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    Condamnée à mort puis graciée, cette jeune fille fascina l'opinion publique dans les année 1930. Retour sur son parcours.

    Nymphomane, mythomane, meurtrière... Violette Nozière a tout de l'héroïne romanesque. Pourquoi, « l'ange noir », come l'on surnommée les urréalistes, ets un être de chair et de sang, une adolescente inconséquente que la passion amoureuse poussa au crime.

    Une adolescente affabulatrice

    À 15 ans, étudiante au lycée Fénelon, Violette fait l'école buissonnière. Dans les bistrots du Quartier Latin, à Paris, cette rêveuse s'invente des vies : tantôt mannequin, orpheline ou riche héritière. Déjà, elle collectionne les amants et n'hésite pas à monnayer ses charems pour s'offir de belles toilettes. Si bien qu'elle contracte la syphillis... Jamais à cout de mensonges, Violette convainc ses parents qu'il s'agit d'une maladie héréditaire. Et les persuade de prendre un médicament (en réalité un somnifère) censé, dit-elle, prévenir la maladie, avant de déclencher un incendie dans l'appartement. Elle n'expliquera jamais cette première tentative de meurtre avortée.

    Un amour mortifère

    En juin 1933, à 18 ans, Violette a le coup de foudre pour un étudiant en droit, Jean Dabin. Mais celui-ci n'éprouve pour sa « vilaine chérie » qu'une affection toute relative et vit à ses crochets. Lorsqu'il lui annonce qu'il quitte Paris, Violette est désespérée. Elle empoisonne ses parents pour voler leurs économies et ouvre le gaz pour maquiller son crime en suicide. Son père meurt. Sa mère survit par miracle. Il faut peu de temps aux policiers pour soupçonner la jeune fille. Interrogée par le célèbre commissaire Guillaume, elle avoue. Mais prétend avoir agi pour se venger de son père, qu'elle accuse d'abus sexuels. Un mensonge d eplus ?

    Mère de famille exemplaire...

    Le 10 octobre 1934, son procès s'ouvre aux assises de la Seine. La foule se presse pour apercevoir le visage de « l'empoisonneuse ». Mais au lieu de la séductrice diabolique décrite par les médias, c'est une jeune femme à l'allure gauche et aux traits grossiers qui se présente devant les jurés. Le cas divise. Est-elle l'emblème d'une jeunesse dépravée ou une amoureuse tragique ? Ses motivations restent obscures. Le 12 octobre, Violette est condamnée à la peine de mort. « Bandes de saligauds sans pitié, vous me dégoutez ! » hurle-t-elle dans un dernier sursaut. Et pourtant, elle sera une détenue modèle. En prison, elle trouve la foi et, plus surprenant, l'amour. En 1942, sa peine est commuée par le maréchal Pétain pour bonne conduite, et elle sera libérée trois ans plus tard. Elle épouse alors le fils du greffier de la maisob d'arrêt, dont elle aura cinq enfants. Ils emménagent dans le village natal de Violette avec sa mère, Germaine. Violette Nozière décède à 51 ans des suites d'un cancer, emportant avec elle ses secrets. Ironie du sort, elle fut réhabilitée en 1963 et a donc un casier judiciaire vierge quand elle est enterrée aux côtés de son père, qu'elle avait assassinée trente ans plus tôt.


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