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La Très Petite Voiture, ou TPV, le tout premier modèle de 2cv, produite dès 1938.
La 2cv, la deudeuche, a fêté ses 70 ans. C’est la commune de la Vèze, dans le Doubs, qui a accueillie la 25ème rencontre nationale des 2cv clubs de France du 9 au 13 mai… Quatre jours de fête organisés par le 2cv Club Bisontin, créé spécialement pour l’événement. Un rassemblement national annuel où l’on attendait cette année près de 3 000 exemplaires.
Elle a trimbalé des dizaines de générations d’automobilistes. La 2cv, la deuch, la deudeuch, le 2 pattes, appelez-la comme vous voulez. La Citroën 2cv est un mythe.
Née de l’idée du nouveau patron de la marque aux chevrons, Pierre Boulanger, en 1939, elle devait se résumer à quatre roues sous un parapluie. Économique, simple d’utilisation, pas compliquée à fabriquer, le cahier des charges était minimaliste : quatre places assises, deux chevaux de puissance fiscale, pas plus de 60 km/h en vitesse de pointe.
Aussitôt construites, aussitôt détruites
Le projet de cette Très Petite Voiture (TPV) naît donc à l’aube de la Seconde Guerre mondiale. 250 voitures sont produites, et aussitôt détruites sur ordre du patron. Pas question de laisser ces exemplaires entre les mains des troupes allemandes.
Au sortir de la guerre, les machines sont réutilisées, les tôles soudées, et de nouveaux exemplaires produits. 5 millions 100 mille 2cv seront ainsi vendues au cours des quarante ans qui suivirent. Jusqu’en 1990, Citroën proposera ces quatre roues sous un parapluie en de multiples versions. À la berline familiale dont la forme ne changera jamais (ou presque), viendra s’ajouter très tôt une fourgonnette. Destinée aux laborieux de France, elle servira aux artisans, agriculteurs ou commerçants, mais aussi à certaines administrations, comme la Poste ou EDF. Et puis il y eut la 2cv 4X4, une version rarissime aujourd’hui, que les collectionneurs ne peuvent plus se payer tant les prix ont atteint des sommets.
Médecins, curés, clients fidèles
Mais il fallait une patience de chat pour supporter les délais de livraison. 3, 4 ou 5 ans d’attente dans les années 50. Les premiers servis étaient les prioritaires : médecins, curés, et clients de la marque. Quant à la couleur, pas de chichi : gris pour tout le monde.
La production, installée depuis le début dans l’usine de Levallois, prend son envol très lentement, pour attendre les plus de 200 000 exemplaires annuels au début des années 60.
Au fil des années, les millésimes suivants porteront des noms reconnus : Charlestone, France3, Dolly, Spot.
La 2CV | Citroën archives
Sur grand écran
Outre dans de multiples publicités, la 2cv a été utilisée à plusieurs reprises au cinéma. On se rappelle du Corniaud (1965, Gérard Oury, avec Bourvil et De Funès), d’un numéro du Gendarme en balade (1982, Jean Girault, avec De Funès, Galabru), ou encore un James Bond, Rien que pour vos yeux (1981, John Glen, avec Roger Moore et Carole Bouquet).
La dernière, incendiée
Le dernière 2cv produite en France sort de l’usine de Levallois-Perret en février 1988. Une 2cv 6 Club gris Cormoran qui sera par la suite volée en 2012 dans l’Orne, et retrouvée incendiée quelques jours plus tard dans l’Eure. Trop célèbre pour être revendue, les voleurs auront préféré la détruire, au grand désespoir de son propriétaire, qui en mourra quelques jours plus tard.
