• Le 15 décembre prochain, une nouvelle réplique complète de Lascaux ouvre au public à Montignac (Dordogne). Visite guidée.


    La réplique plus vraie que nature



    Lascaux 2, 3, 4… Mais pourquoi tant de répliques?

    La rançon du succès. Dès la découverte en septembre 1940, les peintures vieilles de 17 000 ans ont souffert de maladies apportées de l’extérieur. Algues vertes, champignons et moisissures ont détruit l’écosystème de la grotte qui a rapidement commencé à se dégrader. Pour la protéger, l’État la ferme en 1963. Germe alors l’idée d’une réplique, Lascaux 2, inaugurée en 1983. Première du genre, plus petite que la grotte d’origine, elle va connaître un succès foudroyant: 250 000 visiteurs s’y pressent chaque année. Mais son parking fragilise l’environnement immédiat. Décision est alors prise d’ouvrir un Lascaux 3, dont l’originalité tient à sa mobilité. Dès 2012, la réplique voyage, en France puis à l’étranger. Dernier fac-similé en date, Lascaux 4.


    La réplique plus vraie que nature



    Le parcours

    Pour visiter la grotte souterraine, il faut d’abord prendre de la hauteur… et grimper sur la toiture du centre d’interprétation construit à flan de colline! De ce belvédère inattendu, nous découvrons le paysage boisé et vallonné de Montignac. À moins d’un kilomètre à vol d'oiseau, la grotte originale de Lascaux se cache, à l’abri des curieux. De là commence alors la descente vers le cœur du sanctuaire intégralement reconstitué grandeur nature.

     

    La réplique plus vraie que nature


    Retour vers le passé

    Sur le chemin, des chants d’oiseaux et les aboiements d'un chien ramènent le visiteur en septembre 1940, aux côtés des quatre découvreurs de la grotte et de Robot, leur chien. Ils viennent de trouver l’anfractuosité qui les mènera aux peintures rupestres… Aujourd'hui, le début de la visite est balisé par de lourdes portes. Dans le boyau souterrain, quarante minutes enchanteresses attendent les visiteurs. Le temps est comme figé. Surgissent face à nous dans la lumière tamisée, une gigantesque vache rouge à tête noire peinte sur la roche à trois mètres du sol, des chevaux, des félins...

     

    La réplique plus vraie que nature


    Des animaux...

    Le fabuleux bestiaire de Lascaux, qui lui vaut le surnom de "Sixtine de la préhistoire", compte plus de 600 représentations d’animaux disséminées le long du boyau central.  "Frise des cerfs", "salle des taureaux", "galerie des félins", "cabinet des chevaux": chaque partie de la grotte a ses chefs d’œuvres, des animaux le plus souvent en cohorte, scrupuleusement reproduits. Un fac-similé intégral stupéfiant de vérité que l’on découvre accompagnés d’outils multimédia – tablettes, casque audio.

     

    La réplique plus vraie que nature


    Et un seul homme

    À Lascaux, pas de paysage, ni de ciel et une seule figure humaine... à tête d’oiseau. Ce corps d’homme nu longiligne semble menacé par un taureau blessé. La seule représentation humaine de Lascaux défie toutes les hypothèses des préhistoriens. Est-ce une divinité, une transe chamanique, une scène de chasse? Peinte au fond d’un profond puits, la figure n’a toujours pas livré son mystère. Tout comme les centaines de signes gravés sur la roche…

     

    La réplique plus vraie que nature



    Décrypter et expliquer

    Après la découverte de la réplique, place aux explications dans les salles annexes du centre international de l’art pariétal. Elles permettent de comprendre de façon très pédagogique et visuelle l’art préhistorique avec les technologies d’aujourd’hui. "L’atelier de Lascaux" décrypte grâce à d’époustouflantes vidéos et des installations tactiles le geste de l’homme de Lascaux face à la paroi minérale. Il montre la chronologie de la fabrication des frises animalières.

    Y aller :

    Centre international de l’Art Pariétal 

    Avenue de Lascaux, La grande Béchade à Montignac ;

    http://www.projet-lascaux.com 

    Ouvert tous les jours.

