivain (qui y est d'ailleurs enterré). Et pour cause : c'est sur sa place que le petit Marcel, le cœur gonflé de fierté, se fait photographier aux côté de son père, heureux chasseur des bartavelles, ces insaisissables perdrix des montagnes. C'est aussi dans ce village que se trouve la fameuse fontaine de Manon des sources, qui se tarit au fil de l'intrigue.

     

    Sur les pas de Marcel Pagnol

    Le cimetière de La Treille

    Le château de La Buzine

    En 1941, sans même l'avoir vu, Marcel Pagnol achète ce manoir au bord du canal de Marseille, dans l'idée d'en faire une cité du cinéma. Ce n'est qu'en le visitant, une semaine plus tard, qu'il le reconnaît : Il s'agit du château qui effrayait sa mère quand la famille traversait clandestinement la propriété pour rejoindre La Bastide Neuve.Un jour, augustine s'est même évanouie alors qu'un garde les y surprenait.Pour l'académicien, l'édifice reste « le château de ma mère », et donnera son titre au deuxième tome des Souvenirs d'enfance. Inscrit à l'Inventaire des Monuments historiques en 1996, il abrite aujourd'hui une salle de cinéma et des expositions.

    La Grotte du Plantier dite la Grotte de Manon

    Dominant le vallon des Piches, cette caverne voit se tourner certaines scènes célèbres de Manon des sources, réalisé en 1952 par Marcel Pagnol. Sur le toit de la crypte, Ugolin lance son déchirant « Manon, je t'aime ». Juste au-dessus se trouve la grotte du cerf, où l'écrivain fait construire une petite vasque pour recueillir l'eau de source. Sur les bords de ce bassin, on peut encore voir les empreintes des mains de Pagnol et d'Orane Demazis, sa compagne de 1925 à 1938.


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  • Louis Xavier Edouard Léopold Ollier, né le 2 décembre 1830 à Les Vans (Ariège) et décédé le 25 novembre 1900 à Lyon, est considéré comme le véritable créateur de la chirurgie orthopédique moderne. L'un des premiers, il a appliqué à la chirurgie la méthode expérimentale de façon systématique.

    Le centenaire de sa mort a été célébré par l'inauguration du musée Ollier de chirurgie ostéoarticulaire aux Vans, sa ville natale, ainsi que par la tenue du premier congrès Ollier d'arthroplastie au même endroit (le second s'y est tenu en 2005).

     

    Ollier rassurant une mère, par E. Destot (Musée Ollier des Vans)

     

    L'homme

    Louis Léopold Ollier passe son enfance et son adolescence dans la ferme de ses parents. Enfant déjà, il soignait les poules de son école des frères Basiliens et s'intéressait à la botanique. Après avoir obtenu les baccalauréats littéraire et scientifique en 1848 et 1849, il embrasse la carrière médicale d'abord à Montpellier (où il soutient sa thèse en 1856) puis à Lyon, où il a pour maître de chirurgie osseuse Amédée Bonnet.

    Il remporte en 1860 le concours de chirurgien-major du Grand Hôtel-Dieu de Lyon. Le majorat, poste convoité depuis que Louis XII le pourvoit de privilèges importants en 1618, a été exercé par nombre de médecins illustres : Claude Pouteau (1747-1753), Marc-Antoine Petit (1788), Gensoul, etc.

    Ollier, avec une excellente formation de chirurgie générale, a constitué le premier un service à l'Hôtel-Dieu s'occupant uniquement de chirurgie osseuse et des parties molles (muscles et peau) : il est le véritable créateur de la chirurgie orthopédique. Il s'est tourné délibérément vers la spécialisation de chirurgie osseuse en s'occupant à la fois des enfants et des adultes.

    La guerre franco-prussienne de 1870 permet à Louis Léopold Ollier d'exercer son art chirurgical sur des pathologies spécifiques aux temps de guerre, plaies par armes à feu ou armes blanches. Il abandonne l'amputation systématique dans les lésions graves des os et des articulations, pour mettre en œuvre une chirurgie conservatrice. Nommé professeur de clinique chirurgicale à la faculté de médecine de Lyon dès sa création, en 1877, il poursuit ses activités dans son service de chirurgie osseuse du Grand Hôtel-Dieu jusqu'en 1900.

    À la mort du professeur Ollier, une souscription mondiale permit d'élever deux statues monumentales en bronze, réalisées par Alfred Boucher, l'une aux Vans, l'autre sur la place Ollier à Lyon. La ruse des Vanséens préserva la première de la convoitise des Allemands pendant la seconde guerre mondiale, tandis que la seconde fut fondue pour les besoins de la Wehrmacht en 1941.

