• Le trésor des nazis retrouvé en Pologne ?

    Selon les rumeurs locales, le train pourrait contenir 300 tonnes d’or. (Photo : Wikimédia)

    Deux chasseurs de trésor affirment avoir retrouvé un train rempli d’or, de pierres précieuses et d’armes en Pologne. S’agit-il du trésor caché de l’Allemagne nazie ?

     

    Le trésor des nazis retrouvé en Pologne ?

     

    Un train rempli d’or, d’armes et de pierres précieuses disparaît mystérieusement dans les montagnes polonaises, en pleine déroute de l’Allemagne nazie, à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Cette histoire romanesque a nourri pendant plus de 70 ans de nombreuses rumeurs. Mais le mystère pourrait bien prendre fin ici et maintenant. Grâce à deux chercheurs de trésor qui ont découvert un train blindé en Pologne, rapporte la BBC. Fantasme ou réelle découverte historique ?

    Plus de 300 tonnes d’or

    C’est un formulaire officiel pour réclamation « d’objet trouvé » qui attire l’attention. Et pour cause : il porte sur… un train blindé, rempli de métal précieux ! Cette réclamation, enregistrée dans la ville de Walbrzych, dans le sud-ouest de la Pologne, a mis le feu aux poudres, et les spéculations sur la localisation du trésor vont bon train ! Selon les rumeurs locales, le train mesurerait 150 mètres de long et pourrait contenir plus de 300 tonnes d’or… Le formulaire a été déposé par deux hommes, un Allemand et un Polonais. Ils réclament 10 % de la valeur du trésor, conformément à la loi polonaise.

    Le trésor des nazis retrouvé en Pologne ?

    (Photo : Wikimédia)

    L’histoire n’est pas prise à la légère par les autorités. Armée, police, pompiers et avocats travaillent sur cette affaire, indique Marika Tokarska, du conseil de district de Walbrzych, citée par l’agence de presse Reuters : « La zone n’a jamais été fouillée dans le passé et nous ne savons pas ce que nous pourrions trouver », explique-t-elle.

    Pas de preuves

    Selon la légende, alors que l’armée soviétique approchait de la ville de Wroclaw, les nazis auraient chargé une cargaison d’or dans un train, qu’ils auraient expédié dans le sud-ouest. Mais le train disparaît mystérieusement, à l’approche des montagnes, près du château de Ksiaz : entré dans un tunnel, il n’en serait jamais ressorti…

    L’historienne polonaise Joanna Lamparska explique qu’il existe deux histoires de trains remplis d’or dans cette région. « L’un est supposé être sous les montagnes, l’autre quelque part autour de Walbrzych, remarque-t-elle. Mais personne n’a jamais vu de preuves, qui confirmeraient l’existence de ces trains »

    Le trésor des nazis retrouvé en Pologne ?

    Le train blindé allemand rempli d’or, semblable à celui-ci, serait entré dans un tunnel et n’en serait jamais ressorti. (Photo : Wikimédia)

    D’autres historiens relèvent qu’il y a des kilomètres de tunnels, sous les montagnes polonaises : c’était l’une des plus importantes constructions entreprises sous le IIIème Reich. Pourquoi de tels tunnels ? Mystère. Comment les nazis ont-ils eu en leur possession autant d’or ? Ils auraient accumulé des richesses par le pillage des œuvres d’art des musées et des maisons. Et l’or volé aux banques des pays occupés a contribué également à alourdir ce trésor.

    Des lingots dans des mines allemandes

    En réalité, il faudrait plutôt parler « des trésors » – au pluriel – que d’un trésor des nazis. Le Trésor du patrimoine et le Club français de la monnaie rapportent en effet que certains de ces trésors ont déjà été retrouvés. En avril 1945, des soldats américains libèrent des prisonniers français et polonais dans la ville allemande de Merkers, à 300 kilomètres au sud-ouest de Berlin. Ces derniers confient qu’ils ont dû transporter des cargaisons dans des mines de sel. Les soldats découvrent plus de 8000 lingots d’or, plus de 1000 sacs remplis de marks en or, d’autres contenant des dollars américains, des napoléons français, des livres anglaises…

    Le trésor des nazis retrouvé en Pologne ?

    (Photo : Pixabay)

    À la fin de la guerre, les services secrets américains estiment à 6 milliards d’euros le montant total pillé par les nazis dans les banques des pays occupés. Autre légende : en Autriche, des témoins de l’époque auraient vu des soldats SS jeter de lourdes caisses dans le lac Töplitz. Régulièrement, des plongeurs draguent le lac…

    L’affaire du train polonais va-t-elle prendre le relais de celle du train hongrois ? En 1945, un train transportant des biens volés aux Juifs hongrois, estimés à 200 millions de dollars, est intercepté entre Budapest et Berlin par des soldats américains.

    À la recherche du train perdu

    Pour l’heure, les autorités locales de Walbrzych n’ont fait aucun commentaire sur cette affaire de train. Elles demandent aux deux chasseurs de trésor de se présenter et de donner la localisation du train disparu, qui pourrait avoir été pris au piège dans un tunnel désormais inaccessible.

