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    Petites histoires autour d'un grand prix

    Chaque année, au début du mois de novembre, le plus célèbre des récompenses littéraires françaises sacre un mouvel auteur. Retour sur un rituel qui dure depuis 1903.

    A l'origine deux frères amoureux des lettres

    Jules et Edmond de Goncourt sont deux écrivains, collectionneurs et mécènes autour desquels gravite la fine fleur artistique de la fin du XIXème siècle. Admirateurs des belles plumes, ils prévoient que leur collection d'art servira à financer une société littéraire mettant à l'abri du besoin ses futurs membres après leur mort. Jules étant décédé prématurément en 1870, à 39 ans, Edmond fait aménager le grenier de sa maison d'Auteuil pour y organiser une rencontre littéraire avec ses auteurs préférés tous les dimanches. Après sa disparition en 1896, le projet des frères prend forme et la société littéraire naît par décret en 1903.

    Dix euros pour trophée

    Le lauréat reçoit pour toute récompense un chèque de dix euros ! Un trophée qu'il fait soouvent encadrer. La vraie récompense arrive après, car obtenir le Goncourt revient à gagner le jackpot. Ce prix littéraire français étant le plus prescripteur, le romancier voit les ventes de son livre bondir. Il peut s'en écouler jusqu'à 500000 exemplaires.

    Une récompense unique... en théorie

    Un auteur ne peut prétendre au titre qu'une seule fois. Pourtant, Romain Gary, qui avait été lauréat en 1956 pour Les racines du ciel, a de nouveau reçu le prix en 1975 avec La Vie devant soi alors qu'il utilisait un nom d'emprunt : Émile Ajar. Cette double identité ne sera connue que quelques années plus tard, à sa mort, en 1980

    Les femmes sous-représentées

    La première auteure à avoir été récompensée est Elsa Triolet, épouse et muse du poète Louis Aragon, en 1944. Depuis, seules neuf autres femmes ont été lauréates.

    Des réunions gourmandes

    Depuis octobre 1914, les dix membres du Goncourt se retrouvent pour déjeuner tous les premiers mardis du mois (sauf en été) au premier étage du restaurant Chez Drouant, dans le centre de Paris. S'ils ne portent ni uniformes ni épée, contrairement à ceux de l'Académie française, les « Dix » ont d'autres habitudes... Ainsi, chaque nouveau membre – choisi par cooptation – s'assoit dans un fauteuil à son nom. Il reçoit toujours les couverts en vermeil de celui qu'il remplace. Ceux-ci sont gravés aux noms de leurs détenteurs successifs.

    De très beaux parleurs

    Auparavant, lors de la désignation du vainqueur, les membres émettaient leur avis en fonction du tour d etable. Mais le dernier à parler retournait parfois la situation grâce à ses talents d'orateur. Pour pallier cette injustice, l'ordre de parole des jurés est désormais tiré au sort dans un seau à champagne à chaque tour de scrutin.

    Des entorses à la règle

    Depuis 1903, 111 prix Goncourt ont été attibués. Les années 1914 et 1940 en récompensèrent personne pour cause de guerre, mais les prix furent remis repectivement en 1916 et 1946, en plus de ceux déjà décernés. En 1943, on vota par correspondance. Enfin, en 1953, le déjeuner se déroula chez Colette, alors présidente, et qui était souffrante.

     


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  • Caroline Moorehead raconte le destin de 230 Françaises envoyées à Auschwitz en janvier 1943. Un témoignage bouleversant.

    Personne n'oubliera jamais la force des images de ces trains revenant à vide d'Auschwitz, ou d'un autre enfer dans « Shoah », l'extraordinaire film de Claude Lanzmann. C'est à cette représentation des crimes du nazisme que l'on pense immédiatement quand on prend en main le livre de Caroline Moorehead. C'est aussi à ces femmes, dont le destin ne nous est plus inconnu, que l'on songe. Ces femmes traitées comme du bétail avant que certaines soient sauvagement assassinées.

