• Les long fleuve pas très tranquille

     Les femmes et le droit de vote

    Aujourd'hui, de plus en plus de femmes occupent les premières places au sein de nos institutions. Mais ce n'est qu'au prix d'une longue marche semée d'embûches qu'elles atteindront un jour prochain la parité promise.

    Le 21 avril 1944, le Comité Français de Libération Nationale accordait le droit de vote aux femmes en France, ce qui sera confirmé par l'ordonnance du 5 octobre sous le Gouvernement Charles de Gaulle. Ce droit sera utilisé pour la première fois le 29 avril 1945 pour les élections municipale puis en octobre pour les élections à l'Assemblée constituante. A noter que les « femmes du statut civil local » en Algérie française n'obtiendront ce droit que quatorze années plus tard, par décret du 3 juillet 1958.

    Où en sont nos voisins européens à cette époque ? Les femmes des états du Nord (Finlande, Norvège, Danemark, Suède, Pologne) votent déjà depuis longtemps, leurs droits ayant été reconnus, suivant les pays, entre 1906 et 1918. Au Royaume Uni de Grande Bretagne et d'Irlande, à partir de 1918, seules votent les femmes âgées de plus de 30 ans. Leur statut sera aligné en 1928 sur celui des hommes, qui votent dès l'âge de 21 ans. En Allemagne, ce droit sera acquis en 1919. En Espagne, les femmes votent dès 1931 seulement si elles sont diplômées de l'enseignement secondaire.

    La France, en retard sur le droit des femmes

    Ce droit perdu avec le régime franquiste en 1939 et ne sera rétabli que pour les femmes mariées en 1946. L'intégralité du droit de vote ne sera accordée aux femmes qu'avec le retour de al démocratie en 1975.

    En Italie, les femmes voteront à partir de 1945 tandis qu'en Belgique, alors que leur vote est déjà reconnu pour les élections communales dès 1920, leur statut sera harmonisé avec celui des hommes en 1948. Au Portugal, dès 1931, seules les femmes diplômées de l'enseignement secondaire peuvent voter alors que pour les hommes, il leur est simplement demandé de savoir lire et écrire. En 1974, ces dispositions seront annulées et homes et femmes retrouveront les mêmes droits.

    A la lecture de ces données, on remarque que la France n'est pas pionnière en la matière mais nous verrons plus loin que, par le passé, bien des tentatives destinées à leur faire obtenir le droit de vote avaient échoué.

    Dans le monde

    Les trois premiers pays ayant reconnu le droit de vote aux femmes sont :

    - La Suède, entre 1718 et 1771, puis partiellement à partir de 1862 et de façon définitive en 1919.

    - La Nouvelle-Zélande, en 1893 et les femmes seront éligibles en 1919.

    - L'Australie, en 1902 (1894 en Australie-Méridionale et 1903 en Tasmanie).

    Certaines entités territoriales non étatiques les avaient cependant précédés :

    - L’État du New-Jersay, de 1776 à 1807.

    - Le Bas-Canada (le Québec d'aujourd'hui) de 1791 à 1849.

    - Les Îles Pitcairn (Océan Pacifique) en 1838.

    - La province colombienne de Vélez, de 1853 à son intégration dans l'État fédéral de Santander.

    - L’Île de Man, en 1866.

    - Le territoire du Wyoming (États-Unis) en 1869.

    - Le Colorado en 1893.

    - Utah et Idaho en 1896

    En France, avant la Révolution...

    L'éminente historienne Régine Pernoud nous dit dans son livre La Femme au temps des cathédrales que les femmes avaient le droit de vote au Moyen Age et ce droit aurait été supprimé par un décret de 1498. Une autre source citant un édit du parlement de Paris en 1593 souligne que « dans les assemblées urbaines ou les communes rurales, les femmes, lorsqu'elles sont chefs de famille, possèdent le droit de vote ». En 1984, des travaux menés par des Universitaires de Princeton (États de New-Jersey USA) nous disent que « dès les premiers États Généraux convoqués par Philippe Le Bel en 1302, les femmes étaient convoquées ». Elles le furent pour tous les États Généraux suivants jusqu'à ceux de 1789 où les femmes propriétaires de fiefs furent contraintes de se faire représenter par un homme noble ou du clergé.

    pendant la Révolution

    En juillet 1789, suite au discours de l'abbé Seiyès, - l'un des rédacteurs du serment du Jeu de Paume – faisant la distinction entre citoyens « actifs » ou « passifs », les femmes seront classés dans cette seconde catégorie, comme les enfants, les étrangers et ceux ne pouvant s'acquitter d'un cens électoral. Les femmes seront officiellement exclues du droit de vote le 22 décembre 1789, malgré l'appel en leur faveur de Condorcet. Cette exclusion sera maintenue par la Constitution de 1791 puis par un vote de la Convention Nationale du 24 juillet 1793.

    après la Révolution

    En 1873, l'éphémère commune de Paris reconnaît les droits politiques des femmes. En 1903, le 9 décembre, un vote unanime du Parlement rejette l'égalité politique.

