•  Les amours rêvées de Toulouse-Lautrec

    Le peintre n'a cessé d'être inspiré par les femmes. Pourtant, son rapport au beau sexe était ambigu. Retour sur un parcours sentimental hors norme.

    « L'amour, c'est quand l'envie vous prend qu'on ait envie de vous. » Avec cette phrase, Henri de Toulouse-Lautrec dit toute l'amertume d'une vie sentimentale malheureuse. Né il y a tout juste cent cinquante au sein sein de la noblesse française, il est victime, à l'adolescence d'une maladie affectant le développement osseux. Cette infirmité va forger son rapport aux mondes et aux autres. Ce « nabot » souffreteux va trouver dans la peinture un exutoire, dans une vie sociale riche et paillarde, un réconfort. Quand aux femmes, à défaut d'être aimé d'elles, il va en faire ses muses. À commencer par sa mère. « La comtesse Adèle de Toulouse-Lautrec a toujours cherché à contrôler son fils. Elle l'embêtait terriblement, mais il l'adorait. Entre eux, c'était l'amour-haine », explique Julia Frey, auteure de Toulouse-Lautrec, l'homme qui aimait les femmes ( éd. Michalon ). Le peintre laissera à la postérité des portraits idolâtres de sa génitrice. Mais il ne cherchera pas d'autre muse dans son milieu d'origine. Car il fuit ce monde où il ne trouve pas sa place.

    Le confident des filles de joie

    À Paris, le jeune noble fréquente assidûment les maisons closes, dont il va immortaliser le quotidien dans sa peinture. « Les femmes de son rang social l'ayant rejeté, il cherchait, dans la fréquentation des bordels, des rapports dénues d'hypocrisie. » Au-delà de l'assouvissement de ses désirs, le peintre y trouve une nouvelle famille. « Il a toujours vécu dans un monde féminin, couvé par sa mère et ses grands-mères, témoigne Julia Frey. Au bordel, il revenait l'enfant de ses femmes. » L'artiste est fasciné par le rapport des prostituées à leur corps, par leur manière de se mouvoir, de se vêtir. Dans ses toiles, il les montre telles qu'elles sont. À force de les fréquenter, il noue des rapports privilégiés avec elles. Elles se confient à lui : en contrepartie, il leur rend des services et va même jusqu'à s'installer à demeure dans la maison close de la rue des Moulins. Son infirmité l'a rendu plus sensible à leur condition difficile.

    L'ami des artistes

    Toulouse-Lautrec est également une figure incontournable des nuits parisiennes, dont il s'inspire pour nourrir son art. De cafés-concerts en salle de danse, à Montmartre et aux Champs-Élysées. L'artiste s'émerveille de ce monde interlope aux mœurs libres et joyeuses. Il s'enthousiasme pour Grille d'Égout, Rayon d'Or, Nini Pattes en l'air, Vénus de Bastringue, les danseuses vedettes des spectacles de french cancan. Plus que leur grâce, c'est leur liberté de mouvements qu'il admire, envie et immortalise. Le peintre noue des amitiés fortes avec les danseuses et chanteuses gouailleuses du Moulin-Rouge. On lui prête une histoire d'amour avec Suzanne Valadon, la mère du peintre Maurice Utrillo. Mais il semblerait que la belle n'ait feint de l'aimer que par intérêt pour sa richesse.

    Passions platoniques

    Toulouse-Lautrec tend à désirer ce qu'il ne pourra jamais avoir. Il s'amourache de femmes mariées et de belles séductrices, comme Misia Natanson, la muse de grands peintres. « En choisissant l'impossible, c'était une manière de ne pas se donner d'espoir, raconte Julia Frey. Il pouvait ainsi se tenir à leurs côtés, un peu en animal familier – il se caricaturait souvent en petit chien –, sans risquer d'être rejeté comme il l'aurait été en tant qu'amant. » Les autres rêves inaccessibles se nomment Jane Avril, Yvette Guilbert ou Marcelle Lender, dont il devient l'ami de cœur brisé. « Ce sont de superbes vedettes de music-hall qui le rejetaient plus ou moins poliment. Les portraits qu'il en fera sont souvent empreints de tristesse ou d'ironie. Pour lui, peindre une femme était une manière soit de la posséder, soit de se venger d'elle. »


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     Les Britanniques lui rendent un dernier hommage

    Des fleurs ont été déposées en hommage au roi Richard III au pied d'une statue. EPA/MAXPPP

     

    Richard III, le dernier roi Plantagenêt, tué à la guerre il y a cinq siècles, recevait lundi l'hommage de milliers de Britanniques dans la cathédrale de Leicester.

