• Sublime spectacle en Normandie... et ce n'est pas fini ! 

      Cette photo a été prise à Langrune, sur le côte de Nacre, dans le Calvados, vers deux heures du matin, dans la nuit de mardi à mercredi. Igor Hollman

     

    Après le Nord, l'Alsace et la Vendée en mars dernier, le Calvados a vu son ciel nocturne illuminé par une aurore boréale, dans la nuit de mardi à mercredi. Après le Nord, l'Alsace et la Vendée en mars dernier, le Calvados a vu son ciel nocturne illuminé par une aurore boréale, dans la nuit de mardi à mercredi. Archives APOD

     

    Dans la nuit de mardi à mercredi, les habitants du Calvados ont eu droit au spectacle rare d'une aurore boréale. Et ce n'est sans doute pas fini !

    Peut-être vous en souvenez-vous : mi-mars, des habitants du Nord, d’Alsace et de Vendée avaient eu la chance de pouvoir admirer une aurore boréale.

    Dans la nuit du mardi 22 au mercredi 23 juin, ce sont quelques couche-tard, lève-tôt et autres heureux noctambules qui ont pu admirer ce spectacle rare dans le Calvados, notamment vers Langune-sur-Mer, aux alentours de 2 heures du matin.

     

    http://www.dailymotion.com/video/x2ju606_d-impressionnantes-aurores-boreales-observees-en-france_news#from=embediframe

      

    Voici le récit du photographe, Igor Hollman, publié sur sa page Facebook :

     

    « Surprise Boréale ». Spectacle insolite digne des latitudes nordiques vécu la nuit dernière. depuis les côtes de la Manche ! Bien que cela puisse paraître surréaliste, il arrive parfois, lorsque les conditions sont réunies, de pouvoir observer des aurores boréales jusque dans nos contrées.

     En témoigne cette photographie réalisée cette nuit (vers 2h00 du matin) au moment où l'on pouvait apprécier à l'œil nu ce ballet aussi inattendu que fantastique. Une nuit que je ne suis pas prêt d'oublier !

     Le 23 juin 2015 - Langrune-sur-Mer (14)

    Rappelons qu'une aurore boréale est un phénomène naturel lumineux : d'immenses rubans, des drapés, des rideaux de couleur (généralement verts ou rouges) ondulent dans le ciel sous l’interaction des particules du « vent solaire » avec notre haute atmosphère.

    Voici quelques jours, tout comme en mars dernier, plusieurs éruptions solaires ont provoqué une tempête de plasma qui est venue frapper la partie haute de notre atmosphère (voir plus bas).

     

    D'autres aurores boréales à venir !

    Des aurores boréales particulièrement importantes sont actuellement observables sur la planète en raison de l'activité du Soleil, explique un planétologue français, Jean Lilensten.

    Elles ont pu notamment être observées jusqu'en Normandie dans la nuit de mardi à mercredi et il pourrait y en avoir à nouveau dans la nuit de mercredi à jeudi, a indiqué cet astronome de l'Institut de planétologie et d'astrophysique de Grenoble (IPAG).

    Les aurores boréales se forment au dessus des pôles magnétiques lorsque les vents solaires entrent en collision avec l'atmosphère terrestre (voir plus bas).

    Elles se produisent sur une couronne d'habitude plutôt centrée au dessus de la Laponie en ce qui concerne l'Europe. « Mais comme ces derniers jours, il y a eu beaucoup de vent solaire très rapide, cette couronne s'est élargie vers le sud et elle est arrivée jusqu'à l'Angleterre » en ce qui concerne l'Europe, souligne M. Lilensten.

    C'est ce qui a permis d'apercevoir une aurore boréale dans le ciel du Calvados dans la nuit de mercredi à jeudi.

    Des prévisionnistes de l'Observatoire de Bruxelles avaient prévenu qu'en raison de grosses éjections de matière par le Soleil ces derniers jours, la vitesse du vent solaire avait fortement augmenté et que la couronne était descendue plus bas, a-t-il dit.

     

    Ci-dessous, une aurore australe, au-dessus de l'océan Indien, saisie par les astronautes de la Station spatiale internationale :

     

    Une aurore australe, au-dessus de l'océan Indien, saisie par les astronautes de la Station spatiale internationale.

    Article paru dans Ouest-France


    votre commentaire
  •  Tour Saint-Jacques:voir Paris à 360 degrés!

    Exceptionnel ! La visite de la tour Saint-Jacques, joyau médiéval parisien se visite trois jours par semaine jusqu’au 27 septembre.

