• Rescapée de la Shoah, européenne convaincue, l'ancienne ministre de la Santé, qui fit voter la légalisation de l'avortement, est décédée à l'âge de 89 ans.

    Une femme debout

    © Fournis par Libération Simone Veil en avril 2005.

    Une image ou plutôt des images de Simone Veil. Ses yeux, éblouissants, bleus comme le ciel. Ses colères qui explosaient, aussi brutales qu’inattendues. Son émotion à l’Assemblée quand des députés l’injuriaient lors de la loi sur l’IVG en 1974. Ou encore cette silhouette si fragile qui lui ressemblait si peu, là, debout, immobile, entraînée par son mari, le regard dévoré par la maladie. Elle était là, pour saluer les manifestants qui défilaient contre le Mariage pour tous : ce fut l’une de ses dernières sorties publiques.

    Simone Veil, ce sont des mots, aussi, qu’elle nous tenait en 1995, il y a plus de vingt ans : alors ministre des Affaires sociales du gouvernement Balladur ; elle était en voyage officiel à Beyrouth. « Vous savez, malgré un destin difficile, je suis, je reste toujours optimiste. La vie m’a appris qu’avec le temps, le progrès l’emporte toujours. C’est long, c’est lent, mais en définitive, je fais confiance. » Propos apparemment banals, propos qui pourraient paraître naïfs s’ils venaient de quelqu’un d’autre. Simone Veil est ainsi.

    Par un curieux hasard du calendrier, Simone Veil s’était trouvée quelques jours plus tôt à Auschwitz où elle dirigeait la délégation française aux cérémonies de commémoration de la libération du camp. Un camp où elle-même a été déportée. « Aujourd’hui, nous disait-elle, je ne suis pas émue. Il n’y a plus la boue, il n’y a plus le froid. Il n’y a plus surtout cette odeur. Le camp, c’était une odeur, tout le temps »

    Ce vendredi 26 janvier 1995, il faisait froid, un vent glacial. Dans le haut du camp de Birkenau, beaucoup de monde. Une quarantaine de délégations étrangères. Simone Veil avait pris le bras de son fils qui l’accompagnait aux cérémonies. Et tous les deux s’étaient dirigés vers un des baraquements, marron et gris. Elle y est restée quelques minutes.

    « C’est celui-là le baraquement où j’étais, nous dira-t-elle un peu plus tard. J’en suis sûre, avec ma sœur et ma mère, juste en bas du crématoire. A l’intérieur, ça n’a pas changé ; les deux endroits pour la kapo et la sous-kapo. Un poêle. Et puis au fond, tout du long, les couches de bois où on dormait, entassées. Je voulais les lui montrer. » Elle a ajouté : « Pendant toute la cérémonie de commémoration, il y avait quelque chose qui m’intriguait. J’ai eu, toute la matinée, comme tout le monde, un peu froid aux pieds, alors qu’il ne faisait pourtant pas très froid. Et je me demandais comment on avait pu résister à tant de froid. Jusqu’à -30°… Je n’arrive pas à me souvenir comment on faisait. On n’avait rien. Est-ce qu’on se mettait du papier sur le corps ? Ou bien des vieux sacs de plâtre ? Pendant toute la cérémonie, j’essayais de m’en souvenir, et je n’arrivais pas. »

    Simone Veil est dans le présent, toujours. Femme exceptionnelle, adorée des Français, à l’image si pure. Simone Veil la déportée, Simone Veil la combattante de l’IVG, Simone Veil l’Européenne. Toujours la même. Un roc. Elle disait encore : « Je crois, toujours, que cela sert à quelque chose de se battre. Et quoi qu’on dise, l’humanité, aujourd’hui, est plus supportable qu’hier. » Et ajoutant : « On me reproche d’être autoritaire. Mais les regrets que j’ai, c’est de ne pas m’être battu assez sur tel ou tel sujet. »

    Une femme debout

    Simone Veil le l2 février 1987 à Paris, France. Photo Micheline Pelletier. Gamma

    L’enfance et la déportation

    Sa vie ? C’est celle d’une famille du siècle dernier. Une famille, car on ne peut comprendre le saisissant parcours de cette femme hors pair, si on laisse de côté sa mère, son enfance heureuse, cette vie forte et belle. Sa mère Yvonne qui ressemblait « à Greta Garbo », « une femme exceptionnelle ». Son père, André Jacob, est un brillant architecte, prix de Rome. C’est une famille bourgeoise, aisée. Ils vivent tous à Nice.