    Des milliers de personnes se sont pressées dès les premières heures du jour dans la cathédrale de Leicester pour approcher quelques instants la dépouille de Richard III, dont le squelette a été découvert par hasard en 2012 lors de la construction d'un parking municipal de cette ville du centre du pays.

    Sur son cercueil, recouvert d'un tissu sombre richement brodé, était disposée une couronne royale parée de pierres précieuses.

    Bradley Dubbs, un Américain de 62 ans, était le premier dans la file dès 6 h 30 du matin. « J'ai ressenti le besoin de lui rendre hommage », a-t-il expliqué, transi de froid. « Avec une telle histoire mouvementée, jusqu'après sa mort, une reconnaissance est nécessaire parce que c'est un roi », a jugé David Davies, un Britannique de 80 ans.

    Les Britanniques lui rendent un dernier hommage

    Une attente de trois ou quatre heures

    Pour l'évêque de Leicester, Tim Stevens, toute la ville « vibre de reconnaissance » envers le roi tué sur le champ de bataille de Bosworth (centre de l'Angleterre) en 1485. « Quelle que soit votre foi ou quelles que soient vos traditions, dès l'instant où ce cercueil est entré dans l'église, il vous a confronté à votre propre mort », a-t-il estimé.

    « Nous aurions aimé que les gens n'aient pas à attendre trois ou quatre heures mais tout le monde a pu entrer », a déclaré à la BBC Liz Hudson de la cathédrale de Leicester, ajoutant « s'attendre à encore plus de monde mardi ».

    Une messe de requiem animée par le cardinal Vincent Nichols, le plus haut prélat catholique d'Angleterre, a également eu lieu en fin d'après-midi.

    Vilipendé depuis sa mort, le monarque, dernier de la maison royale d'York, obtient depuis dimanche une réhabilitation publique.

    Les Britanniques lui rendent un dernier hommage

    Procession en costumes d'époque

    Une procession dimanche entre Leicester et Bosworth, son lieu de mort, a été suivie respectueusement par près de 35000 personnes qui avaient, pour nombre d'entre elles, revêtu costumes d'époque et armures de combat.

    Même s'il n'a régné que deux ans (1483-1485), Richard III s'était jusqu'à présent inscrit dans les annales comme un tyran sanguinaire, une réputation en grande partie orchestrée par la dynastie des Tudor, qui lui a succédé, puis immortalisée par la pièce « Richard III » de William Shakespeare.

    Jeudi, l'enterrement sera célébré en présence du chef de l'Église anglicane, l'archevêque de Cantorbéry Justin Welby, et de la comtesse de Wessex, Sophie, belle-fille d'Elizabeth II, ainsi que du prince Richard, duc de Gloucester, patron de l'association Richard III et descendant du roi.

    La tombe sera dévoilée vendredi et visible pour les curieux dès samedi.

    Article paru dans Ouest-France


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  • Leurs âmes vogueront sur la mer !

    Très beau, je ne savais pas qu'on avait fait un bateau avec les restes des tours jumelles... C'est une découverte pour moi aussi.

    L'Amérique ne baisse pas les bras ! Regardez cette beauté ! Remarquez les deux tours jumelles sur le dessus

    Voici le USS New York fait avec l'acier du Word Trade Center

    En mémoire des disparus du World Trade Center

    En mémoire des disparus du World Trade Center

    En mémoire des disparus du World Trade Center

    En mémoire des disparus du World Trade Center

    En mémoire des disparus du World Trade Center

    Il a été construit avec 24 tonnes de ferraille provenant du World Trade Center.
    C'est le cinquième d'une nouvelle classe de navires de guerre dessinés pour des missions antiterroristes spécialement.