    Selon la saison, l’amplitude horaire diffère : de 10h à19h en janvier-mars et octobre-décembre ; de 9h30 à 20h en avril-juin et septembre ; de 9h à 22h en juillet-août. 
    L’entrée comprend la visite guidée de la grotte par groupe de 30 personnes au maximum. Des nocturnes sont organisés le lundi de mai à septembre. 

    Il est conseillé de réserver avant de venir.

    Article paru dans Notre Temps


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  • Jeu d’échecs 

     

    L’histoire des échecs remonte au 6ème siècle lorsque des envoyés du roi d’Inde confectionnent pour le roi de Perse, le tout premier jeu d’échecs : le jeu des « quatre rois ». Au fil du temps, la pratique des échecs s’étend sur tout l’Orient antique bien avant de s’exporter vers l’Ouest sous la forme et avec les règles que l’on connaît.

    Il existait en effet dans l’Orient antique plusieurs jeux représentant un combat de pions à déplacer sur une sorte de damier.

    De nombreuses histoires fantastiques accompagnent le développement de la pratique des échecs à travers le monde. Connaissez-vous celle du brahmane Sissa ? Le sage qui réussit à sortir de l’ennui son prince en lui offrant un jeu. Pour le remercier, ce dernier lui demanda quelle récompense lui ferait plaisir.

    Le brahmane répondit qu’il souhaiterait le nombre de grains de blé nécessaire pour remplir l’échiquier de la façon suivante : 1 grain sur la première case, 2 sur la seconde, 4 sur la troisième, 8 sur la quatrième, etc., en doublant le nombre de grains jusqu’à la 64e. Le prince trouva cette demande bien modeste. Mal lui en en prit car, en réalité, le nombre de grains à réunir est astronomique et irréalisable ! 2 à la puissance 64 donne précisément : 18 446 744 073 709 551 615.

    Plus tard, c’est en conquérant la Perse que les Arabes vont découvrir et adorer ce jeu. Ils écriront les tout premiers livres techniques sur les échecs. Les califes de Bagdad accueilleront même volontiers les meilleurs joueurs.

    Ils étendent sa pratique au fur et à mesure de leurs conquêtes. Vers l’ouest, le jeu traverse le Maghreb et la Méditerranée. Il arrive jusqu’en Espagne musulmane, dans la nouvelle province appelée al-Andalus. Là-bas, les Maures installent des universités qui enseignent la culture musulmane, échecs compris. Pour enfin atteindre l’Occident chrétien à la fin du 10ème siècle.

    Vers l’est, les caravanes ont déjà porté le jeu jusqu’en Chine et au Japon. Au nord, les routes commerciales le conduisent vers les populations scandinaves et russes à la fin du 11ème siècle.

    Au cours des siècles, le jeu se modifie profondément. Chaque société fait évoluer les règles selon ses propres codes. L’origine reste la même, mais les jeux indiens, chinois et japonais n’ont plus rien à voir avec les échecs occidentaux.

    Dès 1200, les premiers écrits occidentaux font leur apparition, avec par exemple vers 1315, « Le Livre des échecs moralisés » du dominicain italien Jacques de Cessoles.

    C’est à la fin du Moyen-âge et le début de la Renaissance, que le « nouveau » jeu apparaît. La reine et le fou adoptent leur déplacement actuel, la reine devient la pièce la plus puissante, le jeu est plus rapide.

    Le jeu d’échecs est tel qu’on le connaît depuis le 17ème siècle, il n’a connu aucune modification majeure si ce n’est l’apport de la pendule et la modification du style des pièces en 1850. Le style « Staunton » (du nom du champion anglais Nigel Staunton) fait aujourd’hui figure de standard incontesté, avec des pièces en ébène, buis ou ivoire, lestées de plomb, le dessous recouvert de feutre.

    Ce n’est qu’en 1929 avec la création de la Fédération internationale des échecs (FIDE) et le congrès à Venise, que le premier règlement international officiel du jeu d’échecs verra le jour.


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  • Il y a 102 ans... les Allemands bombardaient la cathédrale de Reims


     

    Moins de deux mois après le déclenchement de la Première guerre mondiale, l’artillerie allemande prend pour cible la cathédrale de Reims. Le Figaro consacre plusieurs articles à ce « crime ».