    En 1924, le père a décidé de s’installer sur la Méditerranée, convaincu que le marché immobilier lui offrirait plus de perspectives. Et sa femme a beau adorer Paris, elle l’a suivi. Simone Veil dit garder un souvenir « délicieux » de sa toute enfance. « Je suis beaucoup moins douce, beaucoup moins conciliante, beaucoup moins facile que maman », précisait-elle. « Maman n’a pas travaillé, sous la pression de mon père et malgré des études de chimie qui la passionnaient. Elle ne pensait jamais à elle, abandonnant l’idée d’une vie personnelle pour tout donner à ses enfants, à son mari. »

    Quatre enfants en l’espace de cinq ans. Simone, est la dernière, la plus jeune, la plus insoumise. Et l’aînée Madeleine, quatre ans de plus, a toujours eu pour mission de remplacer sa mère quand celle-ci n’était pas là. Simone est une enfant, rebelle, aimante, heureuse comme tout. « Un jour j’ai demandé à mon père si cela l’ennuyait si j’épousais un non juif, il m’avait dit que j’épouserais qui je veux. » Elle aimait ce père, qui était aussi autoritaire. « Je n’aimais pas l’idée qu’il impose ses goûts à maman, ce sentiment de dépendance cela m’exaspérait ! »

    Chez eux, la religion n’existait pas vraiment, c’était une vieille famille juive installée en France depuis des générations. Et c’est une famille où tout bascule à l’orée de la vie. Simone n’a que 16 ans lorsqu’elle est arrêtée avec sa mère et Milou, sa sœur Denise étant déportée à Ravensbrück comme résistante. C’est Jean d’Ormesson qui raconte cette scène, lorsqu’il tient le discours de récipiendaire de Simone Veil à l’Académie française, en mars 2010.

    « Le 29 mars 44, vous passez à Nice les épreuves du baccalauréat, avancées de trois mois par crainte d’un débarquement allié dans le sud de la France. Le lendemain 30 mars, en deux endroits différents, par un effroyable concours de circonstances, votre mère, votre sœur Milou, votre frère Jean et vous-mêmes êtes arrêtés par les Allemands. » Après avoir transité huit jours, le 15 avril 1944, Simone Veil, sa sœur et leur mère arrivent sur la rampe d’accès du camp d’Auschwitz-Birkenau. Elle a 16 ans, elle est belle comme tout, de longs cheveux noirs.

    « Un voisin de calvaire lui conseille immédiatement de dire qu’elle a 18 ans. La nuit même de cette arrivée, selon la règle du camp, elle s’appellera désormais Sarah et sur son bras est tatoué le numéro 78651 », raconte Jean d’Ormesson qui poursuit : « En janvier 45, l’avancée des troupes soviétiques fait que son groupe est envoyé à Dora, après un voyage effroyable, puis le groupe se rend à Bergen-Belsen. Sa mère, épuisée, mourra du typhus le 13 mars, et un mois plus tard, soit un an presque jour pour jour, les troupes anglaises entrent à Bergen-Belsen. »

    Sa beauté, dira Simone Veil, l’a protégée. « J’ai été protégée par une femme kapo, qui m’a dit : tu es trop jolie pour mourir ici, et elle m’a envoyé avec ma mère et ma sœur, dans un camp voisin au régime moins dur. » C’est sa mère, toujours sa mère, qui la soutenait. « Je ne sais comment elle a trouvé la force de faire la marche de 70 km dans la neige, dévastée, malade d’un typhus… Le sens moral, je crois que c’est ce qui était le plus important pour mes parents. »

    La rencontre avec Antoine

    A peine de retour, c’est la vie qui reprend, comme un courant d’eau que l’on ne peut arrêter. Quoiqu’il arrive, Simone Veil est debout. Ses parents sont morts, son frère aussi. Elle commence Sciences Po. Antoine Veil ? C’est une rencontre, scellée dans l’ombre de la rue Saint-Guillaume où ils font tous les deux Sciences Po « en copiant un peu l’un sur l’autre ». Ils sont amoureux, très amoureux. Et leur union démarre sous des auspices un brin bourgeois.