    Un mystère demeure : si le train-fantôme est effectivement retrouvé dans les montagnes polonaises, qu’en est-il de l’or ? Rien ne garantit qu’il y est toujours…

    Article paru dans Ouest-France

     


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  • Oradour, village fantôme ou village martyr  

    Au gré des rues, on croise aussi des épaves d’automobiles calcinées. (Photo : Stéphane Dubromel)

     

    Ouest-France vous emmène sur les traces de villages fantômes en France. De petits bourgs, souvent millénaires, qui se sont vidés au XXème siècle à cause de l’exode rural, de la guerre ou des grands projets d’aménagement du territoire. Aujourd’hui : Oradour-sur-Glane, dans le Limousin.

     

    Oradour, village fantôme ou village martyr

     

    Il est le plus célèbre des villages fantômes : un funeste jour de 1944, Oradour-sur-Glane a subi la barbarie nazie. Ce village du Limousin, tel un sanctuaire, est resté en l’état depuis. L’histoire s’est arrêtée brutalement. Sans préavis, pour des raisons qui restent encore floues soixante-dix ans plus tard.

     

    642 morts

    Nous sommes le 10 juin 1944. La petite bourgade paisible d’Oradour-sur-Glane, 1500 âmes, s’apprête à vivre une journée presque comme les autres en cette période de Seconde Guerre mondiale. Sauf qu’en début d’après-midi, 200 Waffen SS, remontant vers le front de Normandie, s’arrêtent aux alentours du village. Ils l’encerclent avant d’y pénétrer.

     

    Oradour, village fantôme ou village martyr

    La principale rue d’Oradour-sur-Glane. Les 300000 visiteurs annuels s’y promènent, la plupart religieusement. (Photo : Stéphane Dubromel)

     

    Les hommes sont regroupés sur la place principale, puis dispersés par petits groupes dans Oradour. Les femmes et enfants, parqués dans l’église. Tous seront exécutés par les balles ou les flammes. Le bilan est terrifiant : 642 morts. Six survivants sortiront de ce carnage, ainsi qu’une trentaine de rescapés qui avaient réussi à se cacher. Les soldats incendieront le village dans la foulée.

     

    Un lieu de pèlerinage

    Oradour-sur-Glane ne sera jamais reconstruit. Alors que la France est libérée, il est déclaré village martyr. Un nouveau bourg est bâti à quelques centaines de mètres de là, les premiers habitants y emménagent en 1953.

     

    Depuis, le vieux village est devenu un lieu de pèlerinage contre la barbarie, « un village martyr plus qu’un village fantôme », préfère souligner Richard Jezierski, directeur du Centre de la mémoire voisin. Chaque année, 300000 personnes parcourent ce sanctuaire à ciel ouvert dans lequel s’est déroulé l’un des épisodes les plus tragiques du second conflit mondial.

     

    Oradour, village fantôme ou village martyr

    Les ruines sont figées depuis plus de soixante-dix ans dans ce qui était un anonyme et paisible bourg du Limousin. (Photo : Stéphane Dubromel)

     

    Oradour, village fantôme ou village martyr

    Les visiteurs s’arrêtent devant les maisons. À l’intérieur, on découvre encore des objets calcinés, comme des sommiers ou des machines à coudre. Sur les murs, des plaques rappellent qu’ici, à Oradour, des gens vivaient et travaillaient, comme M. Dupic, qui tenait un magasin de tissus. (Photo : Stéphane Dubromel)

     

    Oradour, village fantôme ou village martyr

    (Photo : Stéphane Dubromel)

     

    Oradour, village fantôme ou village martyr

    L’ancien bureau de Poste. (Photo : Stéphane Dubromel)

     

    Oradour, village fantôme ou village martyr

    Le garage automobile d’Oradour-sur-Glane. (Photo : Stéphane Dubromel)

     

    Oradour, village fantôme ou village martyr

    Oradour-sur-Glane possédait aussi une gare pour le tramway venant de Limoges, à une vingtaine de kilomètres de là. (Photo : Stéphane Dubromel)

     

    Oradour, village fantôme ou village martyr

    L’église d’Oradour-sur-Glane, où 400 femmes et enfants ont été massacrés. C’est ici que les présidents allemand et français se sont tenu la main lors d’une cérémonie émouvante, en septembre 2013. (Photo : Stéphane Dubromel)

     

    Oradour, village fantôme ou village martyr

    Les « touristes » viennent principalement de France. Un quart de l’étranger, « mais peu d’Allemands », déplore Richard Jezierski, directeur du Centre de la mémoire. « Il faudrait à leur attention une communication spéciale » (Photo : Stéphane Dubromel)

     

    Oradour, village fantôme ou village martyr

     

    « Oradour, c’est un lieu universel, très ambivalent, de la douleur de la victime civile, mais aussi de l’espoir, dans le sens où la transmission mémorielle est très positive, souligne Richard Jezierski, directeur du Centre de la mémoire. En fait, ce qui est différent d’un autre village fantôme, c’est que l’on connaît aussi son histoire » 

     

    Oradour, village fantôme ou village martyr

    Richard Jezierski, charismatique directeur du Centre de la mémoire, inauguré en 1999. Lui réfute le qualificatif de « village fantôme », préférant celui de « martyr ». (Photo : Stéphane Dubromel)

    Article paru dans Ouest-France

     


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