    À deux pas de la place du Châtelet, au centre de Paris, sa blancheur illumine le petit square entre l’hôtel de Ville et les magasins de la rue de Rivoli. La tour Saint-Jacques, vestige médiéval est accessible seulement pendant quelques mois pour tous ceux qui veulent prendre de la hauteur et admirer Paris sous toutes ses facettes !

    La tour Saint-Jacques raconte à sa façon l’histoire des métamorphoses de la capitale. Nichée sur la rive droite – zone de commerce et ventre de Paris –, cette tour carrée est à l'origine un clocher construit entre 1509 et 1522. Il fut financé par la confrérie des bouchers, à la place du beffroi de la chapelle Saint-Jacques-le-Majeur, élevée au XIème siècle. Signe de puissance et de pénitence, les commerçants payèrent statues, portails et vitraux. L'église devient « Saint-Jacques-de-la-Boucherie ». Puis à la Renaissance, l’édifice gothique tel que nous le connaissons se pare de moulures décoratives associées à des décors fantaisistes de chimères et de gargouilles.

    Une église devenue centre météo

    Le lieu bruisse des noms de personnages célèbres. En premier lieu, au Xvème siècle, un certain Nicolas Flamel y était enterré ! Celui auquel était attribué la capacité de tout transformer en or n’était en réalité qu’un très riche marchand dont la sépulture sera déplacée à la Révolution. Deux siècles plus tard, Blaise Pascal aurait mené ses recherches sur la pression de l’air dans la tour ce qui explique la présence de sa statue sous le porche.
    Vendue par les révolutionnaires, la tour devient en 1824 une usine de fabrication de plombs de chasse ce qui occasionne deux incendies dans le quartier. Au XIXème siècle, la mairie de Paris rachète le bâtiment, le restaure en 1850. Et le clocher prend officiellement le nom de la tour Saint-Jacques. Édifice religieux puis usine, la tour connaît une dernière fonction au XXème : elle se transforme en observatoire météorologique comme le montre le palier du premier étage resté dans son jus ! Seule la vue imprenable sur la ville reste imperméable aux soubresauts de l'histoire et du temps. À 54 mètres de hauteur, Paris est à nos pieds, sous les regards protecteurs de Saint Jacques et des quatre évangélistes.

    À savoir avant d'y aller

    - Les conditions d’accès à la tour sont drastiques : 17 personnes par visite, de 10h à 17h.
    - La visite se fait exclusivement sur réservation :
    contact@desmotsetdesarts.com Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser. ou sur le site de l'association Des mots et des arts). Tarif : 10 euros ou 8 euros (tarif réduit).

    Tél. 01 83 96 15 05

    Des guides-conférenciers de l’association « Des mots et des Arts » assurent des visites de 55 minutes.

    - Les 300 marches de l'étroit escalier nécessitent une tenue confortable et une bonne condition physique.

    - La tour n’étant pas aux normes de sécurité, les enfants de moins de 10 ans ne peuvent participer à la découverte de Paris vu d’en haut.


    votre commentaire
  • Esclavage en Guadeloupe

     Mémorial ACTe à Pointe-à-Pitre

    Après la France et les États-Unis, la Caraïbe se dote du Mémorial ACTe, espace mémoriel sur l'esclavage. Situé à Pointe-à-Pitre cet immense édifice rend hommage aux millions de victimes des quatre siècles de traite négrières. Retour sur ces événements tragiques dans les Antilles.

    Le granit noir scintille de millions d'éclats de quartz. Chaque reflet représente une victime d'une tragédie longtemps effacée. Le 10 mai, journée nationale commémorant l'abolition de l'esclavage, François Hollande a inauguré, à Pointe-à-Pitre, le Mémorial ACTe, bâtiment de 240 mètres de long qui se présente comme un « centre caribéen d'expression et de mémoire de la traite de l’esclavage ». Tous guadeloupéens, les architectes Jean-Michel Mocka-Célestine, Pascal Berthelot, Michel Marron et Fabien Doré ainsi que 300 ouvriers ont été nécessaires à son édification. Dos à cette mer vermeille qui vit passer tant de navires négriers, le président de la République insiste sur l'importance du site choisi : l'ancienne usine Darboussier « où des générations de Guadeloupéens ont travaillé pour l'industrie sucrière ». « Il nous vient des outre-mer la démonstration que les différences s'entrelacent et partagent un même destin », déclare le chef de l'État. Et ce depuis le XVème siècle...