    Mariage à 19 et 20 ans, enfant l’année suivante. Et entre eux, la répartition des tâches est alors classique ; à lui les responsabilités professionnelles, à elle les fourneaux. Simone veut pourtant travailler, « le legs le plus important que ma mère m’ait confié », glisse-t-elle. Antoine refuse. Dans un portrait à Libération, il raconte : « J’appartiens à une génération macho où les bourgeoises convenables restaient à la maison. »

    Simone veut être avocate. « Pas question », lui dit Antoine. A force de prises de bec et de disputes, elle décroche l’autorisation de devenir magistrate : « Ça correspondait plus à la vision du monde d’Antoine », commentera-t-elle. Quand on aborde cette époque, Simone Veil lève les yeux au ciel et lâche, avec tendresse : « J’ai dû me battre. » Antoine Veil ajoutera, bon prince : « Je suis un macho qui s’est soigné, un macho guéri, j’ai complètement changé. »

    Après lui avoir donné trois fils, Simone a donc la permission de devenir magistrate. Elle occupe un poste de haut fonctionnaire dans l’administration pénitentiaire au ministère de la Justice, où elle s’occupe des affaires judiciaires, qu’elle délaisse en 1964 pour les affaires civiles. En 1970, elle devient secrétaire générale du Conseil supérieur de la magistrature (CSM). Mais c’est toujours Antoine qui est la personnalité publique, la plus voyante. Il milite, elle non. Et si dans le couple, l’un doit faire une carrière politique, c’est bien Antoine, et non Simone, qui devra la mener.

    Par un concours de circonstances, tout va permuter. Simone Veil est repérée puis promue par Valéry Giscard d’Estaing comme ministre de la Santé, sur les conseils de Jacques Chirac. Antoine Veil, alors conseiller de Paris, accepte. Et se replie sur le monde des affaires. « Quand j’ai vu qu’elle allait évoluer en Formule 1, je suis retourné au fond de la classe. Je ne voulais pas jouer les Poulidor », reconnaissait-il avec humour. « J’ai quand même fait de la politique à travers le club Vauban, un club de réflexion. »

    Le combat pour le droit à l’avortement

    La voilà donc au gouvernement, en 1974. Giscard est président, mais elle n’a pas voté pour lui. Chirac ? Elle apprécie l’homme, mais pas le politique, et pourtant elle devient sa ministre de la Santé. Simone, la rebelle, est ravie de ce pied de nez inattendu, mais elle pense que « ça ne durera que quelques semaines », le temps de « balancer une énorme gaffe ». En fait de gaffe, elle ne tarde pas à faire ses preuves et « perce », comme dira son mari, sur un thème qui marquera sa vie.

    C’était, en effet, une promesse du candidat Giscard : dépénaliser l’avortement, et a priori ce devait être au garde des Sceaux de défendre le projet. Mais Jean Lecanuet y est défavorable. Et c’est la ministre de la Santé qui monte à la tribune. Un combat pénible où elle subira les pires injures d’une droite antisémite, mais un combat aussi magnifique qui marquera les esprits.

    « Si j’en ressens de la fierté ? Non, mais je ressens une grande satisfaction, parce que c’était important pour les femmes, et parce que ce problème me tenait à cœur depuis longtemps », dira-t-elle plus tard. Et aujourd’hui encore, elle avoue sa surprise : « La constance de la reconnaissance à mon égard pour cette loi m’étonne toujours, et je continue de penser que la loi Neuwirth autorisant la pilule est beaucoup plus importante. »