Article paru dans Ouest-France
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Actions et obligations : SCRIPOPHILISTE
Affiches divers et Chromos : CHROMOPHILE
Affiches, livres et photos de cinéma : CINÉPHILE
Aigles : AQUILAPHILISTE
Allumettes : CUMIXAPHILISTE
Ancêtres : GÉNÉALOGISTE
Animaux préhistoriques : DINOSAURMANISTE
Astres et astronomie : ASTRONOPHILISTE
Articles de brasserie : TEGESTOLOGISTE
Autocollants : STICKOPHILE
Aviation - tout sur l'aviation : AEROPHILISTE
Aviation - timbres-postes uniquement : AEROPHILATELISTE
Autographes et photos dédicacées : AUTOGRAPHISTE
Bagues de cigare : VITOLPHILISTE
Bagues de cigare et boites d'allumettes : VITOLPHILUMENISTE
Balles de Fronde : GLANDOPHILE
Ballons et montgolfières (tout sur) : MONTGOLFIEROPHILE
Bière (étiquettes et bouteilles de) : TEGESTOPHILE
Billets de banque : BILLETTOPHILISTE
Blasons : HÉRALDISTE
Boites et pochettes d'allumettes : PHILUMENISTE
Bouteilles d'alcool et spiritueux : ŒNOPHILE
Boutons : FIBULANOMISTE
Cafetières : COFFEAPHILISTE
Capsules de bouteilles : CAPSULOPHILE
Caricatures : CARICATOPHILE
Cartes maximum : MAXIMAPHILISTE
Cartes postales : CARTOPHILE
Cartouches de chasse : PYROTHECOPHILE
Chats : FELINOPHILE
Chapeaux et couvre-chefs : CAPEOPHILISTE
Chaussures et souliers : CALCEOLOGISTE
Chemins de fer (tout sur) : FERROVIPATHE
Chouettes et hiboux : HUHULOPHILISTE
Chromos : CHROMOPHILE
Circonstances particulières (tout sur) : APHEMARATOPHILE
Cirque (tout sur) : CIRCOPHUILISTE
Clous : CLAVALOGISTE
Collection très poussée d'un seul objet : MONOMANISTE
Coquetiers : COQUETIPHILE
Coquillages : CONCHYOPHILE
Coquilles d'œufs : OOLOGISTE
Cordes de pendus : SCHONOPENXATOPHILE
Cristaux : CRISTALLOGRAPHE
Décorations : PHALERISTE
Dessins et peintures : MOREAUNELATON
Disques : DISCOPHILE
Divination (tout sur) : OCCULTISTE
Drapeaux : VEXILOLOGISTE
Dumas (tout sur Alexandre Dumas) : DUMASIEN
Écritures anciennes : PALÉOGRAPHE
Écussons : SCUTELLIPHILE
Emballages de glace : GLACOPHILE
Emballages de sucre : GLYCOPHILISTE
Emprunts et tous titres : SCRIPOPHILISTE
Espace (tout sur ) : SPACENOPHILE
Étiquettes d'alcool et spiritueux : ETHYLABELOPHILE
Étiquettes de fromage : TYROSEMOPHILE
Étiquettes d'hôtels : MARBETHOPHILE
Étiquettes de melon : CUCURBITACISTE
Étiquettes de parfum : ODOLABELOPHILE
Étiquettes de portions de fromages et gruyère : MICROTYROSEMIOPHILE
Étiquettes de vins : OENOSEMIOPHILE
Factures anciennes : VOTAPHILISTE
Fers à repasser : SIDÉROPHILE
Fers à repasser anciens : PRESSOPHILE
Fèves de galettes des rois : FAVOPHILE
Flammes d'oblitérations : MAXIMECANOPHILE
Fonds de chapeaux : CAPILLABELOPHILE
Fossiles : PALÉONTOLOGISTE
Gravures sur bois : XYLOPHILE
Habits de bagnards et autres documents s y rapportant : CRIMINOPHILE
Hiboux et chouettes : HUHULOPHILISTE
Histoires financières et loteries officielles : CONGIARIOPHILISTE
Images impressionnées par plaques gravées : ESTAMPISTE
Images pieuses : CANVETTISTE
Insectes : ENTOMOLOGISTE