     

    Les expérimentations animales

    Comme Claude Bernard, Ollier considère que seule l'expérimentation peut fonder les principes de la médecine. Observant que l'os fracturé se consolide de lui-même, Louis Léopold Ollier réalise des expériences sur des animaux qui le conduisent à affirmer le rôle du périoste, cette fine enveloppe entourant l'os, dans l'ossification.

    Parmi ces expériences, réalisées vers 1860, citons :

    • le transfert de périoste sur la peau du front et les oreilles d'un lapin (une ossification a lieu)

    • pont périosté : fragments de périoste placés sur l'os, pour prouver que le périoste fabrique bien de l'os

    • greffes homo et hétéro-plastiques

    Les résultats de ces travaux sont consignés dans le Traité expérimental et clinique de la régénération des os et de la production artificielle du tissu osseux (1867). Cet ouvrage lui vaut le grand prix de Chirurgie, la croix de Chevalier de la Légion d'honneur et une présentation à l'empereur Napoléon III.

     

    La chirurgie ostéo-articulaire appliquée à l'homme

    Ollier profite de cette période de renouveau, qualifiée par Neidhardt de « Trente Glorieuses de la chirurgie » (1870-1900), avec l'antisepsie et les débuts de la radiographie, pour accomplir une œuvre majeure dans l'histoire de la chirurgie et soigner des milliers de malades.

    Pour les fractures, il utilise de temps en temps l'ostéosynthèse percutanée avec une sorte de poinçon ou vrille, des broches, et des fixateurs externes. Certaines radiographies de Destot, découvertes par le professeur Fischer, montrent des ostéosynthèses de 1870 à 1900.

    Au cours de sa vie, Ollier a réalisé huit cent vingt-sept résections : à l'épaule, au coude, à la hanche ou tibio-tarsiennes.

     

    Résection chirurgicale du poignet droit, suivie d'un traitement orthopédique

     

    Les autres travaux

    Après la somme constituée par les trois volumes du Traité des résections, l'œuvre d'Ollier n'est pas terminée : il faut insister sur le rôle de créateur qu'il a eu sur les greffes osseuses et sur les greffes cutanées.

    Défenseur et ami de Lister, il consacre de nombreux travaux à l'antisepsie. Il simplifie les instruments chirurgicaux de façon à en rendre la stérilisation plus aisée.

    Dans les dernières années, à partir de février 1896, la collaboration avec Étienne Destot, brillant radiologue et anatomiste, lui permet de reconnaître une maladie qu'il décrit : la dyschondroplasie, que la postérité appelle Maladie d'Ollier.

    Article tiré de Wikipédia


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  • Les portraits de Pierre Brossolette, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion et Jean Zay (de gauche à droite) sont exposés dans la nef du Panthéon. Les portraits de Pierre Brossolette, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion et Jean Zay (de gauche à droite) sont exposés dans la nef du Panthéon. Ouest-France / Daniel Fouray

    Hollande rend hommage ce mercredi, à quatre grandes figures du combat contre le nazisme. Un choix très politique, qui lui permettra d'exalter les valeurs de la République.

    Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion, Pierre Brossolette et Jean Zay entrent mercredi au Panthéon. Ils rejoignent Voltaire, Victor Hugo, Jean Moulin ou encore Pierre et Marie Curie dans cette ancienne église située sur la montagne Sainte-Geneviève à Paris. Le président François Hollande va leur rendre hommage.

    Entretien avec Jean Garrigues, professeur d'histoire contemporaine

    Comment est née l'idée du Panthéon ?

    C'est une idée de la Révolution française, qui a voulu transformer l'église Sainte-Geneviève en un temple laïc pour rendre hommage aux grands hommes de la nation. Le premier a été Mirabeau.

    L'histoire du Panthéon est une histoire mouvementée, parce qu'elle suit les méandres chaotiques de notre histoire politique.

    Le choix des personnalités a-t-il une portée symbolique ?

    Les choix sont toujours liés à la nature des régimes. Le Premier Empire, qui a beaucoup panthéonisé, a plutôt choisi des militaires. Sous la IIIe République, le choix s'est porté sur des emblèmes de la République comme Victor Hugo, Léon Gambetta ou Jean Jaurès.

    En rendant hommage à Jean Moulin, en 1964, le général de Gaulle fait très directement référence à la Résistance, dans laquelle il avait puisé sa légitimité. Si Jacques Chirac fait entrer André Malraux, en 1996, c'est parce qu'il est une figure du gaullisme.

    Y a-t-il des héros de gauche et des héros de droite ?

    Les choix sont politiques, mais pas politiciens. Les chefs d'État essaient d'honorer des figures fédératrices qui peuvent rassembler la communauté nationale. Quand François Mitterrand fait panthéoniser le couple Pierre et Marie Curie, c'est une manière d'y faire entrer une femme.

    Chirac a aussi fait panthéoniser Alexandre Dumas, qui n'est ni de gauche ni de droite. C'est une personnalité qui renvoie à l'universalité de Victor Hugo.