    Bien sûr, dans ce combat légitime, il y a eu cette forte image, revue mille fois où elle avait le visage perdu dans les mains, et tout le monde ajoutant qu’elle pleurait : « Eh bien non, nous dira-t-elle, je n’ai pas le souvenir d’avoir pleuré, il devait être 3 heures du matin, mon geste indique que j’étais fatiguée mais je ne pleurais pas. » Puis : « La dernière nuit du débat, Jacques Chirac a souhaité venir à l’Assemblée pour me soutenir. Je lui ai dit que ce n’était pas la peine. A 3h30, le texte était voté par 284 voix contre 189. Je suis rentrée chez moi en traversant la place du Palais Bourbon, où des égreneurs de chapelets m’attendaient pour me couvrir d’insultes, et à la maison j’ai trouvé une énorme gerbe de fleurs. » Simone Veil avait gagné.

    « Vous êtes féministe ? », lui demandera la journaliste Annick Cojean, pour expliquer ce combat : « Je ne suis pas une militante dans l’âme, mais je me sens féministe, très solidaire des femmes quelles qu’elles soient… Je me sens plus en sécurité avec des femmes, peut-être est-ce dû à la déportation ? Au camp, leur aide était désintéressée, généreuse, pas celle des hommes. Et la résistance du sexe dit faible y était aussi plus grande. »

    Une femme debout

    Simone Veil se rend aux urnes en Fiat 500, le 10 Juin 1979. Photo Philippe Ledru. AKG-Images

    L’Europe

    Dans les années 70 et 80, pointe, alors, son deuxième défi : participer à l’idéal européen qui commence à prendre forme. « Au cours du XXème siècle, dira-t-elle souvent, l’Europe a entraîné à deux reprises le monde entier dans la guerre. Elle doit désormais incarner la paix. » C’est un combat qui lui colle à la peau : l’Europe. A la demande de Valéry Giscard d’Estaing, alors président, elle conduit la liste Union pour la démocratie française (UDF) aux élections européennes de 1979, les premières au suffrage universel. Et en juillet 1979, elle accède à la présidence du premier parlement européen.

    Au début de l’année 1982, elle est sollicitée pour briguer un second mandat, mais ne bénéficiant pas du soutien des députés RPR, elle retire sa candidature. « Nous vivions dans les balbutiements d’une Europe enthousiasmante », racontera Jacques Delors, élu en même temps qu’elle au Parlement européen. « Simone Veil, pendant sa présidence, a fait preuve d’une qualité rare : le discernement. »

    Simone Veil n’est pas une intellectuelle, ni une oratrice hors pair. Parfois même, elle peut ennuyer, parlant plat. Mais on l’écoute. C’est elle, car c’est toujours une position qu’elle tient, une attitude qu’elle impose. Sur l’IVG comme sur l’Europe, elle convainc. Elle n’impose pas par ses mots, mais par sa présence. Elle est là, comme un roc, comme une preuve que l’on peut résister aux vents mauvais et aux marées qui engloutissent un temps la terre. Elle est là. Avec son caractère entier, parfois de mauvaise foi, toujours direct, capable de sermonner vertement un journaliste pour la bêtise de ses propos.

    « Mon premier réflexe est toujours de dire non », reconnaît-elle. Il n’empêche, elle est un visage. Et une attitude. Simone Veil est, alors, très présente. Elle aime aussi être mondaine, on la voit souvent sortir souvent aux soirées de gala. Elle reconnaît avoir un caractère difficile, les idées tenaces, la rancune aussi. Ainsi contre François Bayrou qu’elle a toujours méprisé, détestant le rôle de petit marquis qu’il a eu lors de sa campagne européenne, où il était son directeur de campagne. « Il est capable d’énoncer avec la même assurance une chose et son contraire, uniquement préoccupé de son propre avenir. »

    C’est ainsi, Simone Veil aime, ou déteste, sans partage ni nuance. « Quand Simone a décidé de quelque chose, on peut venir avec tout un bataillon, on ne le fera pas changer d’avis », témoigne Marek Halter. Simone Veil trouve, ainsi, tout à fait inexacte l’analyse d’Hannah Arendt sur le procès Eichmann. Elle va trouver « insoutenable », « inimaginable », et « injuste » la proposition de Sarkozy, en 2008, qui veut que tout enfant de CM2 se voie confier la mémoire d’un des 11000 enfants français victimes de la Shoah.

