• Cette épidémie qui fit plus de 50 millions de victimes au Moyen Âge

     

    Au milieu du XIVème siècle, une épidémie sans précédent de peste bubonique frappait l’Asie et l’Europe, faisant des dizaines de millions de victimes. Aussi connue sous le nom de « Mort Noire », celle-ci était perçue à l’époque comme une punition divine. Retour sur les origines et l’évolution de cette terrible épidémie.

    Un terrible fléau

    La peste noire arrive en Europe en octobre 1347, lorsque 12 navires venus de la mer Noire accostent dans le port de Messine, en Sicile. Les badauds massés sur les quais n’en croient par leurs yeux : la plupart des marins à bord sont morts, et ceux qui ont survécu semblent gravement malades et sont couverts de furoncles sombres.

    Si les autorités siciliennes ordonnent à ces « navires de la mort » de quitter expressément le port, il est déjà trop tard : au cours des cinq années suivantes, la peste noire va tuer plus de 20 millions de personnes en Europe, soit près d’un tiers de la population du continent.

     

    Retour sur la peste noire

    On estime que la peste noire a décimé 30 à 50 % de la population européenne entre 1347 et 1352

     

    50 millions de victimes à travers le monde

    Mais revenons quelques années en arrière pour mieux comprendre les origines de cette terrible épidémie. Bien avant que ces « navires de la mort » n’entrent dans le port de Messine, de nombreux Européens ont entendu parler d’une « Grande Pestilence » qui se serait propagée le long des routes commerciales du Proche et de l’Extrême-Orient.

    En effet, au début des années 1340, la peste bubonique a frappé la Chine, l’Inde, la Perse, la Syrie et l’Égypte.

    Les Européens ne sont guère armés pour faire face à l’horrible réalité de la peste noire. Cette maladie frappe hommes et femmes sans distinction, et se caractérise par l’apparition d’énormes bubons au niveau de l’aine ou des aisselles desquels s’échappent du sang et du pus. Les personnes touchées souffrent de fièvres, vomissements et diarrhées et décèdent généralement trois jours après après l’apparition des premiers symptômes.

    Aujourd’hui, nous savons que la peste noire est causée par un bactérie appelée « Yersina Pestis » (découverte par le biologiste français Alexandre Yersin à la fin du 19ème siècle).

    Celle-ci pouvait se transmettre d’une personne à l’autre par voies aériennes, mais était principalement propagée par les poux, les piqûres de puces et les rats, ces derniers étant extrêmement répandus en Europe et affectionnant particulièrement les cales des navires, ce qui explique en partie pourquoi l’épidémie a frappé successivement les villes portuaires européennes.

     

    La peste bubonique était principalement propagée par les poux et les piqûres de puces

    Peu de temps après avoir frappé Messine, la peste noire se propage aux ports de Marseille et de Tunis, puis atteint Rome et Florence, deux villes au cœur d’un important réseau de routes commerciales. Au milieu de l’année 1348, elle atteint Paris, Bordeaux, Lyon et Londres.

    À cette époque, le développement rapide de l’épidémie ne semble pas avoir de cause rationnelle. Personne ne sait exactement comment la peste se transmet d’un patient à un autre, ni comment la prévenir ou la traiter. Les médecins s’appuient alors sur des techniques rudimentaires et peu fiables comme les saignées, et des pratiques superstitieuses (parmi lesquelles inhalations d’herbes aromatiques et bains de vinaigre).

    La plupart des gens en bonne santé font tout ce qu’ils peuvent pour éviter d’être en contact avec les malades, quitte à abandonner purement et simplement leurs proches souffrants. Les médecins refusent de les ausculter, les prêtres ne leur administrent pas les derniers sacrements et les commerçants ferment boutique.

     

    Retour sur la peste noire

    Il a récemment été démontré que le rôle du rat dans la propagation de la peste avait été largement exagéré

     

    Espérant échapper à la « Mort Noire », beaucoup de personnes fuient les villes pour la campagne… en vain, puisque celle-ci frappe également vaches, moutons, chèvres, porcs et poulets. On estime d’ailleurs que le nombre incalculable de moutons ayant péri durant cette épidémie sans précédent a causé une importante pénurie de laine en Europe.