    Caroline Moorehead s'est intéressée au sort de 230 Françaises emmenées, un matin de janvier 1943, par la Gestapo dans le pire des camps de la mort. C'est ce qu'on appellera plus tard « le convoi des 31000 ». L'auteure n'est pas romancière mais journaliste et travaille depuis des années sur l'engagement des femmes dans la Résistance. Elle dirige l'institut britannique des droits de l'homme. Née à Londres en 1944, sa date de naissance l'a sans doute prédestinée à se pencher sur celles et ceux qui ont brandi l'étendard de leur bravoure contre l'Occupation. De ces 230 femmes torturées, déportées, la majeure partie étaient des résistantes. La plus jeune n'avait que 17 ans, la plus âgée était de cinquante ans son aînée.

    Le long travail de la journaliste anglaise remonte le destin d'une grande partie d'entre elles. Comment, par le biais d'un père, d'un mari ou de leur propre chef, elles sont entrées dans la Résistance. Par engagement politique ou par esprit d'indépendance et de rébellion. Ou encore par instinct patriotique. Certaines, bien avant la guerre, avaient déjà rejoint le PCF. Comme Cécile qui, à tout juste 16 ans, s'engage pour « échapper à la sévérité de sa mère et l'oisiveté de son père ». Mais aussi parce que « le parti voulait donner du pain à tous ».

    Parmi ces femmes qui furent conduites ensemble vers les camps, la plus célèbre reste Charlotte Delbo, dont les écrits ont servi de base à Caroline Moorehead. Celle qui fut un temps l'assistante de Louis Jouvet, réfugiée avec lui au Brésil, préféra rejoindre la France plutôt qu'apprendre la mort de ses camarades sans agir. Dans ce triste convoi, elle avait écrit l'ébauche d'une pièce de théâtre, consciente de la nécessité d'un témoignage pour l'avenir. Caroline Moorehead a pu rencontrer des descendants de ces combattantes et quatre survivantes, qui lui ont raconté l'amitié et la solidarité qui s'étaient nouées en elles. Mais aussi la force de celles qui étaient prêtes à tout sacrifier, y compris leur vie, pour défendre la cause de leur pays. Elles ont en commun d'être tombées par le zèle de Lucien Rottée, directeur des Renseignements généraux, qui, avec ses hommes, avait réussi à démanteler un réseau de la Résistance. Si la collaboration de la police française n'est plus à démontrer, le courage des femmes ne sera jamais suffisamment mis en avant. Et c'est une Anglaise qui le souligne, superbement dans un récit empli d'émotion.

    « Un train en hiver », de Caroline Moorehead, éditions Le Cherche-Midi.


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  • Nazis. Le criminel de guerre Brunner très probablement mort en Syrie

    Le criminel de guerre nazi Aloïs Brunner, ingénieur de la solution finale.

    L'un des criminels de guerre nazis les plus recherchés, Aloïs Brunner, est très probablement mort en Syrie il y a quatre ans, a indiqué lundi Efraim Zuroff, directeur du centre Simon Wiesenthal.

    « Je suis presque certain qu'Aloïs Brunner n'est plus en vie et qu'il est décédé il y a quatre ans en Syrie où il avait trouvé refuge », a affirmé M. Zuroff.

    « Nous avons obtenu ces informations d'un ancien agent des services de renseignements allemands, et nous avons décidé de le retirer de notre liste de recherche des criminels de guerre nazis et de leurs collaborateurs », a-t-il ajouté.

     

    Bras droit de « la solution finale »

    Aloïs Brunner était le bras droit d'Adolf Eichmann, principal responsable de la mise en oeuvre de la« solution finale » durant la Seconde Guerre mondiale.Il serait responsable de la déportation de 128500 juifs vers les camps d'extermination. Il a été la cible de plusieurs tentatives d'assassinat, notamment à l'aide de lettres piégées en Syrie attribuées au Mossad, les services de renseignements israéliens.

     

    Chef de Drancy

    En France, Aloïs Brunner a été, à partir de juillet 1943 le chef du camp de Drancy, dans la région parisienne. A ce titre, il est responsable de la déportation de quelque 24000 juifs français ou résidents en France vers Auschwitz. Il est aussi impliqué directement dans la déportation de 47000 juifs d'Autriche, de 44000 de Grèce et de 14000 en Slovaquie.

    Né en 1912, il a été condamné à mort par contumace par le tribunal permanent des forces armées à Paris en 1954. En mars 2001, il a été condamné à nouveau en France à la prison à perpétuité pour crimes de guerre et crimes contre l'humanité.Selon le centre Wiesenthal et des médias internationaux, il s'est réfugié après la guerre à Damas où ou il était connu sous le nom de« Georg Fischer ». L'Allemagne et d'autres pays ont demandé en vain son extradition auprès des autorités syriennes.