    Sous la forme d'une statuette, le premier Européen à arriver à Karukera, le 4 novembre 1493, accueille les visiteurs de la première salle du musée. Ce n'est autre que le navigateur Christophe Colomb qui a baptisé cette île « Guadalupe » du nom du monastère espagnol de Santa Maria de Guadalupe. L'absence de mine d'or permet aux indiens caraïbes qui l'occupent de rester libres, à la différence des Grandes Antilles. À la fin de 1511, le dominicain Montesinos dénonce les abus que subissent les habitants d'Hispaniolia – aujourd'hui Haïti et la République Dominicaine. À l'initiative d'un autre dominicain, Bartolomé de Las Casas. Charles Quint réuni, entre août 1550 et mai 1551 un conseil d'experts pour débattre du sujet. C'est la fameuse « controverse de Valladolid , Sepúlveda y défend la théorie d'Aristote selon laquelle il existerait « des peuples esclaves par nature ». Il est opposé à Las Casas, ardent défenseur des Amérindiens avec son traité Trente propositions juridiques. Un splendide exemplaire de 1553 est exposé au Mémorial. Mais Sepúlveda gagne l'argumentaire grâce à son traité Des causes d'une juste guerre contre les indiens. Les mauvais traitements ne cessent donc pas.

    Malgré les protestations de La Boétie – Discours de la servitude volontaire – et de Montaigne, la France se lance à son tour dans l'exploitation des populations autochtones. En 1626, Louis XIII justifie la colonisation par « l'évangélisation des sauvages ». Mais l'exploitation d'une main-d'œuvre gratuite en est la vraie raison. Richelieu crée la Compagnie des îles d'Amérique en 1635 afin de développer la culture du tabac dans les Antilles. Trente ans plus tard, Louis XIV décide d'y implanter la canne à sucre. Ce qui entraînera l'essor de la traite négrière transatlantique...

    Depuis de longs siècles déjà, les esclaves étaient razziés en Afrique noire avant d'être déportés à travers le Sahara vers le monde musulmans . En 1674, les Anglais et les français s'invitent dans ce funeste trafic. Il disputent aux Hollandais le transport des travailleurs forcés de la côte africaine aux Amériques. À Nantes, L Rochelle ou Bordeaux sont armés des navires remplis de marchandises diverses, tissus, armes, alcool, etc. Elles seront échangées, an Afrique occidentale, auprès des potentats locaux, contre du « bois d'ébène » comme l'on qualifie alors les esclaves, hommes ou femmes capturés à la faveur des guerres tribales, à moins qu'ils ne s'agissent de prisonniers pour dettes ou de délinquants. Les principales destinations de ces captifs sont la Jamaïque, la Martinique, la Guadeloupe et la Barbade. Pour contribuer au financement du château de Versailles, Louis XIV fonde la Compagnie du Sénégal. Au total 254000 Noirs seront contraints à l'exil vers les Antilles françaises. Plus largement, les historiens estiment que 13 millions de personnes ont été déportées vers les Amériques ou ont fini dans les flots du « passage du milieu ».

    Face à ces chiffres terribles, pouvant enflammer les esprits, Victorin Lurel, député et président de la région Guadeloupe, prône l'apaisement : « Il n'est pas question de dédommager les descendants d'esclaves. Nous sommes pour la réconciliation. » Ce qui ne veut pas dire amnésie. Comme l'illustre symboliquement L'Arbre de l'oubli, œuvre de l'artiste contemporain Pascale Marthine Tayou. Et bien plus encore toutes ces chaînes d'esclaves à quatre colliers, fouets et autres objets de tortures et de répression.

     

    Esclavage en Guadeloupe

    Chaînes d'esclaves à quatre colliers

     

     Dans une vitrine, trône le Code noir, manuel français régissant depuis 1687 l’existence des esclaves des îles françaises d'Amérique. Car dès le XVIIème siècle, la Guadeloupe et la Martinique sont bien sous l'autorité du roi de France. Ces îles intéressent aussi la Couronne britannique qui essaiera vainement de s'en emparer à plusieurs reprises. Elle y parviendra enfin en 1759 et les tiendra jusqu'au traité de Paris quatre ans après. La Guadeloupe revient alors aux Français. Le Code noir devient les « tables de la loi » esclavagiste.Cet ensemble de textes juridiques stipule notamment que les travailleurs sont des « biens meubles », pouvant ainsi être achetés, vendus, donnés ou saisis. Leur statut se situe entre celui des choses et des domestiques. Pour le philosophe Louis Sala-Molins, spécialiste du sujet, le Code noir sert à affirmer « la souveraineté de l'État dans ces terres lointaines. Pour atteindre son but, il faut prioritairement conditionner l'outil esclave ». Malgré les abus de certains maîtres, peu de révolte éclatent. Parmi elles, on note celle des 11 et 12 avril 1790 en Guadeloupe. Le tribunal de Pointe-à-Pitre l'un de ses instigateurs, Jean-Louis – les esclaves n'ont pas de patronymes. Il doit être « pendu et étranglé jusqu'à ce que mort s'en suive sur la place publique : ce fait, sa tête est séparée de son corps et attachée pour y rester à toujours sur un poteau de six mètres, son corps jeté dans un bûcher allumé et ses cendres jetées au vent ». Des prisons sont édifiées pour les moins dociles des esclaves. Il en subsistent une, à Petit-Canal, en bord de mer, dans l'arrondissement de Pointe-à-Pitre. Un figuier maudit a poussé dans les ruines, envahissant poursuivant le travail de destruction des murs. « L'édifice et l'arbre ont été classés monuments historiques en 1991 », raconte Laurence Maquiaba, qui guident les touristes souhaitant aller au-delà, pendant quelques heures, de la jolie carte postale tropicale.

