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    Quand le cadavre se fait la malle    Quand le cadavre se fait la malle

            Michel Eyraud                        Gabrielle Bompard

    À la fin du XIXème siècle, la presse se passionne pour les faits divers. L'un d'eux fascine. Il y est question d'un mort dans un coffre. La « malle à Gouffé ».

    En décembre 1890, l'affaire Eyraud-Bompard est sur toutes les lèvres. À paris, des malles miniatures renfermant une figurine de plomb se vendent comme des petits pains. C'est qu'aux assises de la Seine, le procès des assassins de Maître Toussaint-Auguste Gouffé vient de s'ouvrir. Retour en arrière...

    Une macabre découverte

    13 août 1889. À la sortie de Millery, dans la région lyonnaise, le corps d'un homme nu, ligoté et en état de décomposition est découvert dans un sac. Quelques jours plus tard, non loin de là, on retrouve la malle l'ayant transporté. Une étiquette informe que le colis a voyagé dans le train Paris-Lyon du 27 juillet. À Paris, le commissaire Goron fait le rapprochement avec la disparition d'un huissier, survenue le 26 juillet. Une autopsie permet d'identifier formellement ce monsieur Gouffé. Reste à retrouver son bourreau. Pour cela, Marie-François Goron fait fabriquer une malle identique, 'l’expose et lance un appel à témoins. En trois jours, des milliers de curieux défilent devant l'objet. L'un d'eux reconnaît ce modèle comme étant de fabrication anglaise. Grâce à cet indice, la police remonte la piste de l'acheteur : un dénommé Michel Eyraud. Drôle de coïncidence, celui-ci s'est volatilisé le 27 juillet avec une certaine Gabrielle Bompard. Des avis de recherches sont lancés. En vain, Jusqu'à ce coup de théâtre : le 22 janvier 1890, Gabrielle Bompard se présente d'elle-même à la préfecture de police de Paris et passe aux aveux.

    L'appât du gain

    Eyraud connaissait Gouffé, qui emportait toujours chez lui la recette de la journée. Le vendredi 26 juillet, sa complice attira l'huissier dans un appartement de la Madeleine, à Paris. Elle l'entraîna sur un divan pour qu'Eyraud, caché derrière une tenture, puisse l'étrangler. Il s'empara ensuite des clés de son étude et s'y rendit dans le but de vider son coffre-fort. Hélas, la clé du coffre n'était pas sur le trousseau ! Michel Eyraud revint bredouille auprès de sa maîtresse. Dépité, le couple mit le corps dans la malle et prit le train pour Lyon dès le lendemain. Là, ils louèrent une calèche et jetèrent leur encombrant colis.

    Des sanctions inégales

    Alors que sa complice s'est rendue, Michel Eyraud poursuivit sa cavale à travers les Amériques. Il est arrêté à La Havane en juin 1890. Le procès des amants diaboliques s'ouvre le 16 décembre. Pour sa défense, Gabrielle Bompard avoir été hypnotisée par son amant. L'époque étant férue de spiritisme, sa version convainc. Michel Eyraud est condamné à mort – il est guillotiné le 3 février 1891 – et sa maîtresse écope de vingt ans de travaux forcés. Elle sera libérée en 1905 pour bonne conduite et mourra au début des années 1920, oubliée. Seule une chanson populaire, La complainte de Gabrielle Bompétard, lui survivra...

    Quand le cadavre se fait la malle

    L'huissier Gouffé est assassiné par Eyraud sous les yeux de Gabrielle Bompard

     


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    Henriette Caillaux

    A la veille de la Première Guerre mondiale, l'épouse du ministre des Finances abat Gaston Calmette, le directeur du Figaro. Elle sera finalement acquittée.