Israël et la Terre Sainte : JUDAICAPHILISTE
Jetons : JETONOPHILE
Jeux et jouets divers : LUDOPHILE
Jeux d'échecs : ECHEPHILISTE
Journaux : GAZETOPHILISTE
Lapins : CUNICOPHILE
Livres anciens et rares : BIBLIOPHILE
Livres courants : BIBLIOMANE
Maquettes : MAQUETTISTE
Marques de crème de gruyère : MICROTYROSEMIOPHILE
Marques postales : MARCOPHILISTE
Marqueterie : MARQUETTISTE
Mazarin et Richelieu (tout sur,,,) : CARDINALISTE
Médailles : MÉDAILLISTE
Méréaux : MERELLOPHILE
Minéraux : MINERALOPHILE
Miniatures : MINIATURISTE
Modelages de cire : CEROPLASTIQUEUR
Modèles réduits : MODÉLISTE
Mollusques : MALACOLOGISTE
Mona Lisa (tout sur…) : JOCONDOPHILISTE
Monnaies : NUMISMATE
Monnaies avec autocollants publicitaires : NUMISMATOPHILISTE
Montgolfières et ballons (tout sur les…) : MONTGOLFIEROPHILE
Mots croisés : CRUCIVERBISTE
Napoléon (tout sur…) : NAPOLEONISTE
Nœuds de papillons : NOEUDETEROPHILISTE
Obligations et emprunts : SCRIPOPHILISTE
Objets d'archéologie : ARCHEOLOGISTE
Objets en cuivre repoussé : DAGUERROTYPISTE
OVNI : UFOLOGISTE
Oiseaux : ORNITHOLOGISTE
Papiers timbrés : SCRIPOPHILISTE
Papillons : LÉPIDOPTÉROPHILE
Paquets de cigarettes : NICOPHILE
Parfums (bouteilles et échantillons) : ODOLAPHILISTE
Peintures et dessins : MOREAUNELATON
Phénomènes inconnus : UFOLOGISTE
Photos dédicacées et autographes : AUTOGRAPHISTE
Pièces de monnaies publicitaires : NUMISPUBLIPHILE
Pierres : PETROPHILE
Pierres gravées : UTHOPHILISTE
Pigeons : COLOMBOPHILE
Pipes : PIPOMANE
Plombs fiscaux : PLOMBOPHILISTE
Plumes d'écriture : CALAMOPHILE
Pochettes et boîtes d'allumettes : PHILUMENISTE
Poissons d'avril : AVRILOPISCICOPHILE
Poissons d'ornement : AQUARIOPHILE
Porte-clés : COPOCLEPHILISTE
Porte-plumes : CALAMOPHILE
Pots de glaces : GLACOPHILE
Pots de yaourt : YAOURTPHILE
Publicité (tout sur…) : PUBLIPHILE
Pyrogènes : PYROGENOPHILE
Reptiles : HERPÉTOLOGISTE
Richelieu et Mazarin (tout sur…) : CARDINALISTE
Saucissons : SALSICOPHILE
Sceaux : SIGILLOGRAPHISTE
Sciences occultes et divinations : OCCULTISTE
Sous bocks : CERVALOBELOPHILE
Souvenirs d'époque : MNEMOPHILE
Sucres publicitaires emballés : PERISACCHAROPHILISTE
Tabac (tout sur …) : TABACOPHILISTE
Tableaux en papier : CANIVETTISTE
Télécartes commémoratives : MONEMATE
Télécartes publicitaires : TELECARTISTE
Tickets de spectacles : ESTIQUEPHILISTE
Timbres fiscaux : FISCAPHILISTE
Timbres-poste : PHILATÉLISTE
Timbres-poste aériens : AEROPHILATELISTE
Titres anciens : SCRIPOPHILISTE
Titres de transport : ESITERIOPHILE
Tramways et trolleybus : TRAMOPHILE
Vélos et cycles : VELOCIPEDISTE
Vignettes non postales : ERINNOPHILISTE
Voitures (tout sur…) : AUTOPHILISTE
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Au début du siècle, des marchands ambulants vendaient leurs produits et rendaient quelques services aux plus fortunés. Aujourd’hui, la majorité de ces professions a disparu. Les avancées technologiques les ont réduites au silence. Le Daily Geek Show leur rend hommage en évoquant ces neuf métiers oubliés.