     

    Esclavage en Guadeloupe

    L'ancienne prison de Petit-Canal est habitée par un figuier étrangleur

     

    C'est en vertu des droits naturels que la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen entraîne la première abolition de l'esclavage au monde : celle de la Guadeloupe. Le 16 pluviôse an II (4 février 1794), la Convention vote le décret d'abolition de l'esclavage dans les colonies françaises sans indemnisation des propriétaires. Les affranchis obtiennent la nationalité française. Pourtant, l'espoir d'une vie nouvelle est de courte durée. Le décret n'est pas appliqué partout, notamment à La Réunion et en Martinique. En 1802, Bonaparte rétablit l'esclavage. Des officiers noirs, entrés dans l'armée après l'abolition, se révoltent. Le Premier consul envoie quatre milles hommes sous la direction du général Richepance afin de mater la rébellion. Louis Delgres, « libre de couleur » - Noir ou bien mulâtre non esclave -, devient chef des insurgés. Vaincus, ses trois cents compagnons et lui-même se suicident à l'explosif, fidèles à leur devise : « Vivre libre ou mourir ». La répression aura fait plus de quatre mille victimes...

    Enfin, après la chute de la Monarchie de Louis-Philippe, le gouvernement provisoire de la seconde République, à l'instigation du journaliste Victor Schœlcher, décrête le 4 mars 1848 que « nulle terre française ne peut plus porter esclaves ». La promulgation de l'abolition est effective le 27 mai. Pour Therry L'Estang, chef de projet scientifique et culturel de Mémorial ACTe, le mot d'ordre est alors : « Oubliez votre négritude, vos tams-tams, ce qui fait de vous des Nègres, et intégrez-vous ! » En mars 1946 , les Antilles françaises deviennent départements d'outree-mer en 1982. La région Guadeloupe est créée. Il faudra attendre plus de trois décennies pour que l'État mette sur pied ce projet de Mémorial ACTe qui accueille en son sein le « poto mitan », arbre totémique en métal de 18 mètres, plus de 500 objets patrimoniaux, 25 œuvres contemporaines, et presque 8000 arbres généalogiques de familles guadeloupéennes. Une passerelle de près de 250 mètres de long relie le bâtiment au Morne Mémoire, jardin où l'esclave trouvait un peu de paix. En somme, un passage entre terre et ciel. Entre futur et passé...

     

    Esclavage en Guadeloupe

     Plaque commémorative aux Abymes

     

    http://www.memorial-acte.fr

    Article tiré de Point de Vue


    votre commentaire
  •  Sur les pas de Marcel Pagnol

    Marcel Pagnol en 1931 

     

    A l'occasion des 120 ans de sa naissance, voyages sur les traces de l'écrivain en Provence, dont les paysages et les parfums imprègnent l'œuvre.

    Je suis né dans la ville d'Aubagne, sous le Garlaban couronné de chèvres, au temps des derniers chevriers. Dans l'incipit de La Gloire de mon père, comme dans l'ensemble de sa production littéraire, théâtrale et cinématographique, Marcel Pagnol témoigne de son amour pour la Provence, où il a vu le jour il y a cent vingt ans. Une affection réciproque. Pour célébrer l'anniversaire de sa naissance, ce pays de Cocagne qu'il chérissait lui rend hommage au travers de multiples manifestations. Du massif du Garlaban au château de La Buzine en passant par le village de La Treille, petite balade sur les traces de l'académicien et de ses plus gros succès.

