• La sémaphorique Cathédrale de Strasbourg

     

    Au mois d’août 1794, l’année où la cathédrale la plus haute de France, celle de Strasbourg, devenue  temple de la raison est coiffée d’un métallique bonnet phrygien, débute également un projet d’un nouveau genre. Est concerné la coupole arrière de la Cathédrale, que l’on surnomme  « d’r Pfàffakàpp » (la mitre) que les autorités désirent surplomber d’un télégraphe aérien.  La France veut rattacher toutes les frontières à la capitale par des lignes télégraphiques et est alors le premier pays à se doter d’un réseau de télécommunications grâce à son inventeur Claude Chappe (1763-1805). Les plans sont prêts, les travaux chiffrés, mais faute de fonds suffisants, sa réalisation traîne au point que le chantier ne sera pas entamé jusqu’à être officiellement suspendu en août 1797. Trois mois plus tard, le directoire ordonne de reprendre rapidement les travaux, il a pour objectif de relier le plus rapidement possible la ville Badoise de Rastatt où se déroule un important congrès et la rapidité des communications est un enjeu stratégique. Dès le mois de décembre, les charpentiers s’y emploient avec efficacité, Chappe en personne est sur place.  Fin janvier 1798,   il est achevé et fonctionnel.

    D’autres stations intermédiaires fleuriront en Alsace, celui de Saverne émet ses premiers signaux le 31 mai 1798 celui d’Hurtigheim et à Hohengœft qui remplace celui initialement prévu  à Nordheim. Les trois bras articulés du télégraphe sont peints en noir et le système a une efficacité fluctuante suivant les conditions météorologiques et bien évidemment, ne fonctionne pas de nuit. L’avantage sur les pigeons voyageurs, c’est la rapidité à laquelle on peut faire circuler une information sur de très longues distances. Du jamais vu !

    La sémaphorique Cathédrale de Strasbourg


     

    Le dispositif mécanique permet  de créer 192 signaux simples avec lesquels les possibilités alphanumériques étaient encore grandement augmentées en y adjoignant un code capable synthétiser un mot par signe. Le nombre de télégraphes essentiels pour la correspondance de Paris à Strasbourg se réduit â 22 sur un total de 44.  Les autres mentionnés dans le tracé de la ligne trouvent leur utilité qu’en cas de problèmes liés à la météo.

    Le ridicule bonnet est retiré de la flèche de la cathédrale en 1802 avant d’être détruit dans les bombardements prussiens de 1870 alors qu’il était conservé à la bibliothèque municipale.  Le télégraphe lui, reste sur la coupole jusqu’à la fermeture de la ligne, en août 1852.

    Sources et ressources 

    • Wikipédia 
    • Wikisource
    • Mémoires de l’Académie Nationale de Metz, Lettres, Sciences, Arts et Agriculture. CVIIe année – 4ème série – VIIe année – 1926. 
    • Diligence d’Alsace N°8, 1972 
    • http://www.telegraphe-chappe.com 

    A visiter 

    • Le musée de la Communication,  3 Cour du Château, 68340 Riquewihr 
    • Tour de l’ancien télégraphe Chappe – Le Haut-Barr 67700 Saverne 

    Article paru sur le site d’Elsasser Wurtzle


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