    Démunis face à ce fléau, les Européens commencent à penser que la peste noire s’apparente à une sorte de châtiment divin, et imaginent que la seule façon d’y mettre un terme est de gagner le pardon de Dieu. Entre 1348 et 1349, des milliers « d’hérétiques », parmi lesquels figurent principalement des Juifs, sont sauvagement massacrés dans ce but.

     

    De nombreux massacres « d’hérétiques » ont eu lieu en Europe vers 1348 

    Des processions de flagellants s’organisent également et parcourent les villes européennes. Pendant 33 jours, ces derniers font pénitence et défilent dans les rues en se frappant à l’aide de lanières de cuir cloutées (un rituel qu’ils répètent trois fois par jour) sous les yeux des citadins, avant de se rendre dans la ville suivante et d’y répéter l’opération.

     

    Retour sur la peste noire

    Illustration dépeignant l’épidémie de peste bubonique qui ravagea la ville de Florence en 1348

     

    Bien que ce mouvement apporte un certain réconfort aux personnes se sentant impuissantes face à cette tragédie inexplicable, il finit par irriter le Pape qui le désavoue, précipitant sa fin. La terrible épidémie de peste noire prend fin au début des années 1350, mais elle réapparaît régulièrement au cours des siècles suivants. Bien que l’amélioration des conditions d’hygiène ait grandement atténué son impact, cette maladie sévit encore aujourd’hui sur le continent africain.

     

    Article paru dans Daily Geek Show

     


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    Les oiseaux des campagnes françaises disparaissent à grande vitesse à cause de l’activité humaine

     

    Oiseaux des campagnes françaises

     

    Le long des routes de campagne, il est fréquent de croiser des oiseaux qui animent de leur chant notre environnement. Cependant, ces sons si mélodieux pourraient bientôt n’être qu’un lointain souvenir. La France est en train de connaître une disparition massive de ses oiseaux de campagne. Le problème est tel qu’on approche la catastrophe écologique, les pratiques agricoles sont directement pointées du doigt.

     

    Un problème qui s’intensifie depuis 15 ans

    Dans les années 90, un suivi de l’évolution des réseaux d’oiseaux sur le territoire français a été mis en place. Les résultats de ce suivi ont été dévoilés le 20 mars par Le Muséum national d’histoire naturelle et le CNRS, et ils sont alarmants. Depuis le début du suivi, les chercheurs ont observé une disparition dangereusement inquiétante de nombreuses espèces d’oiseaux de nos campagnes. En seulement quinze ans, la population a réduit d’un tiers, et ce phénomène s’intensifie depuis 2008.

    Il serait lié à « une période qui correspond, entre autres, à la fin des jachères imposées par la politique agricole, à la flambée des cours du blé, à la reprise du sur-amendement au nitrate permettant d’avoir du blé sur-protéiné et à la généralisation des néonicotinoïdes ». Les néonicotinoïdes sont des insecticides notamment responsables du déclin des abeilles et aujourd’hui, les oiseaux en sont aussi victimes.

     

    Oiseaux des campagnes françaises

     

    Quelles espèces sont touchées ?

    Les campagnes abritent de nombreuses espèces d’oiseaux et l’on pourrait supposer que seules certaines d’entre elles sont concernées par cette disparition inquiétante. C’est le cas par exemple de la perdrix qui serait déjà virtuellement éteinte pour les chercheurs : « on note de 80 % à 90 % de déclin depuis le milieu des années 1990, mais les derniers spécimens que l’on rencontre sont issus des lâchers d’automne, organisés par les chasseurs, et ils ne sont que quelques rescapés ».

    Pourtant, même les espèces ne vivant pas spécialement dans des milieux agricoles, à l’image du merle, de la tourterelle ou encore du pinson, sont aussi victimes de ce phénomène. Ces cas révèlent une situation plus qu’inquiétante. Comme les oiseaux se portent mal, l’ensemble de la chaîne alimentaire est touché. Pire encore, le scénario est le même dans d’autres pays européens.