    Comment interprétez-vous les choix de François Hollande ?

    Il a choisi des héros de la Résistance, donc fédérateurs, avec un dosage subtil : il introduit la parité dans un rituel et un cérémonial habituellement très masculins.

    Il choisit deux femmes, dont une est la nièce du général de Gaulle, et l'autre, une femme de gauche, voire d'extrême gauche. Il choisit un socialiste, Pierre Brossolette, et un radical, qui fut ministre du Front populaire, Jean Zay.

    Ces hommages ont-ils encore un sens aujourd'hui ?

    C'est toute la question du roman national. A-t-on encore besoin de points de repères, de grandes figures exemplaires pour incarner les valeurs de la République ? Un historien va plutôt dire oui.

    À travers ces personnalités, ce sont des moments fondateurs de notre histoire que l'on fait revivre. Les quatre personnalités choisies par Hollande incarnent la résistance à la dictature nazie. ll y a une signification historique qui les dépasse. Avec Jean Zay, c'est aussi un hommage au Front populaire, qui marque la naissance de la démocratie sociale.

    Les panthéonisations sont une leçon d'histoire vivante, qui permet de porter l'attention de l'opinion sur des moments structurants de notre communauté.

    Article paru dans Ouest-France


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    Portrait de Marc Seguin

     

    Marc Seguin, dit « Seguin Ainé », né le 20 avril 1786 à Annonay (Ardèche) où il est décédé le 24 février 1875, est un ingénieur et inventeur français.

    Biographie

    Fils du fondateur de Seguin et Cie Marc François Seguin et de Thérèse-Augustine de Montgolfier, il est le petit-neveu des frères Montgolfier.

    Marié en 1813 avec Augustine Duret, il en eut treize enfants. Veuf en 1837, il se remarie en 1839 avec Augustine de Montgolfier, dont il eut six autres enfants.

    Ses petits-enfants Louis Seguin et Laurent Seguin créeront les moteurs Gnome.

     

    La « passerelle Seguin » reliant Tournon-sur-Rhône à Tain-l'Hermitage.

     

    Seguin est l’inventeur de la chaudière tubulaire à tubes d’eau intérieurs (prise du brevet le 13 décembre 1827). Il mena ses recherches en relation avec George Stephenson, avec qui il eut de nombreux échanges.

    Il perfectionna également le système des ponts suspendus, aptes au franchissement des fleuves de grande largeur grâce aux câbles métalliques. Son premier pont est une passerelle d’environ 18 m, sur la Cance, rivière qui passe à Annonay.

    Il réalise en 1823 à Genève, avec Guillaume-Henri Dufour et Marc-Auguste Pictet, la passerelle de Saint-Antoine, un premier pont suspendu à câble métallique et concrétisa l’ensemble de ses inventions dans la construction du pont de Tournon en 1825. Le centenaire de la construction de ce pont fut à l’origine de la création de l’Union Générale des Rhodaniens, en 1927, par Gustave Toursier.

    Le plus vieux pont suspendu encore en service, construit en 1827 par l’entreprise Marc Seguin, se trouve à Andance. La passerelle Saint-Symphorien construite en 1847 à Tours est toujours en service.

    Il apporta aussi de nombreuses autres inventions dans la réalisation des piles, notamment dans les premières expérience de béton coulé sous l’eau.

    Il participa avec ses frères Camille, Jules, Valentin et Charles, à la construction d’un grand nombre d’ouvrages (65 identifiés) en France, mais aussi en Italie et en Espagne.

    Il construisit un pont suspendu à Paris en 1828, la passerelle de la Grève à l’emplacement de l’actuel pont d'Arcole, détruit par la suite en 1854.

    Il est à l’origine de la voie de chemin de fer Lyon-Saint-Étienne, la seconde construite en France. Sur cette ligne circulèrent les premières locomotives françaises, construites par Marc Seguin sur la base des locomotives de George Stphenson, qu’il équipa de son invention, la chaudière tubulaire, qui multipliait par six la puissance développée par ces machines : l’ébullition était obtenue par la circulation des gaz issus du foyer dans des « tubes à feu » traversant le corps de chauffe. Sa première machine roula le 1er octobre 1829.

    Sous le Second Empire, Seguin collabore à la revue Cosmos dont il gère l'annuaire à partir de 1868.

    Distinctions

     

    Statue à Tournon-sur-Rhône.

     

    Il fut élu correspondant de l’Académie des sciences en 1845.

    Hommages

    Son nom fait partie de la liste des soixante-douze noms de savants inscrit sur la Tour Eiffel.

    Plusieurs rues en France portent le nom de Marc Seguin : Rue Marc Seguin, à Paris, à Créteil, ...

    Son nom a été donné à des lycées, à Annonay, Vénissieux.

    Article tiré de Wikipédia


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