L’allumeur de réverbères
L’allumeur de révérbères
Dès la tombée de la nuit, cet employé de mairie commençait son service. Muni de gaz, il prenait en charge les réverbères de son secteur. Enfin, aux premières lueurs du matin, il effectuait le chemin en sens inverse afin de les éteindre. Existant bien avant l’apparition de la fée Électricité, ce métier était très en vogue dans la capitale. L’invention de l’ampoule en 1889 ainsi que l’automatisation à distance ont contribué à sa disparition.
« Orgueil ! ton goût d’absinthe remonte donc dans toutes les bouches et tous les cœurs te ruminent ! » Gustave Flaubert
L’ange gardien
En échange de la reconduite des hommes ivres à leur domicile, cet employé de bar récoltait quelques pièces. Si on connaît les dommages physiques liés à la consommation excessive d’alcool, il s’avère compliqué de se protéger des conséquences psychologiques. Ces bienfaiteurs utilisaient leur patience et leur bon sens pour mener leur mission à bien.
Chapeau avec plume
L’arracheur d’ailes
Entre le XIXème et le XXème siècle, porter un chapeau avec des plumes d’oiseaux symbolisait la richesse. Possédant un ou de plusieurs modèles, les plus chanceuses montraient ainsi à leur entourage leur goût prononcé pour la mode. Or, pour se procurer le précieux ornement, on fait appel aux arracheurs d’ailes. Afin de satisfaire les demandes toujours plus nombreuses de ses clientes, le spécialiste attrapait un oiseau et pratiquait une ablation à vif.
Des marchands d’arlequins aux Halles
La marchande d’arlequins
Véritable dénicheuse de bons plans, elle ravissait les papilles de tous les passants. À l’aide de restes fournis par des restaurants étoilés ou des familles aisées, elle confectionnait des plats pour les plus démunis. Cet assemblage de restes était la seule parade contre la misère.
Le décrotteur
Le décrotteur
Bien avant la pollution créée par le gaz d’échappement des voitures, la saleté faisait des ravages dans les rues. Le décrotteur intervenait auprès de la population pour les nettoyer. En ce temps-là, la calèche était le moyen de locomotion le plus prisée. La saleté provoquée par leurs passages, s’installait fréquemment sur le chemin des piétons. Excédés de marcher dans les excréments, ils eurent recours aux services du décrotteur afin d’éliminer la désagréable déjection de leur chemin. À l’aide d’une pompe, le ramasseur de crottes les récupérait pour les revendre aux mégisiers. Ces derniers transformaient la peau des animaux en cuir de qualité.
Marchand de cigares et de feu
Le marchand de feu
Grâce à lui, la flamme revient. Dans sa lanterne résidait un petit brasier qui servait à allumer les cigarettes des fumeurs en panne de feu. Enfin, si jamais le mégot finissait par terre, on pouvait compter sur le cueilleur d’orphelins (ramasseur de mégots) pour les ramasser. Ce dernier se chargeait de les récupérer afin d’en trier le tabac non consommé. Tout ceci était organisé dans un but commercial.
Un jeu de dix quilles
Le placeur de quilles
L’habileté est une qualité indispensable lorsque l’on joue une partie de bowling. Or, bien avant l’automatisation du dalot en 1936, des adolescents étaient chargés de tout remettre en ordre. Disposées pour former triangle, numérotées de un à dix, les quilles mesurent trente-huit centimètres et pèsent chacune un kilo et demi.
Le poinçonneur
Décrit par la chanson de Serge Gainsbourg, le poinçonneur adorait les « petits trous, des petits trous, toujours des petits trous ». Sa double mission : composter mais aussi vérifier la validité des titres de transports. En 1970, l’apparition des machines fit brutalement disparaître ce métier.