    « Si ça continue, je vais aller lui casser la gueule ». En cette matinée du 16 mars 1914, le ministre des Finances Joseph Caillaux se plaint à sa femme Henriette de la campagne infamante dont il fait l'objet. Elle est orchestrée par le quotidien Le Figaro. Depuis trois mois, le directeur de ce journal, Gaston Calmette, s'emploie à démolir la carrière du politicien à coups d'éditoriaux assassins... Tout lui semble bon pour discréditer Joseph Caillaux. Ce ministre de gauche est l'un des chefs du parti radical qui ose s'opposer publiquement, aux côtés de Jean Jaurès, à la guerre éminente avec l'Allemagne. À deux reprises, les 13 et 14 mars, Gaston Calmette commet même l'impensable : en une de son journal, il publie des lettres envoyées en 1901 par Joseph Caillaux à une ancienne conquête, dans lesquelles il évoque des dossiers politiques. Si bien que l'éminent ministre, qui signe « Ton Jo » en bas de ces billets doux, est décrédibilisé auprès des parlementaires et humilié en place publique.

    Des billets doux qui font perdre la tête

    Pour son épouse, la coupe est pleine. Sans un mot à son mari, elle achète un pistolet automatique puis revient chez elle pour laisser une note qui se conclut par « Ma patience est finie ». Au siège du Figaro, rue Drouot, elle demande à être reçue par Gaston Calmette. Quand celui-ci l'accueille dans son bureau, l'élégante dame sort son arme et vide son chargeur sur lui. Atteint par quatre balles dans le ventre, Gaston Calmette succombe à ses blessures. Sa meurtrière, elle, est arrêtée et emprisonnée. Henriette Caillaux a-t-elle vraiment agi sous le coup d'une impulsion, portée par son orgueil blessé et par son amour pour son mari ? C'est à voir, car des motifs politiques pourraient également expliquer son geste...

    Qui voulait la peau de Joseph Caillaux ?

    Joseph Caillaux ne manque en effet pas d'ennemis : détesté par les conservateurs pour son projet d'impôts sur le revenu, il est aussi soupçonné de corruption. Les législatives auront lieu en mai 1914, et il est en passe de mener son parti à la victoire. La droite a donc toutes les raisons de vouloir sa peau. Or Gaston Calmette s'apprêtait à publier un document accablant pour le ministre : en 1911, celui-ci aurait fait pression pour que Henri Rochette, un banquier véreux, ne soit pas condamné pour escroquerie. En contrepartie, ce dernier aurait financé son parti. Et si sa femme avait cherché à empêcher la parution de la preuve de cette corruption ? Le procès, qui s'ouvre le 21 juillet 1914, tente de répondre à ces questions. Mais Joseph Caillaux, ami du président de la cour et du garde des Sceaux, use de son influence. Dans un climat tendu, le verdict tombe : Henriette Caillaux est acquittée ! Si la sentence choque l'opinion publique, celle-ci aura bientôt d'autres chats à fouetter. Car le 1er août, la France décrète la mobilisation générale...

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     Couverture du Petit Journal du 22 mars 1914                          Gaston Calmette

    Le Figaro est un très vieux quotidien fondé en 1826

    Le Figaro est le plus ancien quotidien français encore publié. Son nom fait référence à celui du personnage du Mariage de Figaro, de Beaumarchais, dont il reprend la réplique : « Sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur. »


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  • Le trophée de François Ier  Le trophée de François Ier

    Il fut, pour le monarque, plus une conquête assurant son prestige qu'un ami. Retour sur la relation des deux hommes, à l'occasion des 500 ans, de l'accession au trône du « roi chevalier ».

    Décembre 1515. Quelques mois après sa victoire à Marignan, François Ier rencontre le pape Léon X à Bologne. C'est là qu'il croise pour la première fois la route de l'artiste florentin, alors sous la protection du frère du souverain pontife. Mais, en mars 1516, le mécène passe sa vie à trépas... et Léonard de Vinci se retrouve ainsi libre d'accéder à l'offre de François Ier, qui, séduit par son talent, lui propose de venir travailler à son service en France.