    Paul Dussaussoy, député du Pas-de-Calais, dépose en 1906 un projet de loi demandant que les femmes puissent s'exprimer dans les élections aux conseils municipaux, aux conseils d'arrondissements et aux conseils généraux. Le Sénat s'y oppose. Entre 1919 et 1940, à plusieurs reprises, des propositions de loi en faveur du vote des femmes sont votées par les députés mais toujours refusées par le sénat.

    Une anecdote : En 1936, la Chambre des députés vote à l'unanimité pour le suffrage des femmes par 475 voix contre 0. Le texte ne sera jamais inscrit à l'ordre du jour su Sénat. Le Front Populaire nommera cependant trois femmes sous-secrétaires d'état : Suzanne Lacore, Irène Juliot-Curie et Cécile Brunschvicg.

    C'est en 1947 que la première femme est nommée Ministre de la santé publique et de la famille. Il s 'agit de Germaine Poinso-Chapuis.

    En 1989, Catherine Trautmann devient la première femme maire d'une ville de plus de 100000 habitants, Strasbourg.

    Edith Cresson, en 1991, est nommée Premier Ministre. Elle est la seule, à ce jour.

    En 2007, Ségolène Royal devient la première femme à figurer au second tour de l'élection présidentielle.

    Quelques statistiques

    Dans les Conseils généraux, le nombre de femmes est inférieur à 14 %. (les Pyrénées-Orientales font exception avec 19 %, dont la Présidente).

    Au conseil général des Pyrénées-Orientales la première femme élue a été Lucette Pla-Justafré, en 1964

    Dans les Conseils Régionaux, les femmes, en 2010, représentent 48 %

    A l'Assemblée Nationale, 107 femmes ont été élues en 2007, soit 18,54 %. Elles étaient 35 élues lors de la première élection en 1945.

    La première femme député des Pyrénées-Orientales est Renée Soum, élue en 1981.

    Au Sénat, elles sont 75 élues en 2008, soit 21,9 %

    Dans les conseils municipaux et pour l'ensemble des communes de France métropolitaine, le pourcentage des femmes élues est de 34,8 % (32,5 % pour les communes de moins de 3500 habitants, 48,3 % pour les autres communes).


    votre commentaire
  • 50 ans après, l’assassinat de Kennedy reste un mystère 

    John Fitzgerald Kennedy

     22 novembre 1963 : John Fitzgerald Kennedy, ici avec son épouse Jackie, est abattu à Dallas (Texas)

    Lee Harvey Oswald ne serait pas le seul tueur du jeune président américain, le 22 novembre 1963, à Dallas. Mais qui sont les autres ?

    Un seul tireur a-t-il tué Kennedy ?

    Oui, selon la commission Warren, la première à avoir enquêté sur l’assassinat. Selon son rapport remis en septembre 1964, Lee Harvey Oswald, 24 ans, a tiré du cinquième étage d’un dépôt de livres scolaires, à Dallas : trois coups de feu en six secondes environ.

    Mais les incohérences sont nombreuses. Une balle a manqué sa cible. Le tueur présumé aurait donc fait mouche à deux reprises, à 80 m de distance, alors que la voiture présidentielle roulait à environ 18 km/h. Or, Oswald, ancien Marine, passait pour un tireur « moyen » et l’arme retrouvée sur le lieu du tir, un fusil Mannlicher-Carcano, était en « mauvais état ».

    Autre fait troublant : douze témoins ont affirmé au shérif de Dallas avoir eu l’impression qu’on tirait derrière eux, à partir d’un monticule gazonné. Autrement dit, un second tireur pourrait avoir été positionné en avant du véhicule. Ce seront les conclusions de la seconde commission d’enquête, HSCA, en 1976, qui évoquera quatre coups de feu, dont un provenant du monticule.

    Qui était Lee Harvey Oswald ?

    L’ex-Marine était-il un communiste, partisan de la révolution castriste, ou un agent américain à la solde de la CIA ? « On peut s’étonner, note l’historien Thierry Lentz (1), qu’en pleine guerre froide, Oswald ait été affecté à la base militaire américaine d’Atsugi, qui abritait les activités ultra-secrètes de l’avion espion U2. Et ce, alors qu’il se proclamait marxiste et qu’il avait demandé son adhésion au Parti socialiste américain. »

    Son séjour à Minsk, en URSS, entre 1960 et 1962, étonne également. Il y épouse Marina, une préparatrice en pharmacie avec qui il aura deux enfants. Mais selon l’espion russe Youri Nosenko, passé à l’Ouest, cet Américain n’était pas à la solde des autorités soviétiques, car jugé « instable et inintelligent ».