     

    Il y a 102 ans... les Allemands bombardaient la cathédrale de Reims


     

    Stupeur, colère et indignation. Dans son édition du 21 septembre 1914, Le Figaro consacre plusieurs articles au bombardement subi par la cathédrale de Reims le 19 septembre. « Ils ont commis ce crime : ils ont incendié la cathédrale de Reims !, se désole le journaliste. Désormais, pour eux, pour la monstrueuse furie qui les agite à l’instant où ils sentent venir l’heure de la déroute, une cathédrale est un ennemi devant lequel ils sont certains de ne point reculer; et, acharnés à des pierres, que les siècles avaient respectées, ces brutes s’enivrent de leur triomphe de détruire ! »

    Et le journaliste d’énumérer les pertes : « Et voilà que les obus ont détruit tout cela ! Ces voussures des baies, cette galerie des rois qui semblait si légèrement porter le fût des tours élancées, ces volumes si majestueux et si heureux qui se haussaient vers le ciel, comme s’ils n’étaient de nulle pesanteur de travail humain sur la terre ».

     

    De précieuses reliques

     

    Il y a 102 ans... les Allemands bombardaient la cathédrale de Reims


     

    Au-delà de la structure du bâtiment, les observateurs craignent aussi pour les trésors qu’il abrite. Le Figaro s’inquiète notamment pour «d’admirables pièces, comme le grand calice d’or, dit de « Saint-Rémy », la hampe historiée du bâton pastoral de Saint-Gibrien, le reliquaire de saint Jean des Vignes de Soissons» tout en rappelant que « c’est en tapisseries spécialement que la cathédrale de Reims était riche ».

    Un autre article dresse un sombre état des lieux de la ville de Reims : « La cathédrale, maintenant entièrement détruite, n’est plus qu’un amas de décombres. En ville, les dégâts occasionnés par le bombardement sont considérables. Les vandales ont lancé sur la ville des bombes incendiaires. Les maisons d’une des principales rues de la ville sont entièrement détruites. Le Palais de justice a été très sérieusement atteint. »

     

    Il y a 102 ans... les Allemands bombardaient la cathédrale de Reims


     

    Engagements non tenus

    Le Figaro profite de ce drame pour rappeler ce qu’écrivait la Gazette de Francfort le 8 septembre 1914 : « Respectons les cathédrales françaises, celle de Reims notamment qui est une des plus belles basiliques du monde. Depuis le Moyen-Âge, elle est particulièrement chère aux Allemands, puisque le maître de Bamberg s’inspira des statues de ses portiques pour dessiner plusieurs de ses figures. (...) Nous regarderons avec vénération ces églises grandioses et nous les respecterons comme nos pères le firent en 1870. » Une ligne de conduite qui ne sera évidemment pas respectée puisque la cathédrale recevra au total 288 obus pendant la durée du conflit dans une ville détruite à 85%.

     

    Il y a 102 ans... les Allemands bombardaient la cathédrale de Reims


      Il y a 102 ans... les Allemands bombardaient la cathédrale de Reims


      Article paru dans Le Figaro


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  • On aurait retrouvé le tombeau d’Attila au Kazakhstan

     

    D'après le journal Le Point du 16 novembre 2016, l'archéologue Evgueny Bogdanov de l'académie des Sciences russe, qui fouille, sur les rives de la mer Caspienne au Kazakhstan, aurait trouvé un immense complexe funéraire remontant jusqu'au Vème siècle, à l'époque où les Huns déferlaient sur l'Europe. 


    L'auteur de cet article, Frédéric Lewino, précise tout de même que « pour l'instant, rien ne relie formellement ce site d'Altÿnkazgan aux Huns et à Attila, mais sa grandeur amène à se poser des questions. S'étendant sur 120 hectares, il est composé de plusieurs structures en pierres dont la plus grande mesure 40 mètres sur 25 mètres. Les blocs de pierre sont plantés verticalement dans le sol comme à Stonehenge et présentent à leur surface des gravures d'armes et de créatures animales. Un squelette a bien été trouvé sous terre, mais il reste à le dater pour vérifier qu'il appartient à la même époque. Les archéologues ont également exhumé des plaques d'argent appartenant à une selle, décorées d'images de cerfs, d'ours et de prédateurs ressemblant à des lions. »
     