     

    Oiseaux des campagnes françaises

     

    L’agriculture responsable de cette situation ?

    Plusieurs pays ont essayé d’agir pour inverser cette tendance qui a fortement progressé à la fin des années 2000. Le Royaume-Uni, la Suède et les Pays-Bas tentent d’inverser la tendance, en vain. La disparition des oiseaux est liée, d’après les spécialistes, à l’utilisation de certains néonicotinoïdes, en particulier sur le blé. Cela a conduit à la disparition massive d’insectes.

    « Or, de nombreuses espèces d’oiseaux granivores passent par un stade insectivore au début de leur vie. La disparition des invertébrés provoque donc naturellement un problème alimentaire profond pour de nombreuses espèces d’oiseaux et ce problème demeure invisible : on va accumuler de petites pertes, nid par nid, qui font que les populations ne sont pas remplacées », comme l’a expliqué Christian Pacteau, référent pour la biodiversité à la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO). En plus de la disparition des insectes, il y a également moins de plantes et de graines, tout aussi indispensables au développement des oiseaux…

    Si rien n’est fait, cette tendance continuera à s’amplifier, nous menant à une véritable catastrophe écologique.

     

    Oiseaux des campagnes françaises

     

    Article paru dans Daily Geek Show


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  • En Bretagne, le roseau représente l’avenir des constructions écologiques

    En Bretagne, les maisons ne sont pas toutes en pierre, garnies de volets colorés, ou surmontées d’un toit de chaume. À Vannes par exemple, Mireille Avril a préféré aux matériaux traditionnels un curieux mélange de bois et de roseau. Célébré par La Fontaine pour sa grande souplesse, le roseau pourrait bien rejoindre le chanvre, la paille et le bois au rang des bio-matériaux.

     

    Une filière d’avenir 

    L’idée d’utiliser le roseau comme matériau de construction revient entièrement à Mireille Avril. Cette ingénieure de 50 ans, reconvertie dans l’éco-conception, milite pour l’implantation d’une filière roseau dans toute la Bretagne, depuis la culture jusqu’à la construction de logements. Un projet audacieux et singulier qui n’a pas manqué de susciter la curiosité de l’Université Bretagne-Sud. Le département d’ingénierie des matériaux de l’établissement et Mireille Avril travaillent de concert à recenser les différentes propriétés de cette plante beaucoup plus robuste qu’elle n’en a l’air.

    « Les roselières poussent très vite, sans empiéter sur les terres agricoles, et sans engrais chimique. Là où il faut 30 à 40 ans pour renouveler un arbre, il faut un an pour un roseau » Mireille Avril.

    Malgré son apparence frêle et chétive, le roseau est extrêmement résistant aux intempéries; un atout non négligeable en Bretagne. Sans pour autant affirmer qu’il y pleut tout le temps, la météo peut s’y montrer redoutable… Non content d’être un authentique David Végétal, le roseau sert aussi à filtrer les eaux de la région qui terminent leur course dans la mer. Mais sa plus grande qualité demeure sans doute son omniprésence dans les terres bretonnes, particulièrement friand des marais situés à proximité du Golfe du Morbihan.


    En Bretagne, le roseau représente l’avenir des constructions écologiques
     

    La maison roseau, futur de l’écologie ? 

    Dirigeante de la société RizHome, Mireille Avril a lancé dès 2016 la construction d’une première maison entièrement bâtie grâce au roseau, à Saint-Nolff dans le Morbihan. Le roseau est alors utilisé de deux manières : en bottes pour le bardage de la façade, et broyé pour l’utiliser comme isolant extérieur – une purée de roseau placée dans un coffrage de plusieurs centimètres d’épaisseur. Pas moins de 5 tonnes de roseaux sont nécessaires à la construction d’une bâtisse de 130 mètres carrés, dont le prix est d’ailleurs similaire à celui de pavillons plus « conventionnels ». Seul petit bémol : la façade extérieure est à renouveler tous les 80 ans.