    La maison natale

    Le 28 février 1895, le petit Marcel, fils de Joseph, instituteur, et d'Augustine, couturière, pousse son premier cri dans cet immeuble cossu du 16, cours Barthélémy, à Aubagne. Il en part deux ans plus tard. Joseph étant muté à Marseille. Aujourd'hui ouverte au public, la maison, dont l'intérieur est reconstitué, offre à voir des portraits de la famille Pagnol, des lettres manuscrites...

     

    Sur les pas de Marcel Pagnol

    La cuisine de la maison natale

    La Bastide Neuve

    Marcel a 9 ans quand, pour la première fois, il va en vacances, avec son frère Paul, ses parents, sa tante Rose et son truculent oncle Jules dans sa résidence d'été. « Ainsi commencèrent les plus beaux jours de ma vie. La maison s'appelait La Bastide Neuve, mais elle était neuve depuis longtemps », se souvient-il dans La Gloire de mon père. Et, ô miracle, dans ce pays de sécheresse, elle a l'eau courante ! Une merveille qui va abriter les rêves et les projets de toute la famille durant les congés, racontés dans les trois tomes de Souvenirs d'enfance. Une expédition est nécessaire pour gagner cet eldorado, situé au lieu-dit des Bellons, après le village de La Treille, au cœur de la garrigue : tramway, puis long trajet pédestre sur les sentiers serpentant à travers les collines. « Au pied des murs, une bordure d'herbes folles et de ronces prouvait que le zèle du cantonnier était moins large que le chemin. » Si La Bastide Neuve appartient aujourd’hui à des particuliers, une plaque témoigne de son illustre passé, tout comme le robinet en cuivre accroché à la citerne...

    Le massif du Garlaban

    « Nous sortîmes du village : alors commença la féerie et je sentis naître un amour qui devait durer toute ma vie (…). Un immense paysage en demi-cercle montait devant moi jusqu'au ciel : de noires pinèdes, séparées par les vallons, allaient mourir comme des vagues au pied de trois sommets rocheux. » Entre Marcel et ses chères collines, le coup de foudre est immédiat. Et comme il décrit dans Souvenirs d'enfance, la passion ne cesse ensuite de grandir au fil de ses escapades avec son ami Lili des Belons, tous deux ivres des senteurs et des mystères de la garrigue. A tel point, devenu cinéaste. Marcel Pagnol y achète, en 1934, un domaine de 24 hectares pour en faire son « Hollywood provençal ». Il y tournera quelques-uns de ses plus gros succès, parmi lesquels Angèle (1934), Regain (1937) et Manon des sources (1952).

    Le village de La Treille

    Lors des grandes vacances, la famille Pagnol s'approvisionne dans ce village, qui a donné son nom au XIème arrondissement de Marseille. Un lieu cher à l'écrivain (qui y est d'ailleurs enterré). Et pour cause : c'est sur sa place que le petit Marcel, le cœur gonflé de fierté, se fait photographier aux côté de son père, heureux chasseur des bartavelles, ces insaisissables perdrix des montagnes. C'est aussi dans ce village que se trouve la fameuse fontaine de Manon des sources, qui se tarit au fil de l'intrigue.

     

    Sur les pas de Marcel Pagnol

    Le cimetière de La Treille

    Le château de La Buzine

    En 1941, sans même l'avoir vu, Marcel Pagnol achète ce manoir au bord du canal de Marseille, dans l'idée d'en faire une cité du cinéma. Ce n'est qu'en le visitant, une semaine plus tard, qu'il le reconnaît : Il s'agit du château qui effrayait sa mère quand la famille traversait clandestinement la propriété pour rejoindre La Bastide Neuve.Un jour, augustine s'est même évanouie alors qu'un garde les y surprenait.Pour l'académicien, l'édifice reste « le château de ma mère », et donnera son titre au deuxième tome des Souvenirs d'enfance. Inscrit à l'Inventaire des Monuments historiques en 1996, il abrite aujourd'hui une salle de cinéma et des expositions.

    La Grotte du Plantier dite la Grotte de Manon

    Dominant le vallon des Piches, cette caverne voit se tourner certaines scènes célèbres de Manon des sources, réalisé en 1952 par Marcel Pagnol. Sur le toit de la crypte, Ugolin lance son déchirant « Manon, je t'aime ». Juste au-dessus se trouve la grotte du cerf, où l'écrivain fait construire une petite vasque pour recueillir l'eau de source. Sur les bords de ce bassin, on peut encore voir les empreintes des mains de Pagnol et d'Orane Demazis, sa compagne de 1925 à 1938.


    votre commentaire



    Suivre le flux RSS des articles
    Suivre le flux RSS des commentaires