    Mais c’est la même qui, dans les années 90, alors que le sida faisait des ravages dans les services hospitaliers, se fait simple bénévole, à l’hôpital Broussais, où elle participe à la consultation de nuit. Présente, toujours présente. Simone Veil a gagné le droit d’être inclassable. Elle se prendra d’affection pour Rachida Dati, « une perle ». De Sarkozy, elle dira toujours : « Je lui garde amitié et confiance », disant aimer son « tempérament de combattant ».

    Toutefois, cela ne l’empêchera pas de critiquer l’annonce de la création d’un ministère de l’Immigration et de l’Identité nationale par le candidat de l’UMP, préférant un ministère « de l’Immigration et de l’Intégration ». Il n’empêche, elle lui restera fidèle : « Ce qui compte pour moi, c’est que les gens soient fiables et qu’ils aient du cœur. » En mars 1998, elle est nommée au Conseil Constitutionnel, jusqu’en mars 2007. On l’entend peu, mais elle sortira de son devoir de réserve en 2005, « pour appeler à voter oui au référendum sur la Constitution européenne ». Toujours l’Europe.

    Les honneurs

    Puis peu à peu, elle quitte la vie publique. Mais jamais complètement. Elle est une icône, la personnalité politique préférée des français. Le 11 janvier 2008, le président de la République, Nicolas Sarkozy, annonce qu’il l’a chargée de « mener un grand débat national pour définir les nouveaux principes fondamentaux nécessaires à notre temps, les inscrire dans le préambule de la Constitution », nommant la « diversité » qui « ne peut pas se faire sur une base ethnique ».

    Elle multiplie les rôles honorifiques, mais la Shoah est toujours présente dans sa vie de femme publique. De 2000 à 2007, elle préside la Fondation pour la mémoire de la Shoah, dont elle est par la suite présidente d’honneur. Les honneurs ne lui déplaisent pas. Le 1er janvier 2009, elle est promue directement à la distinction de Grand officier de la Légion d’honneur. Puis élue à l’Académie française en 2010. Elle continue. Et le 25 novembre 2012, elle prend symboliquement la première carte adhérente de l’UDI, ce nouveau parti centriste, une carte au nom de Simone Veil.

    Ces dernières années, son regard, peu à peu, va disparaître. Vide, comme absent. Elle est malade, de cette maladie que l’on dit du XXIème siècle. Terrible, et cela lui va si mal. Elle qui aime tant sortir, parler, elle ne peut ni l’un ni l’autre. Son visage se fige. Elle continue, pourtant, à voir régulièrement, sa vieille amie de camp, Marceline Loridan-Ivens.

    En avril 2013, son mari meurt dans la nuit à 86 ans… « C’était un couple exceptionnel, raconte celle-ci. Vous savez les vieux couples, soit ils deviennent aigris, soit exceptionnels. A sa mort, Simone se retrouve si seule. » Marceline Loridan-Ivens a un an de plus que Simone. « On a été dans le même train, puis au camp, on dormait face à face, dans le bloc 9. J’étais là quand la kapo lui a dit : « Toi, tu es trop belle pour mourir. » Puis : « Dans le monde d’aujourd’hui, elle a pris des risques. »

    Elle raconte, encore, ses retrouvailles avec Simone : « Je l’ai retrouvée, par hasard, dans une rue de Paris, en 1956, elle promenait deux enfants. On se voyait, se téléphonait souvent, on se s’est jamais perdues de vue. Elle a toujours été avec moi très protectrice. » Simone ? « Son image est plus forte que les médias, le mythe est plus fort. C’est vrai, aujourd’hui, c’est injuste de la voir comme elle est, malade. » Puis : « Mais vous savez il faut lutter pour garder son humanité. »

    Lire :

    Simone Veil, un Destin, par Maurice Szafran, Flammarion, 1994

    Une vie, par Simone Veil, Stock, 2007

     

    Une femme debout

    Simone Veil : Mort à 89 ans de l'ancienne ministre et icône politique

     


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