    « Le projet s’inscrit dans une démarche de développement durable et local. Nos maisons ne produisent aucun déchet et possèdent une haute performance énergétique, qui en font presque des maisons passives » Mireille Avril.

    Portée par le succès de sa toute première création, Mireille Avril espère bien démocratiser l’utilisation du roseau comme matériau de construction via l’implantation de filières dédiées où le roseau prolifère; depuis le repérage de roselières exploitables, jusqu’à la formation aux métiers spécialisés, en passant par la fabrication de machines de coupe solaires. L’ambitieux projet de Mireille Avril s’est même attiré les faveurs de la région Bretagne, qui lui prodigue soutien technique et financier pendant les 18 prochains mois. Ne reste plus qu’à prouver aux investisseurs privés que le roseau est le matériau de demain.

     

    En Bretagne, le roseau représente l’avenir des constructions écologiques

     

    Article paru sur Daily Geek Show


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  • Margaret Hamilton n’était pas censée inventer le concept du logiciel moderne et permettre aux hommes de poser le pied sur la Lune… mais c’est pourtant ce que cette savante de génie a fait. Découvrez l’incroyable destin de cette femme hors du commun, qui a énormément apporté au projet Apollo et dont les recherches ont révolutionné le monde digital.

    Nous sommes en 1960 aux États-Unis. Margaret Hamilton a 24 ans et vient d’obtenir un poste de programmeur au Massachusetts Institute of Technologie. Avec ce travail, elle espère pouvoir financer les études de son mari à Harvard Law, qui lui renverra ensuite l’ascenseur pour qu’elle obtienne un diplôme d’études supérieures en mathématiques.

    Au même moment, le programme spatial Apollo est mis sur les rails, et l’informaticienne de génie va réaliser d’incroyables exploits dans son laboratoire du MIT, en changeant à jamais ce qu’il est humainement et numériquement possible de faire.

     

    La femme sans qui l’Homme ne serait jamais allé sur la Lune

     

    Le profil de Margaret Hamilton est plutôt atypique dans l’Amérique conservatrice des années 60, où le rôle de la femme se résume souvent à élever les enfants. Cette mère d’une fillette de quatre ans, prénommée Lauren, n’hésite pas à l’emmener avec elle dans les laboratoires du MIT lorsqu’elle travaille tard le soir et les week-ends. Ces interminables journées de travail vont lui permettre de créer les algorithmes nécessaires au fonctionnement du système embarqué du programme Apollo.

    Margaret adore l’esprit de camaraderie qui règne au sein des labos du MIT, les blagues de geek qui fusent sans arrêt, et les longues discussions enflammées autour d’un bon verre une fois la journée terminée. Dans les couloirs du célèbre institut de recherche, peu de gens se doutent de son importance, mais dans le labo, elle est un membre à part entière de l’équipe, une composante indispensable à son fonctionnement.

    Malheureusement, à l’instar des nombreuses femmes travaillant dans le domaine de l’industrie et de la technologie, Hamilton est confrontée au sexisme ambiant de l’époque, et sa contribution aux projets importants auxquels elle participe n’est que peu mise en avant. Un comble quand on sait que ses travaux vont permettre la création du logiciel informatique, au sens moderne du terme.

    En 1961, le monde du logiciel est sur le point de changer du tout au tout avec le programme Apollo lancé par John F. Kennedy, et il en va de même pour la carrière de Margaret Hamilton. Elle et ses collègues du MIT inventent les concepts de base de la programmation informatique, et écrivent le code qui va permettre de créer le premier ordinateur portable au monde.

    Hamilton devient une véritable experte en programmation, à une époque où cette science n’en est encore qu’à ses premiers balbutiements. C’est elle qui va la codifier et bâtir les fondations sur lesquelles s’appuient encore aujourd’hui les logiciels du marché.