    Attila, né aux alentours de 395 dans les plaines danubiennes et mort en 453 dans la région de la Tisza dans l'Est de la Hongrie actuelle, est le roi des Huns de 434 jusqu'à sa mort en 453, selon l'historiographie romaine. Durant les cinquante années précédant son avènement, l'Empire hunnique s'étend de l'Asie centrale à l'Europe centrale et soumet de nombreux peuples germains. Son règne marque le début d'une grande confrontation avec l'Empire romain. Cette guerre tourne court avec la mort précoce d'Attila au retour d'une campagne victorieuse dans la péninsule italienne. Son empire n'a pas survécu à sa mort, mais il est parfois considéré comme événement déclencheur des « invasions barbares » et indirectement de la chute de Rome et de la fin de l'Empire d'Occident.
     


    Sur le plan généalogique, le docteur Christian Settipani, auteur des « Ancêtres de Charlemagne » (réédition de 2014) estime qu'Attila pourrait être l'ancêtre de l'empereur à la barbe fleurie, par une fille qui aurait épousé Ardaric, roi gépide de 447 à 455 et dont le petit-fils serait le roi Gondéric des Gépides vers 504 (sosa n°558 de Charlemagne); Pour un autre généalogiste Robert Desbalmes, ce serait par son union avec Gudrun dont il aurait eu cette fille prénommée Ascama et qui a épousé le roi Ardaric des Gépides ou Ardarich der Gepiden. Attila serait ainsi le sosa 2252 à la 12ème génération de Charlemagne, ce qui le ferait être le sosa 69658
     à la 17ème génération de notre roi Hugues Capet.

    Valérie ARNOLD-GAUTIER

    Article paru sur le Blog de la Fédération Française de Généalogie 


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  • La Place des Abbesses est un lieu pas comme les autres à Paris. C’est peut-être d’ailleurs pour cette raison qu’il est le cœur touristique de Montmartre, autour duquel vous trouverez une multitude de curiosités culturelles et artistiques.  

    Parmi celles-ci figurent le « Mur des Je t’aime », monument dédié aux amoureux du monde entier, ainsi que l’Eglise Saint-Jean de Montmartre, l’une des seules églises parisiennes de style Art Nouveau.

    Monument achevé en 1904, l’église Saint-Jean de Montmartre est l’œuvre d’Anatole de Baudot, qui sera le premier architecte à proposer une construction en béton pour un édifice religieux. Un matériau que vous retrouverez majoritairement à l’intérieur du bâtiment, alors que l’extérieur est un imposant ensemble de briques.

     

    Architecture extérieure

     

    Eglise Saint-Jean de Montmartre


     

    Monument sacré oblige, l’église échappe (depuis l’extérieur en tout cas) aux fantaisies habituelles de l’Art Nouveau, et reste d’une certaine manière conforme aux modèles antiques attachés à une architecture conventionnelle qui respecte avant tout les symétries, et une certaine sobriété.

    Seuls le porche central agrémenté de sculptures ou la curieuse ornementation de la façade faite de perles de grès de différentes couleurs contrastent avec le caractère traditionnel du bâtiment, et nous rappellent le goût de l’Art Nouveau pour les originalités en tout genre.

    Sans oublier tout de même que trouver une église en briques et ciment armé à Paris n’est pas si courant ! 

     

    Architecture intérieure

     

    Eglise Saint-Jean de Montmartre

     

    A l’intérieur de l’église, vous découvrirez une décoration originale qui fait de Saint-Jean de Montmartre, en plus de son agencement singulier fait de jeux d’arcs en béton armé, un monument intéressant à visiter.

    Portez un regard sur le joli autel principal, dessiné et décoré par Pierre Roche et Alexandre Bigot, ce dernier étant le céramiste qui a décoré la façade du somptueux Immeuble Lavirotte, dans le 7ème arrondissement.

    Quant à la vitrerie et les peintures murales, très traditionnelles, elles ne sont pas les plus remarquables que l’on puisse trouver à l’intérieur de monuments religieux à Paris, mais sont cependant de très bonne qualité.

    Sachez enfin que l’histoire de la construction de ce monument est assez tumultueuse puisque les travaux durent être arrêtés à cause d’un procès pour non-conformité, lequel cachait aussi certainement un scepticisme des autorités religieuses envers le béton armé… 

    Article paru dans Un jour de plus à Paris


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