La loueuse de sangsues
La loueuse de sangsues
Bien avant les progrès de la médecine, l’usage de sangsues était répandu. Celles-ci pompaient le tout en accélérant le processus de cicatrisation. On s’en servait aussi pour confectionner des remèdes dans les officines de santé. Pour en obtenir, une femme se trempait dans la Seine et attendait que les minis-vampires se greffent à elle. Ce précieux butin était revendu à prix d’or aux médecins ou aux pharmaciens.
Étonnantes, ces activités professionnelles paraissent en décalage complet avec notre société actuelle. À tort ou à raison, l’automatisation de certaines tâches a fortement contribué à la disparition de ces métiers. Dans le Finistère, et plus précisément à Argol, un musée conserve des images et organise des activités estivales autour de vieux métiers.
Article paru dans Daily Geek Show
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Des archéologues ont redonné vie à une mélodie du XVème siècle retrouvée sur une plaque de schiste exhumée lors des fouilles du couvent des Jacobins de Rennes. La soprano Dominique Fontaine nous explique de quelle façon.
Plaque de schiste comportant une partition musicale du XVème siècle, découverte lors des fouilles archéologiques du couvent des Jacobins, de Rennes. Crédits : Inrap
La petite « ardoise » médiévale gravée d'à peine 20 cm de large est apparue lors de fouilles dans les remblais du couvent des Jacobins, à Rennes. « Elle se trouvait à l'emplacement du grand réfectoire, daté du XVème siècle, se souvient Gaëtan Le Cloirec, archéologue à l'Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP) qui a dirigé cet imposant chantier de 2011 à 2013. Ce n'était pas la première que nous trouvions. Certaines présentaient des esquisses de marelles, d'autres des dessins de bateaux. Mais celle-ci nous est apparue très particulière : en étudiant ces graffitis de près, nous avons vu que cette plaque de schiste comportait… une partition musicale. »
« C’est par la voix que s’exprimait la prière »
Quatre lignes faites de notes en forme de losange (voir encadré) qui permettront d'identifier un chant du XVème siècle, lequel contrairement au solfège actuel, ne se transcrivait pas sur cinq lignes. Un décryptage réalisé grâce à Dominique Fontaine, soprano de l'ensemble musical Ad Lib, à Rennes, l'un des rares chantres psalmistes (l'équivalent d'un maître de chapelle) spécialisé dans les musiques religieuses anciennes. « Il s'agissait peut-être d'un essai de composition dans le cadre d'un cours ou d'une œuvre originale, précise la cantatrice, contactée par Sciences et Avenir. Si l'on considère que la mélodie est complète, il s'agit d'une partition dite en mode La aéolien, une forme relativement tardive dans la musique religieuse européenne ». Au Moyen-Age, les chants religieux étaient surtout composés en 4 modes : ré, mi, fa et sol. « Pour la petite histoire, ce mode de La est actuellement très populaire dans la musique traditionnelle celtique… et plus largement dans le Heavy metal, s'amuse la cantatrice qui poursuit : Rares sont les œuvres instrumentales notées à ces périodes car c'est par la voix que s'exprimait la prière. On pensait d'ailleurs depuis St Grégoire (le pape Grégoire 1er) qu'elle serait mieux entendue par Dieu en étant chantée partout et par tous à des heures précises. D'où les Livres d'Heures pour suivre les offices de la journée ».
La cantatrice a décrypté et interprété cette mélodie religieuse à une voix.
https://www.sciencesetavenir.fr/redaction/infographies/SOUNDS/bernadette/part_jacobins_ut.mp3
Retranscription de la partition musicale sur papier réalisée par Françoise Labaune-Jean, archéologue de l'Inrap.