    Enfin, autre fait troublant, le HSCA estima que le chef mafieux Carlos Marcello, expulsé des États-Unis par Robert Kennedy – le frère de John Fitzgerald et ministre de la Justice – avait pu avoir de « crédibles relations » avec Lee Harvey Oswald et Jack Ruby, l’assassin de ce dernier. Au final, « on n’est pas sûr qu’Oswald ait tiré sur Kennedy, mais il est très probable qu’il ait participé à la conspiration », estime Thierry Lentz.

    Pourquoi avoir tué Kennedy ?

    Au début des années 1960, la grande « affaire » des États-Unis, en politique étrangère, ce n’est pas encore le Vietnam, mais Cuba et Fidel Castro. Après la tentative ratée de renverser le Lider Máximo lors de l’opération bricolée par la CIA, en 1961 – le débarquement de la baie des Cochons – et la crise des missiles avec l’URSS, John Kennedy est la cible de tous ceux qui veulent coûte que coûte renverser le régime castriste. La CIA, dont le directeur fut relevé de ses fonctions. La mafia, dont les trafics de drogue et les réseaux de prostitution ont été mis à mal par Castro.

    « Cuba, c’est le nœud de cet assassinat. Ce sont probablement des barbouzes qui l’ont perpétré. Ils avaient des contacts assez haut placés, même si rien n’indique que la CIA ou le futur président Johnson en ait donné l’ordre. » Selon Thierry Lentz, le FBI se serait ensuite attaché à effacer tous les liens qui pouvaient relier Oswald ou Jack Ruby aux autorités américaines.

    Article Ouest-France 22/11/2013


    votre commentaire
  •  Je fais un rêve

    Il y a 50 ans, le 28 août 1963, le pasteur Martin Luther King prononçait un discours à Washington, « Je fais un rêve », qui devait marquer profondément la société américaine et le mouvement des droits civiques.

    Le 28 août 1963, environ 250000 personnes, toutes origines ethniques confondues, s’était déplacé jusque sur le National Mall, entonnant le slogan « L’égalité maintenant ! » et chantant « We Shall Overcome » (« Nous vaincrons »), lors de cette marche dont l’intitulé originel était « Marche sur Washington pour l’emploi et la liberté ».

    C’est le lieu depuis lequel le révérend King avait lancé par une journée de fin d’été de 1963 la formule qui a accompagné le combat des noirs américains pour la reconnaissance de leurs droits dans ces turbulentes années 60, tout autant marquées par la guerre du Vietnam, l’assassinat de John F. Kennedy que celui de Martin Luther King lui-même, en avril 1968.

    Parmi les millions d’Américains scotchés à leur téléviseur, John F. Kennedy, le président démocrate qui jusqu’à ce jour torride d’août renâclait à l’heure de faire voter des lois audacieuses mettant un terme à la ségrégation dans les Etats du Vieux Sud.

    « Le travail est loin d’être terminé »

    Ce jour-là, Martin Luther King, 34 ans, était le dernier orateur. Et c’est en s’écartant du texte qu’il avait sous les yeux qu’il lança son célèbre : « Je fais un rêve, celui qu’un jour cette nation se lèvera et se mettra à vivre pleinement son Credo : Nous tenons ces vérités comme allant de soi, que les hommes naissent égaux. »

    « I Have a Dream » est aujourd’hui gravé sur les marches du monument à l’endroit précis où Martin Luther King avait prononcé son discours, à l’orée de la promulgation des lois sur les droits civiques par le président Lyndon B. Johnson en 1964 et 1965.

    Cinquante ans plus tard, « le travail entamé lors de la marche de 1963 est loin d’être terminé », estime Benjamin Jealous de la NAACP, une des principales associations de défense des droits des Noirs.

    Les Noirs américains, qui comptent pour 14,2 % de la population, sont toujours en queue de peloton en termes socio-économiques. Selon les chiffres officiels, 12,6 % d’entre eux étaient au chômage en juillet, contre 7,4 % en moyenne pour la population américaine.

    Mais en 50 ans, le pourcentage de Noirs qui vivent en dessous du seuil de pauvreté est passé de 41,8 % à 27,6 %

    Intervention de Barack Obama

    Point d’orgue de la commémoration de la « marche sur Washington », Barack Obama doit intervenir mercredi depuis l’endroit même où Martin Luther King avait prononcé le discours historique « Je fais un rêve » il y a 50 ans.