    Un geste politique

    « Le roi cherche à s'entourer des plus grands artiste pour asseoir son pouvoir, explique Pascal Brioist, auteur de Léonard de Vinci, homme de guerre (Alma Éditeur). Et Léonard de Vinci est célèbre dans toute l'Europe ! » La proposition du roi s'assortit outre d'une rente à vie de 1000 écus par an. « C'est un salaire colossal, comparable à celui d'un commandant d'armée », souligne Laure Fagnard, docteure en histoire de l'art. Fait rarissime, on lui fait aussi don d'un château : le manoir du Cloux ( l'actuel Clos Lucé, qui est devenu un musée où l'on peut voir ses œuvres ), à Amboise. Âgé de 64 ans, l'artiste traverse donc les Alpes à dos d'âne avec quelques disciples et serviteurs et, surtout, trois de ses œuvres : La Joconde, La Sainte Anne et Saint-Jean Baptiste. Nommé premier peintre, premier ingénieur et premier architecte du roi, il s'attelle pendant plus de trois ans à des travaux d'ingénierie. Il réalise les croquis d'un palais à Romorantin. Et organise aussi des fêtes somptueuses, comme celle qui se déroule en mai 1518 à Amboise, avec un spectacle célébrant la victoire de Marignan et réunissant des milliers de figurants. Mais lorsqu'il pousse son dernier soupir, le 2 mai 1519, beaucoup de ses projets restent inachevés...

    Un outil de communication

    Le grand homme s'est-il éteint dans les bras du roi lui-même, comme le dit la légende ? C'est tout simplement impossible : en mai 1519, François Ier réside avec sa cour au château de Saint-Germain-en-Laye, près de Paris, pour fêter la naissance de son second fils, le futur Henri II. Cette histoire repose sur l'interprétation d'une épitaphe de Giorgio Vasari, auteur d'un recueil biographique Les Vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes ( 1550-1568 ) et relayée, depuis, notamment par Ingres avec son tableau François Ier reçoit les derniers soupirs de Léonard de Vinci ( 1818). « Il existe toute une mythologie qui dépeint le vainqueur de Marignan comme un monarque humaniste. Elle a été créée de son vivant pour accroître son prestige », affirme Franck Ferrand, auteur de François Ier, roi des chimères (Flammarion). De même, on a parfois dit que le jeune souverain aurait voué un attachement profond, presque filial, à Léonard de Vinci qu'il aurait appelé « mon père ». C'est peu probable. « À cette époque, le jeune François était surtout intéressé par la chasse et les femmes », poursuit le présentateur de l’émission de France 3 L'ombre d'un doute. N'empêche, grâce à ce mécénat, le destin des deux hommes est lié pour l'éternité.

    Marignan fut un vrai carnage

    La célèbre bataille opposant les Français aux Suisses, les 13et 14 septembre 1515 dans le nord de l'Italie, fut très meurtrière. Le combat, qui permit à François Ier de conquérir le Milanais, fit pas moins de 16000 morts en une vingtaine d'heures. 


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  • Les prix ne vont pas toujours à ceux qui les méritent...

    Irena Sendler

     Irena Sendlerowa en 1942

    Irena Sendlerowa ( Irena Sendler ) née le 15 février 1910 à Otwock ( Pologne ) est décédée le 12 mai 2008 à Varsovie (Pologne) était une résistante et une militante polonaise qui sauva 2500 enfants juifs et qui fut déclarée Juste parmi les nations en 1965

    Elle demanda pendant la 2ème guerre mondiale à aller travailler dans le Ghetto de Varsovie, comme plombier-serrurier. Elle avait une motivation bien particulière. Elle connaissait les plans d'extermination des nazis envers les juifs, elle était allemande.

    Irena a caché des enfants dans le fond de sa boite à outils qu'elle transportait à l'arrière de son véhicule ainsi qu'un grand sac (pour les enfants plus grands). Elle avait aussi un chien à l'arrière qu'elle a entraîné à aboyer quand les soldats allemands la contrôlait à l'entrée et à la sortie du ghetto. Les soldats ne pouvaient rien contre le chien qui couvrit en fait le bruit que pouvait faire les enfants.

    Elle sauva 2500 enfants en les cachant ainsi.

    Elle fut arrêtée et les nazis lui brisèrent les jambes, les bras et la torturèrent très sévèrement. Irena garda tous les noms des enfants qu'elle avait fait partir du Ghetto et garda ces noms dans une jarre en verre enterrée derrière un arbre au fond de son jardin derrière sa maison. Après la guerre, elle essaya de localiser tous les parents qui avaient pu survivre et tenta de réunir les familles ; mais la plupart avaient été gazés. Les enfants qui avaient été sauvés ont été placés dans des familles d'accueil ou ont été adoptés.