« Quand j'ai fait écouter cet air sur le chantier de fouille à la trentaine d'archéologues qui étaient présents, nous avons tous eu un pincement au cœur, avoue Gaëtan Le Cloirec. Le passé s'incarnait soudain à travers cette voix ». Le chant a également été divulgué le 15 mars 2017 lors de la remise officielle aux services de l'État du rapport final des fouilles du couvent des Jacobins de Rennes. Un chantier exceptionnel auquel ont participé plus d'une soixantaine de chercheurs, et qui a livré avec des temples romains, des bâtiments antiques et des milliers d'objets. Plus de 800 sépultures ont aussi été mises au jour parmi lesquelles des cercueils et reliquaires en plomb, ainsi que l'étonnante dépouille de Louise de Quingo (1656) retrouvée dans un spectaculaire état de conservation. De quoi réécrire en partie l'histoire de la grande cité bretonne… sur un air de musique !
Deux expositions d'envergure sont prévues au musée de Bretagne entre 2018 et 2019.
A propos de la forme des notes
Au Moyen Age, la plume taillée permet d'écrire des notes qui ressemblent plutôt à des signes de sténo, avant qu’elles ne soient reproduites sous un format carré rempli d'encre. Le gabarit des notes indiquait le rythme à suivre. Plus tard, pour économiser l'encre, on ne remplit plus le corps des notes. Puis au fil du temps, les copistes, commencent à les arrondir par souci d'efficacité. L'imprimerie musicale, elle, conservera les notes losanges jusqu'au début du XVIIème siècle.
Article envoyé par Lydia Le Rebeller sur la liste Gen56
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Véritable icône des programmeurs informatiques, la vie d’Ada lovelace, digne d’un roman à sensations, est pourtant assez peu connue. Pourtant, sans son intervention dans le domaine de la programmatique, le monde actuel serait certainement très différent.
Augusta Ada King, comtesse de Lovelace, est née le 10 décembre 1815 à Londres. Unique fille légitime de Lord Byron et de son épouse Annabella Milbanke, ses parents se séparent rapidement après sa naissance. Issue d’un milieu très favorisé, sa mère, une femme cultivée aimant les mathématiques, souhaite que sa fille soit instruite par les meilleurs tuteurs.
Portrait d’Ada Lovelace enfant
Pour Annabella Milbanke, les mathématiques sont le moyen le plus sûr pour canaliser l’esprit de la jeune fille et la tenir éloignée de la dangereuse imagination et de la littérature si chères à son père, Lord Byron ( Science Incarnate : Historial Embodiments of Natural Knowledge par Christopher Lawrence, Steven Shapin page 212 ). Cela va à l’encontre de l’éducation des jeunes filles de l’époque dont on prête que le cerveau et le corps faible ne sont pas aptes à l’apprentissage et la compréhension des sciences mathématiques. Cependant, la jeune Ada montre un goût et des prédispositions pour les sciences qui émerveillent son entourage et ses tuteurs. Bien qu’absent, son père Lord Byron semble satisfait de son intelligence ( Byron : Interviews and Recollections. Professor Norman Page, page 29 ). Alors qu’elle a 10 ans, sa mère décide de l’emmener voir les merveilles de l’Europe continentale, en particulier en France, en Allemagne et en Italie (Ada lovelace : The mathematical genius par Lucy Lethbridge )
Machine Analytique de Charles Babbage, exposée au Science Museum de Londres (Mai 2009)
Grâce à sa tutrice Mary Sommerville, une éminente femme de sciences de l’époque victorienne, Ada Lovelace rencontre, à 17 ans, Charles Babbage, créateur de la machine à calculs ou machine à différences, permettant d’éliminer les erreurs dans les tables de calcul. Les instructions sont données à l’aide de cartes perforées, à l’image de la machine à tisser Jacquard. Dès lors, la jeune fille se passionne pour la machine du professeur et débute une longue relation épistolaire avec l’éminent mathématicien. A vingt ans, en 1835, elle épouse William King qui devient, quelques années plus tard, le premier comte de Lovelace.
