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Par atao feal le 4 Février 2016 à 14:02
Distants de 50 kilomètres, l’éperon du Hartmannswillerkopf et la crête du Linge furent le théâtre de combats qui coûtèrent la vie à 50000 soldats des deux camps.
• L’éperon du Hartmannswillerkopf
Toujours l’obsession des hauteurs ! À l’est, après avoir couru des Flandres à la Lorraine, le front atteint les 700 km lorsque culminent à l’horizon les promontoires des Vosges.
Dans le Haut-Rhin, l’éperon boisé du Hartmannswillerkopf, situé à 15 km à vol d’oiseau de la frontière tracée en 1871, s’élève à 956 m et domine la plaine d’Alsace méridionale. Les deux belligérants vont se disputer cet éperon avec une extrême férocité, surtout au cours de l’année 1915.
Les Allemands utilisent un téléphérique pour hisser, en quelque vingt minutes, ravitaillement et munitions tandis que les Français mettent de douze à quatorze heures pour monter leur matériel à dos de mulets, à partir de la vallée de Thann. Au sommet se déroulent de vertigineux combats, où les premières positions ne sont parfois distantes que de 25 mètres. Assauts à la grenade, aux obus à gaz et aux lance-flammes…• La crête du Linge
Scénario identique et tout aussi tragique à moins de 50 km au nord, sur la crête du Linge (photo), bordée de forêts escarpées et de sentiers pentus. Comme au Hartmannswillerkopf, les hauteurs changent plusieurs fois de mains, avant que les deux ennemis ne finissent par se partager les flancs des collines lacérés de tranchées.
Environ 50000 soldats des deux camps perdront la vie sur ces deux champs de bataille. Deux espaces qui figurent, aujourd’hui, parmi les mieux préservés de la Grande Guerre. Cette authenticité du "terrain" constitue leur intérêt majeur. Accessibles grâce à des kilomètres de sentiers pédestres, les casemates et galeries fortifiées dans les surplombs rocheux montrent au visiteur que ce conflit fut aussi une guerre de maçons et de pelleteurs.
Chez les Français, les abris furent construits en simple ciment, renforcé de graviers. Ils sont peu profonds et flanqués de tôles ou de rondins de bois. Côté allemand, on découvre un épais béton armé, les tranchées furent même maçonnées avec des parois pavées. Pas de doute, les premiers ne songeaient qu’à l’offensive alors que les seconds privilégiaient la défense pied à pied du territoire conquis…
• Alsace, lieux de mémoire
- Hartmannswillerkopf, le champ de bataille
Circuit balisé, scénographié et sécurisé, long de 4,5 km, en cours de réalisation.
À découvrir : tranchées, abris, observatoires, tunnels de liaison, 45 panneaux explicatifs sur les installations militaires, les combats, les dates, la logistique, le front des Vosges.
Contact : auprès des Amis du Hartmannswillerkopf, association qui restaure les vestiges de la guerre. Tél. : 03-89-76-12-73.
- Musée mémorial du Hartmannswillerkopf
Il renferme une crypte où sont conservés les ossements de 12000 soldats inconnus. Des armes et des équipements récupérés sur le champ de bataille ainsi que des photos et des sculptures sont présentés au visiteur. Tél. : 03-89-23-12-03.
- Cimetière du Silberloch
Il comprend 1264 tombes de soldats, qui ont pu être identifiés, et six ossuaires. Dominant le cimetière, un autel de la Patrie est orienté à l’est vers le sommet de L’Hartmannswillerkopf 68700 Wattwiller. Ouvert de 14h-18h.
- Champ de bataille du Linge
Lieu authentique où l’on voit l’infrastructure du solide système de défense allemand, très bien conservé, et les vestiges de tranchées françaises en terre meuble.
Tél. : 03-89-77-29-97.
- Musée mémorial du Linge
Objets français et allemands trouvés sur place, mannequins de chasseurs, maquettes, photographies… Tél. : 03-89-77-29-97.
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