• Bhikaiji Rustom Cama, l’indépendantiste
     

    Bhikaiji Rustom Cama est née le 24 septembre 1861 dans une famille parsie aisée, alors que l'Inde est sous le joug britannique. Coincée dans un mariage d'apparence et malheureux avec un riche juriste, Bhikhaiji consacre une grande partie de son temps aux œuvres sociales. En octobre 1896, la peste et la famine envahissent les rues de Bombay. La bourgeoise délaisse son confort et, contre l'avis de ses proches, rejoint les équipes prenant soin des malades, jusqu'à contracter elle-même la peste.

    Sa famille l'envoie à Londres pour y être soignée. Là-bas, elle rencontre Shyamji Krishna Varma, connu par la communauté indienne londonienne pour ses discours nationalistes. Les nouvelles fréquentations de Bhikaiji lui donnent l'envie de s'investir dans le futur de son pays. Elle cofonde la Indian Home Rule Society et se lance dans le combat pour l'indépendance de l'Inde, l'égalité homme-femme et les droits humains.

    Ses discours résonnent dans toutes les villes du sous-continent et Bhikaiji souhaite s'y rendre pour mener la lutte au milieu de ses compatriotes. La veille de son départ, on lui fait savoir que son retour ne sera autorisé que si elle signe une déclaration indiquant qu'elle ne participera à aucune activité nationaliste. Elle s'y refuse et décide de continuer son combat à Paris. Chacun de ses déplacements est surveillé, elle vit traquée de toutes parts mais lorsque la France s'allie au Royaume-Uni en 1914, elle choisit de rester à Paris alors que tous ses compagnons lui conjurent de partir. Bhikaiji profite du contexte de la guerre et des combats pour la liberté pour agiter les troupes nationalistes venues du Punjab. Cela lui vaudra d'être incarcérée à Vichy. Trois ans plus tard, elle est libérée en raison de son état de santé déplorable. Elle continue son combat en exil, loin de sa terre natale, jusqu'en 1935 où une crise cardiaque la laissera partiellement paralysée. Ses proches la supplient d'arrêter son combat et de rentrer mourir auprès des siens. Elle demande alors au gouvernement britannique de lui permettre de rentrer chez elle, acceptant finalement de renoncer à toute activité nationaliste.

    Bhikaiji rentre à Bombay en novembre 1935. Elle y meurt neuf mois plus tard à l’âge de 74 ans sur la terre qui a vu naître ses ancêtres. Selon ses dernières volontés, tous ses biens seront légués à un orphelinat pour filles.


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