     

    La femme sans qui l’Homme ne serait jamais allé sur la Lune

     

    Plus d’une décennie avant la naissance de Microsoft, le concept du logiciel reste extrêmement vague et n’est même pas inclus dans le budget du programme Apollo. Mais à mesure que le projet progresse, la NASA prend conscience qu’il jouera un rôle central dans la réussite des missions spatiales et lunaires. En 1965, Hamilton devient officiellement directrice du département génie logiciel du MIT Instrumentation Laboratory, chargé de concevoir le système embarqué du programme Apollo.

    Cette période riche en avancées scientifiques et technologiques ne laisse que peu de répit à Margaret Hamilton. La pression qui pèse sur ses épaules est énorme, et il n’est pas rare qu’elle passe des nuits entières à plancher sur son code.

    À la mi-1968, plus de 400 personnes travaillent sur le logiciel d’Apollo, car il représente le sésame qui permettra à l’Amérique de distancer l’URSS dans leur course à la Lune. Une réalisation qui définira complètement le monde digital tel que nous le connaissons aujourd’hui, dont l’industrie logicielle pèse à l’heure actuelle plus de 400 milliards de dollars.

    La programmation de l’époque consiste en fait à perforer des piles de cartes qui sont ensuite traitées par un ordinateur central géant baptisé Honeywell, chargé de simuler le fonctionnement de l’atterrisseur Apollo. Une fois le code éprouvé, il est transmis à un groupe de couturières expertes qui filent des fils de cuivre à travers des anneaux magnétiques (1 en code binaire), ou les contournent (0 en code binaire).

    Bien avant l’invention de la mémoire vive et des lecteurs de disquettes, la mémoire du système embarqué du programme Apollo est littéralement câblée… et presque indestructible.

    Les vols d’Apollo vont nécessiter l’utilisation de deux machines quasi-identiques : la première sera intégrée au module lunaire, et la seconde au module de commande qui permet de transporter les astronautes depuis la Terre. Ces ordinateurs portables pesant chacun 70 kilos sont uniques en leur genre : ils sont notamment les premiers à utiliser des circuits intégrés plutôt que des transistors, et à intégrer une technologie de pilotage automatique, précurseure de celle employée aujourd’hui par nos avions de ligne.

     

    La femme sans qui l’Homme ne serait jamais allé sur la Lune

     

    Le système est capable de stocker plus de 12.000 instructions dans sa mémoire permanente (les fameuses cordes de cuivre patiemment filées par les couturières), et 1.024 dans sa mémoire temporaire et effaçable. Et si cette technologie semble aujourd’hui complètement archaïque, c’est bien elle et le logiciel codé par Hamilton et son équipe qui vont permettre à Neil Armstrong de poser le pied sur la Lune.

    Nous sommes le 20 juillet 1969, seulement quelques minutes avant que le Module Aigle d’Apollo 11ne se pose sur la Mer de la Tranquillité. Durant cette phase critique de la mission, l’ordinateur Apollo commence à afficher des messages d’erreur particulièrement inquiétants. Cela est en réalité dû à des calculs inutiles à la réussite de l’alunissage qui submergent sa mémoire. Mais grâce au traitement asynchrone de l’ordinateur et au code patiemment développé par Margaret Hamilton et son équipe, le logiciel fait fi de ces erreurs et donne la priorité aux opérations indispensables à l’alunissage : la mission est couronnée de succès.

    Quelques années plus tôt, sa fille avait accidentellement lancé un programme de pré-lancement baptisé P01 en jouant avec les touches du terminal alors que le simulateur était en plein vol. Persuadée que cela pourrait arriver à un astronaute, Hamilton avait proposé d’ajouter du code pour éviter le crash, une proposition rejetée par la NASA qui estimait que ses astronautes étaient parfaits et ne commettraient pas d’erreurs.

    Mais c’est précisément ce qui allait se produire fin 1968, seulement cinq jours après le vol historique d’Apollo 8 qui avait orbité pour la première fois autour de la Lune. L’astronaute Jim Lovell enclenchait accidentellement la commande P01 durant le vol, et toutes les données de navigation collectées devant lui permettre de revenir sur Terre étaient effacées. Hamilton et son équipe redoublaient d’efforts, et parvenaient finalement à télécharger de nouvelles données de navigation depuis Houston.