    En 2007 elle a été proposée, par le Sénat polonais, pour le prix Nobel de la Paix, mais n'a pas été retenue ; c'est Al Gore qui fut primé pour son film sur le réchauffement de la planète.

    Irena Sendler

    Irena Sendlerowa  en 2005

     


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  •  Durant la 1ère guerre mondiale

    Alors que les hommes étaient engagés sur la ligne de front durant la 1ère guerre mondiale, les femmes restées en Gironde, à l’arrière, étaient obligées de les remplacées notamment à la vigne, et dans bien d’autres domaines : elles constituaient « l’autre front », une exposition à voir aux archives départementales de la Gironde.

    L’image vous saisit quand vous la voyez la première fois. Ces femmes chargeaient les barriques sur des charrettes, en l’absence des hommes coincés sur la ligne de front durant la guerre de 1914-1918. Une double épreuve pour ces épouses restées pour certaines seules à la vigne, une épreuve aussi pour les vignerons partis à la guerre avec cette pensée qui les hantait de savoir comment allaient se passer les travaux à la vigne et la récolte sans eux.

    20141110_111942Cette photo, comme celle de la conductrice de tramway à Bordeaux, fait partie de l’exposition l’autre front visible à partir de demain et jusqu’au 1er mars 2015 aux archives départementales de la Gironde, 72-78 cours Balguerie-Stuttenberg à Bordeaux.

     

    Une exposition qui retrace tous les métiers qu’ont du exercer les femmes pour pallier l’absence des hommes ( usines de munition notamment ), pour aussi soigner les 3 millions de blessés partout en France ( l’hôpital Saint-André à Bordeaux accueillait notamment les gueules cassées et autres blessés du front ). De nombreux clichés ont été collectés, ainsi que des films de l’ECPAD.

    20141110_110304Présentée en salle des voûtes, cette exposition met l’accent sur le rôle important joué par les femmes pendant la Première Guerre mondiale. Ces femmes ont fait face à l’absence et à de nouvelles responsabilités. À la campagne, elles doivent assumer les travaux des champs. A la ville, elles investissent des emplois dans les usines d’armement, de métallurgie et autres ( poudrerie de Saint-Médard ), ainsi que dans les transports ( photo du tramway de l’époque ). Elles jouent également un rôle essentiel au sein du noyau familial désormais éclaté et doivent subvenir, parfois seules, aux besoins de la famille, malgré les rationnements et les pénuries. Mais leur contribution à l’effort de guerre s’étend au-delà, à travers leur rôle de Marraines de guerre, de soutien psychologique aux blessés. Leur statut évolue, la France découvre ses femmes qui s’intègrent désormais dans la vie nationale » ( commente le conseil général de Gironde partenaire ), cette vie aura des répercussions sur leur désir d’émancipation par la suite.

     

    Vous pouvez visiter gratuitement cette exposition et aussi si vous voulez participer ce vendredi 14 et samedi 15 à la grande collecte de vos photos, livrets militaires, lettres, cartes postales de vos aïeuls engagés durant la guerre de 1914-1918. Ces document seront numérisés et restitués, à moins que vous ne souhaitiez en faire don, c’est possible également. (La nouvelle collecte aura lieu ce vendredi 14 et ce samedi 15 novembre de 14h à 18h)

    Vive nos poilus, mais aussi ces femmes de l’autre front. Vive la France.

    Ouverture au public du lundi au vendredi de 9h à 17h, le samedi de 14h à 18h30, du 14 novembre 2014 au 1er mars 2015, avec visites guidées les mardis à 10h. Entrée libre et gratuite aux archives départementales de la Gironde.

    Regardez le reportage de Jean-Pierre Stahl et Jean-Michel Litvine sur la grande collecte et l’exposition « l’autre front ».

    https://www.youtube.com/watch?v=5GntRPWH-lY&x-yt-ts=1422579428&x-yt-cl=85114404

    Publié par Jean-Pierre Stahl

    Et pour en savoir plus sur le centenaire de 14-18 en Aquitaine


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