• Cette algue est capable de produire un carburant propre


     

    Anéantis par la catastrophe nucléaire à la centrale de Fukushima en 2011, les Japonais s’orientent vers de nouvelles sources d’énergie. Une micro algue produisant naturellement du carburant présente un nouvel espoir pour les scientifiques qui souhaitent la cultiver intensément. Il ne s’agit pourtant pas de la première algue qui intéresse les chercheurs nippons. Depuis 10 ans, ils étudient ces plantes marines qui pourraient être la clé pour produire du carburant sans endommager la planète. 

    Elle ne mesure que 20 micromètres, mais Scenedesmus est considérée comme une grande avancée dans le domaine de la production de carburant. Plusieurs entreprises japonaises, ainsi que des projets gouvernementaux, estiment que cette petite algue pourrait être la solution à nos besoins énergétiques toujours plus importants. Scenedesmus est en effet capable de produire du carburant naturel en consommant du dioxyde de carbone.

    Les seuls facteurs nécessaires à sa production de carburant sont les rayons du soleil et l’eau. Des chercheurs japonais cultivent actuellement l’algue dans une petite piscine de 20 mètres carrés à Ishii, dans le sud du pays. Ils ont constaté qu’elle produisait 0,2 litre de carburant quotidiennement, un chiffre qui peut paraître faible, mais qui réjouit les scientifiques : un élevage intensif permettrait une forte production. Scenedesmus est en outre une plante très résistante, capable de supporter des chaleurs variant entre 0 et 40 degrés. Sa croissance est telle qu’elle peut se multiplier en une seule journée.

     

    Scenedesmus : 

    Cette algue est capable de produire un carburant propre

     

    Il ne s’agit pas de la première algue convoitée pour ses vertus énergétiques par les Japonais. Depuis les années 2000, les chercheurs s’y intéressent, mais ils ne possédaient pas encore les technologies nécessaires pour pouvoir les exploiter. En 2011, la catastrophe nucléaire de Fukushima à la suite d’un tsunami a mis au jour la nécessité de s’orienter vers des sources d’énergies plus saines.

    Au début de l’année 2015, l’entreprise d’industrie lourde IHI Corporation a créé un élevage d’algues s’étendant sur 1 500 mètres carrés à Kagoshima, à l’extrême sud de l’archipel nippon. La société y cultive une micro algue appelée Botryococcus connue pour sa résistance aux infections. Un hectare de cette plante est capable de produire 137 000 litres de carburant par an. Une autre entreprise, Denso Corporation, s’intéresse à l’algue Pseudochoricystis, également productrice de carburant, qui n’est pas vulnérable face aux germes. Dans la préfecture de Fukushima, une algue native de la région est testée : “L’algue a été capable de résister à l’hiver, nous pensons donc pouvoir la cultiver durant l’année entière”, a affirmé Mikihide Demura, un professeur de biologie à l’université de Tsukuba.

     

    Botryococcus :

    Cette algue est capable de produire un carburant propre

     

    L’élevage d’algues attire désormais le gouvernement japonais, qui espère pouvoir utiliser le carburant naturel pour alimenter les avions d’ici à 2020. Il estime toutefois que cette énergie doit être utilisée dans d’autres domaines que l’aviation : “La technologie du carburant naturel des algues connaîtrait un développement plus important si la demande pouvait augmenter, pas seulement pour le carburant des avions, mais aussi pour la production d’électricité”, a expliqué Hitoshi Ikuma, le directeur de l’Institut japonais de la recherche sur la stratégie et l’émergence. L’Organisation sur le développement des nouvelles énergies et de la technologie industrielle (NEDO) travaille, elle aussi, sur d’autres moyens d’utiliser l’énergie produite par les algues telles que Scenedesmus.

    L’algue n’est pas la seule plante capable de produire du carburant, la canne à sucre et le maïs (éthanol) sont également utilisés à cet effet. L’exploitation des algues reste toutefois la solution la plus avantageuse : ce végétal n’est quasiment pas présent sur le marché agroalimentaire, son utilisation n’engendrera donc pas de pénurie alimentaire, ni d’inflation. Malheureusement, son prix de production reste très élevé (1,7 euro pour 1 litre de carburant), il faudrait que cette dernière baisse pour en envisager une utilisation globale.

    Paru dans Daily Geek Show


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