     

    La femme sans qui l’Homme ne serait jamais allé sur la Lune

    Margaret décorée de la Medal of Freedom par Obama

     

    Les travaux de Margaret Hamilton ont été non seulement indispensables à la conquête spatiale et à la réussite des missions Apollo, mais ont aussi posé les bases du monde digital tel que nous le connaissons avec l’invention du logiciel informatique. Une contribution essentielle encore largement sous-estimée aujourd’hui.

    Article paru dans Daily Geek Show


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  • Où l’on découvre des lunettes qui font voir en couleurs

     

    2005, États-Unis. Au cours d’une partie de frisbee, le scientifique Don McPherson prête ses lunettes à un ami.

    En les chaussant, ce dernier se fige. Pour la première fois de sa vie, il est capable de percevoir la couleur orange des plots qui bordent le terrain… Mais que lui arrive-t-il ?

     

    En cliquant sur le lien ci-dessous vous verrez la différence :

     

    http://artips.fr/Sciencetips/newsletters/Daltonien_Lunette/Daltonien_Lunette_1_bis.gif 

     

    Différence entre la vision normale et un exemple de vision daltonienne (protanopie), Photo : Hitek

     

    L’homme est daltonien et les lunettes qu’il vient d’enfiler sont loin d’être des lunettes de soleil ordinaires ! Elles ont été développées par Don McPherson à destination des chirurgiens.
    Elles leur permettent de mieux distinguer les contrastes entre les différents tissus humains lors des opérations. Cependant, l’effet des lunettes sur son ami daltonien est totalement inattendu !

     

    La vie en rose !

    Exemple de planche du test d'Ishihara permettant de déceler le daltonisme (deutéranomalie). Le chiffre "2" devrait être clairement visible par des observateurs avec une vision normale des couleurs, photo: Sakurambo Voir en grand 

     

    Normalement, la perception des couleurs est possible grâce à un type de cellules de la rétine de l’œil appelé les cônes. Il existe trois types de cônes qui présentent chacun une sensibilité à la lumière : rouge, verte et bleue.

    Ainsi, lorsqu’une lumière (ou longueur d’onde) rouge pénètre dans l’œil, elle active les cônes rouges, ce qui envoie au cerveau le signal : je vois du rouge.

    La vie en rose !

    Schéma illustrant le cheminement de la lumière dans l'oeil et l'activation des cônes de la rétine, Schéma : Ask A Biologist Voir en grand 

     

    En revanche, chez son ami et comme pour la plupart des daltoniens, l’un de ces cônes ne fonctionne pas correctement. En cas de dysfonctionnement du cône vert par exemple, la lumière rouge va activer les cônes rouges, mais également les verts. On dit que les longueurs d’onde qui activent les deux cônes se « superposent ».

    Résultat, le cerveau reçoit un signal qu’il interprète comme : je vois du jaune (lumière rouge + lumière verte = lumière jaune).

     

    La vie en rose !

     Diagramme représentant le spectre d’absorption des 3 types de cônes (bleu, vert, rouge), Illustration Sciencetips Voir en grand 

     

    Après analyse, il s’avère que les lunettes de McPherson résolvent ce problème.

    Elles disposent d’un filtre qui empêche les longueurs d’onde de se superposer, permettant ainsi aux daltoniens de mieux distinguer les couleurs. On imagine que la vie a sûrement plus de saveur en couleur...

     

    La vie en rose !

     Illustration de la vision selon les différents types de daltonisme, Photo : Hitek

    Voir en grand 

    La vie en rose !

     Vidéo « C'est pas sorcier » : comment notre œil voit les couleurs

    https://www.youtube.com/watch?v=vQi3VMuzVjY&feature=youtu.be&t=757 

     

    Pour en savoir plus :

    Sur le daltonisme 

    Sur la vision 

    Article paru dans Sciencetips


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