    Il transportera un équipage de 360 marins et 700 Marines prêts au combat, déposés au sol par hélicoptères et des barges d'assaut. L'acier du World Trade Center a été fondu dans une fonderie à Amite, Los Angeles afin de mouler la proue du navire.

    Quand il fut coulé dans les moules le 9 septembre 2003, les rudes travailleurs ont traité l'acier avec le plus grand respect comme l'a souligné le capitaine du navire Kevin Wensing qui était là sur place. « Ce fut un moment spirituel pour chacun de ceux qui étaient présents »

    Junior Chavers, gérant des opérations de la fonderie, dit que lorsque l'acier du Trade Center arriva en premier, il le toucha avec sa main en disant : « Les cheveux m'ont dressé sur la tête »

    Cela avait une grande signification pour nous tous. « Ils nous ont mis à genoux. Ils ne pourront pas nous garder ainsi. Nous allons nous relever. »

    La devise du navire ? « Never Forget » « N'oubliez jamais »


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  • La guerre est déclarée

    Rien ne semble arrêter la propagation de cette espèce invasive venue d'Orient, qui décime les ruchers et inquiète le quidam. Mais les scientifiques non pas dit leur dernier mot...

    Leurs gigantesques nids ont déjà colonisé plus de 60% de notre territoire, en dix années de présence avérée. Le Vespa velutina, ou frelon à pattes jaunes, est devenu la bête noire des apiculteurs, car 50 à 60% de son menu est composé d'abeilles domestiques. S'il représente à cet égard un problème économique, il impacte aussi la biodiversité en tant que prédateur de nombreux insectes. Et pose un problème de santé publique, puisqu'il est responsable d'un certain nombre de décès. Des pièges artisanaux ou industriels ont été mis au point, mais leur efficacité est toute relative, comme l'explique Éric Darrouzet, enseignant-chercheur à la faculté des sciences de l'université de Tours : « Certains pièges sont très efficaces, mais aucun n'est sélectif. C'est-à-dire qu'ils capturent aussi des frelons européens, des guêpes, des papillons, etc. C'est dommage collatéraux ont un réel impact sur la biodiversité ».

    Un ciblage parfait

    Face à ce constat, le spécialiste s'est vu confier il y a trois ans le « projet frelon » : financé par la région Centre, il porte sur l'étude de la biologie et l'écologie de l'espèce et a pour but de mettre au point un piège ne nuisant pas aux autres animaux. Mission d'ores et déjà accomplie par l'équipe de chercheurs. « Nous avons travaillé sur l'architecture du piège. Notre neuvième prototype s'avère 100% sélectif. Il est encore en période de test, mais devrait être mis sur le marché courant ou fin 2015. » Ce dispositif peut-il venir à bout d'une espèce dont l'implantationgéographique est déjà très étendue ? « Ce n'est pas un piège de lutte. Il vise seleument à sécuriser un site, comme un rucher, un place de marché ou une cour d'école. » Est-on prêt trop trad ? Éric Darrouzet ne se montre pas si pessimiste : « Le Vespa Velutina est arrivé en Europe vierge de tous ces virus, parasites et prédateurs naturels. Mais la nature finit par trouver des mécanisme de défense. Par exemple, nous avons identifié un parasite qui entraîne la mort des reines et donc de la colonie. On peut imaginer son utilisation dans le cadre d'une lutte biologique, mais cette étude va nous prendre plusieurs années. » L'équipe planche également sur un procédé qui pourrait s'avérer diablement efficace : utiliser les phéromones sexuelles du frelon asiatique pour capturer les reproducteurs. Et ainsi décimer l'espèce ?


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  • Quand il nomme le baron Haussmann préfet de la Seine en 1853, Napoléon III le charge de « donner de l'air et de l'eau à Paris ». Il était plus que temps !

    « Plus de quartiers lépreux, plus de ruelles miasmatiques, plus de masures humides où la misère s'accouple à l'épidémie [...]. Plus de tanières immondes, réceptacles du rachitisme […]. Les murailles pourries, salpêtrées et noires [...] s'effondrent pour laisser surgir de leurs décombres des habitations dignes de l'homme. » En 1855, dans sa préface de Paris démoli, Théophile Gauthier se réjouit d'assister à la transformation radicale de la capitale, opérée depuis deux ans par le baron Haussmann. Si l'écrivain est implacable dans sa description de la cité, il n'en demeure pas moins objectif. Car, à la moitié du XIXème siècle, la situation de paris est plus que critique.