    Sur les traces du défenseur des droits civiques, l’une de ses références personnelles, le premier président noir des Etats-Unis a l’intention de « célébrer ce qui a été accompli par tous ces gens grâce auxquels nous sommes là aujourd’hui », a-t-il expliqué mardi à une radio.


    votre commentaire
  •  L'État va peut-être demander « pardon » 

     

    Exilés réunionnais

    De 1963 à 1982, plus de 1600 enfants ont dû quitter la Réunion pour se rendre en métropole.

     

    De 1963 à 1982, plus de 1 600 enfants ont dû quitter leur île pour la métropole. Beaucoup ne se sont jamais remis de ce voyage sans retour.

    La députée PS de la Réunion à l’origine de cette initiative, Erika Bareigts, veut que la France reconnaisse officiellement toutes les souffrances qu’elle a fait endurer à nombre de ces enfants, dans cette affaire dite des « Réunionnais de la Creuse ». En voici les dates principales.

    Mai 1963 : Michel Debré est élu député de la Réunion. Face au dépeuplement des régions rurales en France, il souhaite mettre en place un transfert de population, de la Réunion vers les départements concernés. Il est convaincu que c’est une bonne solution, à la fois profitable à la France, mais aussi aux Réunionnais sélectionnés, car cette mesure devrait permettre de les sortir de la pauvreté et de leur donner une éducation. À cette époque, l’île de la Réunion connaît une explosion de la natalité.

    Janvier 1966 : Sur une pleine page, le journal La Montagne se fait l’écho de l’inquiétude du conseil général de la Creuse, suite au dernier recensement. Il est dit que ce département a perdu 8000 habitants en deux ans. Dans les mois qui suivent, des voix se font de plus en plus entendre pour trouver une solution à ce problème. Les transferts entre l’île et la métropole s’intensifient.

    Août 1968 : Le quotidien communiste réunionnais Témoignages s’interroge sur une « chasse aux enfants », et parle même de « rafles ». Le directeur du foyer de Guéret (Creuse), qui accueille les enfants, fait part de ses « réserves » face à ces accusations. Cela n’arrête en rien la politique migratoire de l’État, qui continuera jusqu’en 1982.

    1975 : À la faveur d’un contrôle, des émissaires du ministère de la Santé découvrent la présence de plusieurs Réunionnais dans un centre recevant des enfants atteints de troubles psychiatriques. Le Professeur Pierre Denoix, directeur général de la Santé, s’insurge contre ce procédé. Il vilipende avec force le système et parle de « déportations » d’enfants.

    1982 : Fin de cette politique de transfert de peuplement entre la Réunion et la France.

    2002 : Un rapport de l’Inspection générale des affaires sociales, publié en 2002, parle de plus de 1600 enfants envoyés dans 64 départements français touchés par l’exode rural, entre 1963 et 1982. Cette même année, Jean-Jacques Martial, réunionnais d’origine et arrivé dans la Creuse à l’âge de 7 ans, attaque l’État pour « enlèvement et séquestration de mineurs, rafle et déportation ». Il demande 1 milliard d’euros de réparation pour son « enfance volée », histoire de marquer le coup. Il est le premier des « déportés » à faire appel à la justice. Si ce procès n’a pas abouti, il a créé une onde de choc et a permis de délier les langues.

    18 février 2014 : Les députés doivent se prononcer sur une « résolution mémorielle » et sur la « responsabilité morale de l’État ». Cette action n’a qu’une portée symbolique, mais essentielle pour tous ceux qui ont souffert de leur éloignement avec la Réunion.


    votre commentaire
  • Le caganer apparaît en catalogne dans les pessebres (crèche de Noël) du XVIIIème siècle. Les excréments fertilisant la terre, il annonce une année à venir des plus fécondes. Le caganer, coiffé de la baratina et la pipe au bec, est aussi un porte-bonheur. Au sein de la crèche il est un des personnages de la vie quotidienne qui entourent la Sainte Famille.

    Le caganer

    La société Roca est la plus ancienne des entreprises barcelonaises spécialisées dans l'équipement de sanitaires depuis près d'un siècle.

    Elle a accompagné l'ouverture de ses nouveaux locaux, en 2010, d'une remarquable et instructive exposition intitulée : « El bany. Una retrospectiva historica ». Le visiteur y découvrait l'évolution des soins corporels du néolithique jusqu'à nos jours ainsi qu'une série d'ustensiles liés aux commodités.

    Cependant, le clou de l'exposition fut la présentation de la « garde-robes de commodités » de l'Impératrice Sissi et de son époux, l'Empereur François-Joseph.

       

                  Le vase de Sissi                      Le «Kaiser kloset» de François-Joseph

      

         

                         Le WC dauphin                                   La caisse de voyage

    Article paru dans L'Indépendant


    votre commentaire