De leur union naissent trois enfants : Byron, né le 12 mai 1836, Annabella (plus connue sous le nom d’Anne Blunt) née le 22 septembre 1837 et Ralph Gordon, né le 2 juillet 1839. Ces grossesses successives détériorent la santé d’Ada, déjà connue pour sa faible constitution. Cependant, en 1839, elle souhaite reprendre ses études mathématiques et trouve un nouveau tuteur en la personne d’Auguste De Morgan. Fait notable pour l’époque, son époux William l’encourage dans ses activités studieuses. Sous la conduite de De Morgan, elle progresse encore en mathématiques et en algèbre. Pendant neuf mois, entre 1842 et 1843, Ada Lovelace traduit en anglais un long article du mathématicien italien Federico Luigi, comte de Menabrea, concernant la machine à calculs mise au point par Babbage. Une fois la traduction effectuée, Charles Babbage lui propose de compléter ce travail par ses propres notes et réflexions, ce que Lady Lovelace accepte avec enthousiasme. Au final, en plus de la traduction de l’article original, Ada Lovelace, encouragée par Charles Babbage, ajoute sept notes, numérotées de A à G, qui représentent au total trois fois le volume initial de l’article de Federico Luigi.
Diagram of an algorithm for the Analytical Engine for the computation of Bernoulli numbers
La note G est la plus célèbre, car elle présente le premier algorithme complet permettant de programmer la machine à calculs ( Intelligence artificielle : Avec plus de 500 exercices par Stuart Russell, Peter Norvig page 15) pour résoudre les nombres de Bernoulli (Doron Swade, The Difference Engine : Charles Babbage and the Quest to Build the First Computer, Penguin (Non-Classics), 2002, p157 ). Dans ses notes, on voit combien Ada Lovelace était visionnaire sur les possibilités de la machine à calculs de pouvoir, par exemple, interpréter de la musique ou jouer aux échecs. (Doron Swade, The Difference Engine : Charles Babbage and the Quest to Build the First Computer, Penguin (Non-Classics), 2002, p 169 )
Ada King, Countess of Lovelace, Edward Alfred Chalon, 1840
Dans des lettres à sa mère, elle affirme qu’elle a trouvé sa voie et que, si la souffrance physique est le prix à payer pour ses capacités mentales, elle est prête à l’endurer ( Science Incarnate : Historial Embodiments of Natural Knowledge, Christopher Lawrence, Steven Shapin page 220 ). Parallèlement, elle délaisse de plus en plus ses enfants. Dans l’espoir de trouver des financements pour la poursuite des travaux de Babbage, dont la construction de la machine à calculs, Ada Lovelace met ses compétences mathématiques au service des jeux de hasard. Hélas, cela ne fonctionne pas et elle se couvre rapidement de dettes. Tout comme Charles Babbage, Ada Lovelace n’a pas pu voir la construction de la machine à calculs achevée. Elle meurt au jeune âge de 36 ans, tout comme son père, le 27 novembre 1852, d’un cancer de l’utérus. Elle laisse à son époux plus de 3000 livres de dettes. Bien que ses travaux soient à la base de ceux d’Alan Turing, dès les années 1930, elle n’y est jamais citée. Il faut attendre le développement de la programmation informatique pour que son travail et sa personnalité excentrique soient redécouverts. Le nom d’Ada apparaît pour la première fois pour nommer le langage de programmation conçu entre 1977 et 1983 pour le département de la Défense américain. Suw Charman-Anderson a créé la journée Ada Lovelace en 2009, dans le but de célébrer les réalisations d’Ada, ainsi que celles de toutes les femmes travaillant dans la technologie. En 2012, Google lui a consacré un charmant Doodle. En 2015, plus de 150 événements indépendants Ada Lovelace ont été organisés dans plus de 25 pays. Outre les nombreux ouvrages anglophones sur les sciences, où elle tient une place de choix, elle est également souvent mentionnée plus ou moins directement dans un certain nombre de films, livres et même jeux vidéo. Si la vie d’Ada Lovelace vous a fasciné, la rédaction vous conseille de découvrir la vie tout aussi fantastique de Florence Ninghtingale, grande pionnière des soins infirmiers et des statistiques.
Article paru dans Daily Geek Show
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