    Article paru dans Ouest-France


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  • Un événement qui attire les curieux, mais moins les baigneurs...

    Un calmar de 49 mètres, échoué en Bretagne sur une plage près du Cap d'Erquy (Côtes-d'Armor)

    Pour la deuxième fois en quelques mois, une créature marine géante s'est échouée en Bretagne. Et quelle créature ! Car c'est en effet un calmar géant mesurant la bagatelle de 49 mètres de la tête à la pointe des tentacules qui a été retrouvé sur une plage des Côtes-d'Armor .
    Les experts envoyés sur place pensent que le gigantisme des deux monstres marins est imputable à la pollution de l'eau de mer par les lisiers déversés par les éleveurs porcins de la région Bretagne nord (ceci a été confirmé par les résultats des analyses d'échantillons d'eau de mer prélevés sur zone).

    Les scientifiques pensent que les déversements de lisiers porcins doivent cesser immédiatement pour que cesse cette anomalie, et qu'il est probable qu'il se passera plusieurs années avant que la faune marine retrouve sa vraie nature.
    Avant l'échouage de ces deux monstres, des coquilles saint-jacques énormes (60 centimètres de diamètre) avaient déjà été remontées de cette zone de pêche.
    Il est à noter que ces créatures ont été déclarées impropres à la consommation par les autorités sanitaires départementales.

    Article paru dans Ouest-France


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  • Philae : Les secrets d'une première mondiale

    Le petit robot est le premier engin à s'être posé sur une comète, après un voyage de dix années dans l'espace. Truffé de technologies, il va nous aider à mieux comprendre les origines du système solaire.

    Après un voyage de 10 ans, durant lequel il aura parcouru plus de 7 milliards de kilomètres. Philae est devenu, le 12 novembre, une star planétaire. Le robot est parvenu, après s'être détaché de la sonde Rosetta, à se poser sur la comète Tchouri qui tourne autour du soleil à 65000 km/h. Un exploit piloté par l'Agence spatiale européenne. L'objectif ? Étudier la composition du sol de l'astre et les caractéristiques de son noyau. Avec l'espoir de mieux comprendre le rôle des comètes dans la formation du système solaire et des océans terrestres, ainsi que dans l'apparition de la vie sur notre planète. Pour mener à bien sa mission ce cousin de Wall-E a été gonflé de technologies.

    Philae a beau ne pas être bien grand – 1 mètre de diamètre et 80 centimètres de hauteur pour 100 kilogrammes -, il transporte un véritable laboratoire. Grâce à sa foreuse et à ses 26 petits fours, il peut collecter des échantillons du sol et les chauffer afin d'étudier les gaz gelés qui s'en dégagent. Il dispose également de capteurs, de sondeurs électriques et acoustiques, d'un analyseur de plasma, d'un magnétomètre et d'un radar permettant de sonder le noyau de la comète.

    Des processeurs immunisées contre les radiations.

    Le robot est équipé de 13 processeurs capables de supporter les importantes radiations du milieu spatial : ils résistent à des doses plus de 30 fois supérieures à ce qu'encaissent les puces traditionnelles. Il ne peut stocker que 7 Mo de données scientifiques, mais vide régulièrement ses mémoires en nous envoyant son contenu.

    Une pile hyperrésistante.

    Conçue pour résister aux chocs, aux températures extrêmes et aux accélérations, une pile a permis à Philae de se poser et de prendre ses premières mesures. Une batterie, rechargeable grâce à ses panneaux solaires fonctionnant à basse température et sous un faible taux d'ensoleillement, devrait prendre le relais. Une phase reportée, Philae étant sur un site moins éclairé que prévu.

    Huit caméras miniatures.

    Le robot dispose de huit caméras miniatures, l'une pointant vers le sol, les sept autres sur les côtés. Elles peuvent réaliser des images panoramiques (dont une portion en 3D). Elles sont ultralégères (100 grammes l'une), peu énergivores et résistantes à -150°C. Les clichés, eux, sont transmis à Rosetta qui les envoie vers la Terre, distante de 500 millions de kilomètres, en vingt-huit minutes !

    Article paru dans 01Net-Magazine


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