    Des quartiers sur peuplés

    La révolution industrielle pousse le peuple des campagnes à venir chercher du travail dans les manufactures et les ateliers de la ville. La capitale est en situation de saturation démographique : en 1850, la population dépasse le million d'individus. Elle a presque doublé en cinquante ans. Les infrastructures ne sont pas adaptées à ce mouvement migratoire d'une ampleur inédite. La circulation, rendue presque impossible par le maillage de ruelles médiévales, pose notamment un problème. « Des gares ont été construites dans les années 1830 mais les voies de dégagement manquent cruellement, explique Patrice de Moncan, auteur de Paris avant/après et du Paris d'Haussmann. Imaginez les dizaines de milliers de calèches et omnibus tirés par les chevaux, se frayant un chemin dans un lacis de rues étroites, tortueuses et encombrées par une activité urbaine intense. Dans ce chaos, les accidents sont permanents ! Certaines rues ont des pavés en bois qui font chuter les chevaux dès qu'il se met à pleuvoir. La ville manque aussi de lumière. A la nuit tombée, les rues deviennent des coupe-gorge. »

    Pauvreté et insalubrité

    À cette époque, on dit de Paris que c'est une ville malade. « Les Parisiens vivent souvent dehors à cause des conditions d'habitation épouvantables, poursuit l'auteur. La plupart des rues sont étroites, ce qui rend le domicile sombre et humide. Il n'y a pas d'eau potable : les gens sont approvisionnés par des porteurs d'eau. » Rambuteau, préfet de la Seine entre 1833 et 1848, a bien fait installer quelques bornes-fontaines mais le nombre reste insuffisant. La capitale ne dispose pas non plus d'égouts, à part quelques kilomètres, trop étroits de surcroît. Si la bourgeoisie loge dans des hôtels particuliers du faubourg Saint-Germain et du Marais, le peuple vit par bien des aspects comme au Moyen Âge. « Dans les années 1830, un certain Frégier, commissaire de police, rapporte que, sur l'île de la Cité, on jette les eaux usées dans la cour, indique Patrice de Moncan. Il décrit aussi des escaliers parsemés d'excréments. Les gens balancent leurs seaux de déjections par la fenêtre, après avoir crié « eaux, eaux, eaux », à titre préventif. Tant pis pour ceux qui n'ont pas eu le temps de se pousser ! » Compte tenu de ces conditions d'hygiène, les microbes prolifèrent. En 1832, une violente épidémie de choléra décime plus de 18000 habitants en six mois. Une autre en 1849 en tue 16000.

    Aux grands maux les grands remèdes

    Il faut finir avec cette insalubrité mortifère. L'empereur Napoléon III charge le baron Haussmann d'une grande mission d'assainissement, baptisée « Paris embellie, Paris agrandie, Paris assainie ». En dix-sept années de travaux – qui finiront sous la IIIème République -, celui-ci va détruire 20000 maisons, bâtir 30000 immeubles, percer de larges avenues et boulevards, doter Paris de 600 kilomètres d'égouts, ajouter deux gares et développer les espaces verts ( les parcs des Buttes-Chaumont et Montsouris ainsi qu'une vingtaine de squares ). Enfin, en 1860, il étend la ville jusqu'aux fortifications de Thiers, annexant plusieurs communes telles Montmartre, Auteuil, Vaugirard... Il sera vivement critiqué par ses contemporains et, plus tard, par les nostalgiques d'un Paris révolu. Mais il aura fait entrer la capitale dans la modernité.

    Plongée dans le Paris d'avant Haussmann

    Carte de l'annexion. En grisé, Paris avant 1860, et sur fond blanc, les territoires qui rejoignent la capitale

    Plongée dans le Paris d'avant Haussmann

    La rue Champlain dans le quartier de Belleville, avant 1860

    Plongée dans le Paris d'avant Haussmann

    La Bièvre, qui prend sa source dans les Yvelines, se jetait dans la Seine au niveau de la gare d'Austerlitz. Elle a été recouverte en 1912


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